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« Winchester 73 » de Anthony Mann . Critique Blu-ray

Synopsis: Lin McAdam arrive à Dodge City, à la recherche de Dutch Henry Brown dont il veut se venger. A un concours de tir, il gagne le premier prix : une Winchester modèle 73. Mais Dutch, l’un des concurrents, lui vole la carabine. Lin repart en chasse...

La fiche du film

Le film : "Winchester 73"
De : Anthony Mann
Avec : James Stewart, Shelley Winters
Sortie le : 26/04/1951
Distribution : Mary-X Distribution
Durée : 92 Minutes
Genre : Western
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus
  • DVD : 07 Janvier 2022

C’est l’histoire d’une carabine qui passe de main en main. Tout le monde se l’arrache. Winchester 73 s’il vous plait, le modèle absolu. A la sortie de l’usine, un sur mille exemplaires seulement est certifié remarquable, à l’image de celui mis à prix sur un concours de tir à Dodge City.

Comme l’objet du délit, le lieu n’est pas anodin. Le célèbre shérif Wyatt Earp (*) (Will Geer) tient tout son petit monde en respect avec dépôt des armes dans son bureau. Ce qui en fait un joli foutoir et sa fierté.

Et le début d’une légende alimentée par Lin Mc Adam (James Stewart) et Dutch Henry Brown (Stephen McNall), autant attirés par la fameuse Winchester que par un règlement de comptes bien énigmatique.

Les deux hommes se vouent une haine tenace qui va tout au long du périple de la carabine, pimenter leurs rencontres au cours desquelles des méchants et des indiens, des femmes et des soldats, écrivent leur propre histoire et celle du Western.

Une habileté du scénario nous mène à cette belle évocation d’un genre bousculé habilement par une mise en scène tout aussi inhabituelle. Le jeu de la lumière et des ombres suscite l’attente, crée une atmosphère de polar.

La scène du vendeur d’armes triturant ses cartes, seul à sa table, est un modèle du genre. Quand le Dutch débarque pour acheter des armes, c’est l’apothéose ( photo).

A l’origine, vulgaire garçon vacher, le cow-boy devient une figure mythique. Steve Miller est à cet égard emblématique ( Charles Drake). C’est l’homme que Lola, la pianiste de bar, (Shelley Winters) attend en vain, au point de se faire chasser de Dodge City. Quand les amants se retrouvent, Miller est pitoyable. Une attaque indienne le fait fuir, abandonnant Lola dans son chariot.

La suite n’est pas forcément celle que l’on imagine, Mann jouant une fois encore sur les aspérités du scénario pour redonner de l’espoir à celui qui désertait sa belle. Et conserver le mystère sur la rivalité qui ne cesse de conduire Lin et Dutch au bord de la falaise.

L’abîme souvent révélateur des duels fatals. Et Mann à nouveau sait comment déjouer les pièges et les clichés …

En attendant l’attaque indienne, le Sgt Wikes ( Jay C. Flippen ) explique au jeune Doan ( Tony Curtis) la valeur d’une telle carabine.

(*) Il a participé à la fusillade d’O.K. Corral à Tombstone (1881)

LES SUPPLEMENTS

  •  Le film vu par Bertrand Tavernier- Comme beaucoup de ses collègues, le réalisateur français parle d’un coup de foudre, un film qui révolutionne la planète cinéma.

James Stewart n’est pas étranger au phénomène. « Avec « La Flèche Brisée » qui sort la même semaine, il impose enfin sa stature, alors que beaucoup étaient sceptiques de le voir endosser un rôle dramatique. (…) Il propose Anthony Mann comme réalisateur, pensant qu’il a la carrure pour mener à bien son projet, et c’est la première fois qu’un acteur met son salaire en participation ».

Bertrand Tavernier parle d’un film dépouillé, économe, dure, marqué par le film noir (…) et des figures qui ont fait l’histoire du Western. Il cite W. Hearp, qui « pensait que la prolifération des armes créait les nouveaux tueurs » …

Le célèbre shérif entre les deux rivaux…

 

  • Le point de vue de Patrick Brion- Il parle lui aussi de l’un des chefs d’œuvre du western au cœur de quelques références dont « La flèche brisée » et « La cible humaine » « Rio Grande » …  1950 l’année où tout le monde va tourner des westerns

« Le cheminement de la Winchester. Elle symbolise le mal et apporte la mort à ceux qui la possède, elle est diabolique… »

« Être au pourcentage des recettes, l’acteur devient co-financier, ça veut dire producteur, il s’investit financièrement avec un droit de regard sur le film. Par la suite ils pourront alors choisir leur sujet, leur réalisateur avant de le devenir … »

Lola, auprès de son fiancé Steve qui a bien du mal à s’extirper des magouilles de son associé, le dangereux Waco ( Dan Duryea )

 

En attendant entre Anthony Mann et James Stewart, « il y aura une totale communion », prévient-il.

  • The Lux Radio Theatre show (12 novembre 1951) 52 mn – La version radio du film comme on en faisait à l’époque. C’est intéressant de voir d’abord le film et puis de tendre l’oreille à cet enregistrement, agrémenté ici par des images du film.
DVD : 07 Janvier 2022 C’est l’histoire d’une carabine qui passe de main en main. Tout le monde se l’arrache. Winchester 73 s’il vous plait, le modèle absolu. A la sortie de l’usine, un sur mille exemplaires seulement est certifié remarquable, à l’image de celui mis à prix sur un concours de tir à Dodge City. Comme l’objet du délit, le lieu n’est pas anodin. Le célèbre shérif Wyatt Earp (*) (Will Geer) tient tout son petit monde en respect avec dépôt des armes dans son bureau. Ce qui en fait un joli foutoir et sa fierté. Et le début…
Le film
Les bonus

Sur le prétexte de suivre l’itinéraire d’une Winchester volée, qui passe de main en main, Anthony Mann raconte à la fois l’histoire de son film, et surtout celle de la conquête de l’Ouest à laquelle il apporte sa propre personnalité. Si les codes du genre apparaissent bien (la banque, les indiens, la cavalerie, la femme du bar…) il les transcende autour d’une haine entretenue par deux hommes dont on ignore quasiment jusqu’au bout les raisons de leur hostilité. Une habileté du scénario, avec plein d’aspérités tout autour se joue d’une mise en scène tout aussi inhabituelle sous le soleil du Far-West. Le jeu de la lumière et des ombres suscite l’attente et crée une atmosphère de polar. James Stewart s’y glisse à merveille bien secondé par les références de l’époque et du genre : Shelley Winters, Dan Duryea, Stephen McNally, alors qu’un jeune soldat du nom de Doan n’est autre que le futur grand Tony Curtis.

AVIS BONUS Les points de vue de Bertrand Tavernier, et Patrick Brion, ainsi que la version radio , comme cela se faisait à l'époque. C'est très intéressant à suivre

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« Vingt Dieux » de Louise Courvoisier. Critique cinéma

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