- Durée : 1 heure et 45 minutes
- Dvd : 26 juin 2024
- Cinéma : 21 Février 2024
- Acteurs : Anthony Hopkins, Lena Olin, Johnny Flynn, Helena Bonham Carter, Tim Steed
- Sous-titres : Français
- Studio : M6 Vidéo
L’Histoire : Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des allemands, un banquier londonien va tout mettre en œuvre pour sauver des centaines d’enfants promis à une mort certaine . Au péril de sa vie, Nicholas Winton organise des convois vers l’Angleterre, où 669 enfants trouveront refuge.
Cette histoire vraie, méconnue , est dévoilée lorsqu’en 1988, la TV britannique invite Nicholas à témoigner. Celui-ci ne se doute pas de l’identité du public …
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Inspiré du livre de Barbara Winton
Nicholas Winton est un banquier londonien qui gagne bien sa vie. Mais son éducation l’a toujours conduit vers les autres, qui cette fois se terrent à Prague dans des camps bondés et insalubres.
Ces familles viennent des Sudètes, annexés par Hitler . Nous sommes en 1938, aux portes de la guerre.
« Il faut les déplacer dit celui qui vient d’arriver » commente ironiquement Doreen Warriner (Romola Garai) bénévole humanitaire depuis des jours dans les camps. Elle va pourtant devenir sa meilleure alliée, son plus fidèle soutien, face à l’ampleur de la situation .
Des réfugiés par milliers entassés dans des camps insalubres, les nazis sur la frontière tchécoslovaque, l’hiver meurtrier … Sous l’égide du Comité britannique pour les réfugiés tchécoslovaques, Nicholas Winton recense les besoins, les priorités et met en place un système de visas britanniques pour des enfants obligatoirement arrachés à leurs familles, mais sauvés d’une mort certaine.
Il implique aussi sa mère dans l’opération , une aide incessante, dévouée que porte avec force ,Helena Bonham Carter. Bénévole, comme tant d’autres.
Bien des années plus tard Nicholas Winton ne les a pas oubliés. En consultant son album photos et ses archives, il revit ses moments d’émotions fortes lors de l’entrée des allemands dans la ville, quand il faut tout cacher, tout brûler et accélérer le processus d’obtention des visas.
Mais Londres ne vit pas la même urgence. L’administration exige de nombreuses garanties et références, limite les liaisons ferroviaires qui pourtant passent encore assez facilement les contrôles nazis.
L’invasion de la Pologne remet tout en cause. Le 9ème train programmé, le dernier ne partira jamais avec ses 250 enfants raflés par la Gestapo.
Dans son album, Nicholas Winton a laissé des pages blanches, et des silences qu’une émission télévisée va briser, en révélant cette histoire vraie de manière très surprenante.
Les bons sentiments, jamais forcés, l’émotion à fleur de peau jusqu’alors contenue explose littéralement dans cette mise en scène, plutôt classique, de la notoriété contrariée pour un vieux monsieur qui voulait simplement laisser une empreinte, un témoignage, un souvenir.
James Hawes livre là un éblouissant final dans lequel Anthony Hopkins dignitaire d’une histoire secrète, maîtrise totalement. Johnny Flynn réussit la gageure de l’incarner dans sa jeunesse, avec justesse.
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec Anthony Hopkins, et … Le comédien synthétise l’histoire ,et salue un réalisateur attentif, rigoureux.
« Il y a 50 ans je commençais à travailler pour la BBC et le film se termine aujourd’hui ici, la boucle est bouclée ». Anthony Hopkins souligne le talent de Johnny Flynn « c’est dur de jouer le double de quelqu’un de plus âgé. C’est un bon acteur, il fera son chemin ».
- … Helena Bonham Carter ( 17 mn ). La comédienne raconte brièvement l’histoire et son final . « Je défie quiconque de ne pas être ému par cette séquence télévisée, et la réaction du public sur le plateau. C’est une leçon d’humanité pour cet homme si modeste. »
« Cette histoire me touche, j’ai des origines similaires, juive européenne, et mes grands parents ont aussi aidé des réfugiés. (…) Rappeler cette histoire, rappeler aux gens l’existence de cet humaniste, est d’utilité publique. »
- Témoignages ( 11 mn ) . Les enfants rescapés aujourd’hui adultes racontent la manière dont ils se sont retrouvés en peu de temps, privés de leurs parents, accueillis dans une nouvelle famille, une langue qu’il ne comprenaient pas, entre Prague et Londres …
Ils expliquent aussi l’importance d’en apprendre plus sur la vie de l’homme qui les a sauvés . Nicholas Winton disait « ça ne sert à rien d’être bon si c’est pour rester passif ».
« L’histoire tend à effacer certains aspects, ce film est important, il nous les rappelle ». ( Eva Paddock, née Fleischmann) . Elle a quitté Prague à 8 ans avec sa petite sœur, toujours à ses côtés.
Le Film
Les bonus
On évoque bien évidemment Spielberg et sa fameuse liste. Sur le fond, pourquoi pas. Des centaines de gens sauvés des camps de concentration par la volonté de quelques individus seulement.
Sur la forme il en va tout autrement. Barbara Winton la fille du héros malgré relate par le détail tout l’engagement nécessaire à une telle aventure.
Celle d’un banquier Nicholas Winton, et de toute une équipe qu’il a fallu structurer pour mener à bien l’opération , de la découverte de l’ampleur du nombre de réfugiés , à l’obtention de visas britanniques pour des enfants obligatoirement arrachés à leurs familles, mais sauvés d’une mort certaine.
Faire des choix, les acheminer et convaincre encore et toujours de renouveler l’opération.
Les bons sentiments, jamais forcés, l’émotion à fleur de peau jusqu’alors contenue explose dans cette mise en scène plutôt classique de la notoriété contrariée pour un vieux monsieur qui voulait simplement laisser une empreinte, un témoignage, un souvenir.
Anthony Hopkins maîtrise totalement son personnage. Johnny Flynn réussit la gageure de l’incarner dans sa période active. Helena Bonham Carter, la mère du héros joue bien la même partition .
AVIS BONUS
Rencontres avec Anthony Hopkins, Helena Bonham Carter, et le témoignage de quelques enfants sauvés par Winton. Toujours intéressant