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« West Side Story » de Steven Spielberg. Critique cinéma

Synopsis: Manhattan, dans l'Upper West Side, à la fin des années 50. Deux bandes de jeunes rivales se disputent le contrôle du quartier. D'un côté les Jets, issus de familles irlandaises, italiennes et polonaises. De l'autre les Sharks, venus de Porto Rico.

La fiche du film

Le film : "West Side Story"
De : Steven Spielberg
Avec : Ansel Elgort, Rachel Zegler
Sortie le : 08/12/2021
Durée : 157 Minutes
Genre : Romance, Musical, Drame
Type : Long-métrage
Le film

Depuis sa première version cinématographique, la comédie musicale créée à Broadway en 1957 par Jérôme Robbins et Robert Wise inspire toujours le septième art. Une histoire enracinée dramatiquement sur les ruines du Lincoln Center, dans le West Side de Manhattan

Là où le monde se termine, où les hommes, ni bons, ni mauvais, survivent dans un cloaque en rémission. Le lieu est appelé à être rasé, ses habitants à aller voir ailleurs.

Le conseil de la police s’adresse surtout à ce qu’elle appelle des voyous. Les Sharks par exemple, dont l’origine portoricaine agace sérieusement les Jets, des américains issus du vieux continent, mais naturalisés cent pour cent yankees.

« Retournez dans votre pays » leur disent-il…

 

Ce leitmotiv chez Spielberg marque sa mise en scène très contemporaine, de façon exemplaire. Elle nous ramène toujours à notre époque. Les combats ont du punch, le mambo de l’élégance. Mais le fond demeure prégnant, pour un bout de trottoir et un peu de rêve américain

Celui que le réalisateur esquisse dans des scènes assez folles et virtuoses, portées par des danseurs endiablés à l’interprétation plus fébrile. La chorégraphie débridée au service d’un savoir-faire presque inné : tout est prétexte à mise en scène…

Les mauvais coups succèdent aux effets de robes effrénés dans des séquences merveilleuses. La plus extraordinaire à mes yeux demeure celle du commissariat où en quelques flash, Spielberg révise son code de déontologie cinématographique. La situation sociale du pays passée au peigne fin sur le mode parodique. Et une partition immuable.

Dans la salle de sport, le  bal de réconciliation tourne au désastre : Tony et Maria (Rachel Zegler) s’y rencontrent.

Celle de Bernstein et Laurents gravée dans le marbre («  Maria », « Tonight », « I feel pretty »…)  soulève chaque élément du récit en tension permanente, jusqu’au point de non-retour.

Tony (Ansel Elgort) l’ancien leader des Jets, amoureux de Maria, la sœur de Bernado, le chef des Sharks, (David Alvarez), l’union est inconcevable. Cette fois Shakespeare est appelé en renfort, même si  sa paternité sur « Roméo et Juliette » est aujourd’hui contestée.

L’œuvre existe, Robbins et Robert Wise en ont fait un chef-d’œuvre, Spielberg une œuvre magistrale.  Le mélo du final ne lui convient pas forcément, il prend la forme classique de la tragédie immuable. Mais le fond demeure  indispensable à la forme retenue par cet observateur avisé des travers de ce monde. La liste de Spielberg est impressionnante. 

Depuis sa première version cinématographique, la comédie musicale créée à Broadway en 1957 par Jérôme Robbins et Robert Wise inspire toujours le septième art. Une histoire enracinée dramatiquement sur les ruines du Lincoln Center, dans le West Side de Manhattan Là où le monde se termine, où les hommes, ni bons, ni mauvais, survivent dans un cloaque en rémission. Le lieu est appelé à être rasé, ses habitants à aller voir ailleurs. Le conseil de la police s’adresse surtout à ce qu’elle appelle des voyous. Les Sharks par exemple, dont l’origine portoricaine agace sérieusement les Jets, des américains issus du vieux…
Le film

Œuvre noire, aux apparences trompeuses, ce « West Side Story » d’un nouveau siècle nous y ramène sans conteste sous l’œil aiguisé de Spielberg plus attentif que jamais aux soubresauts du monde. Ségrégation et racisme balisent sa mise en scène de bout en bout à travers les pérégrinations de deux gangs rivaux que Shakespeare avait imaginé avant que le théâtre puis le cinéma ne s’en emparent dans les années cinquante. La reprise de Spielberg dans ce nouveau siècle est toujours aussi évidente par l’acuité de son propos et la flamboyance de sa réalisation. Des chansons devenues immortelles, des combats réglés comme des chorégraphies, des danses dirigées comme des combats , l’œuvre existe à tout jamais . Robbins et Robert Wise en ont fait un chef-d’œuvre, Spielberg une œuvre magistrale.

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