Synopsis: Trois saisons de la vie d'une exploitation agricole de la région de Cavaillon. La mère élève avec amour les sept magnifiques enfants à qui elle a donné le jour, s'opposant à son compagnon, un homme séduisant mais tyrannique et trop fuyant, qu'elle aime pourtant. Puis vient la nuit de Noël, angoissante car il ne neige pas...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Aux saisons qui passent, et aux spectateurs qui restent. (Dédicace de fin du film).
Meilleur dvd Décembre 2015 ( 2 ème )
Vingt ans bientôt. Ce film n’a rien perdu de sa jeunesse, de sa fraîcheur d’esprit, de son histoire. Celle d’une famille totalement recroquevillée autour d’une mère-louve, aimante, au-delà du possible, quand son compagnon, le père de ses sept enfants ne les voie que pour leur indiquer le champ à travailler.
Sa double vie l’écarte aisément des préoccupations quotidiennes et de l’amour qu’attendent sa marmaille et leur maman.
Daniel Duval, séducteur et méprisable, à l’image du terrifiant père adoptif des enfants de « La Nuit du chasseur » de Charles Laughton, porte sur son visage tout le poids de cet acharnement aveugle. Le moindre rictus est une condamnation, un reproche, à la limite un regret, quand une caresse furtive ou un sourire emprunté tente de les faire oublier.
Les enfants ne demandent pas autre chose mais c’est déjà trop pour l’homme tout aussi détestable avec sa compagne, qui n’attend plus rien de cette vie d’abandon. Sinon le réconfort de sa belle engeance, des garçons et des filles qui une fois dans leur cocon (une pièce commune sans chauffage…) retrouvent les accents de leur bonheur.
C’est de la tendresse, et aussi beaucoup d’amour prodigués par la maman qui s’abandonne à cet élan fraternel qui les réunit. Dominique Reymond est stupéfiante dans sa retenue qui exprime tant. D’une pudeur extrême, elle garde ses misères pour elle, ses petits secrets et quand à la veillée de Noël elle confie ses amours, elle est magnifique.
Cette chronique rurale d’un temps pas si vieux que ça bredouille alors ses premiers mots intimes, ses premières confidences pelotonnées dans des refrains d’hiver. Presqu’un conte de Noël, une légende, quand la neige tombe enfin, inespérée. Le plus beau cadeau pour les gamins qui au cœur de la nuit se lèvent et s’ébrouent.
La maman les regarde, son petit dernier dans les bras. Le mot fin est un grand sourire.
LES SUPPLEMENTS
- . Tout en liberté ! (31 mn). Sandrine Veysset et la chef-opératrice Hélène Louvart se remémorent le tournage et les expérimentations sur la photographie du film.Sandrine Veysset ne se lasse pas de remercier son producteur Humbert Balsan sans qui rien n’aurait pu se faire.
Son travail avec la directrice de la photo Hélène Louvart est largement évoqué. « Elle a dû m’apprendre les focales, par exemple et puis choisir entre le 35 mm et le super 16, beaucoup moins cher. On n’avait pas les moyens du 35 ».
- . Terre-mère-amour (15 mn). Dominique Reymond évoque ses premiers pas de comédienne au cinéma, son rôle de mère et sa relation dans le film avec Daniel Duval. « Je ne connaissais rien à la vie des champs, il m’a fallu trois semaines de préparation quand même, pour couper les poireaux, arracher les carottes ou le persil. (…) On ne pense pas psychologie, mais action. Dès que l’on était prêt, on filmait, on ne se souciait guère d’esthétisme, c’était du cinéma vérité, la caméra à l’épaule, elle était avec nous ».
La comédienne s’étonne encore de la faculté de jouer des enfants « une grâce que je devais aller chercher. On doit montrer des choses que l’on n’a pas forcément envie de dévoiler, chercher dans des endroits qui font mal ».
Le film
Les bonus
A sa sortie, ce premier film fit l’effet d’une bombe, et remporta un succès auquel personne ne s’attendait. Tout le monde était quasiment inconnu, mais la portée du récit, cette chronique rurale d’une famille écartelée par un homme d’autrefois, méprisant et sans cœur, a bouleversé plus d’un foyer.
Vingt ans après il n’a rien perdu de son souffle, de sa vitalité et de la portée du message sur la condition féminine, ou l’exploitation des enfants. Mais le plus beau est celui de la tendresse et de l’amour que prodigue la maman, seule au milieu de ses sept enfants qu’elle chérit par-dessus tout et qui le lui rendent bien.
Sandrine Veysset laisse aller sa caméra dans l’espace vital où se meuvent tous ces protagonistes, rejetant d’emblée la dureté d’un père qui ne les reconnait que pour les conduire sur les champs de culture. Une transposition de nos jours est une évidence.
Avis bonus
La réalisatrice retrouve sa directrice de la photo et Dominique Reymond se souvient . C'est très bien ...
Un commentaire
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