Synopsis: A Strasbourg, Marie se prostitue depuis 20 ans. Elle a son bout de trottoir, ses habitués, sa liberté. Et un fils, Adrien, 17 ans. Pour assurer son avenir, Marie veut lui payer des études. Il lui faut de l'argent, vite.
La fiche du film
Le film
- Laure Calamy, César 2022 de la meilleure actrice . –
- DVD : 06 Avril 2022 . –
En pleine adolescence, Adrien dévisse un peu plus chaque jour. A l’école, chez sa mère, rien ne va comme il veut. Mais comment comprendre ce qu’il veut. C’est le premier combat de Marie, qui vit de la prostitution et boucle son budget comme elle peut.
Toujours attentionnée à son fiston handicapé par le système scolaire traditionnel.
Seule la cuisine paraît convenir à ses aspirations. Pourtant Marie est loin de posséder les 9.000 € nécessaires exigés par l’école strasbourgeoise. Une fois passés les entretiens, cet obstacle insurmontable, la jeune femme veut l’affronter.
Seule. On ne sait rien du mari, du père. Et Adrien s’enferme dans sa posture rebelle. Il fustige l’encadrement bourgeois de l’établissement, rejette sa mère …
Dans le monde du cinéma depuis une vingtaine d’années ( comédienne-scénariste … ) Cécile Ducrocq signe un premier long-métrage dont la gravité, sa dramaturgie rejaillissent très vite sur l’interprétation. Laure Calamy emporte l’adhésion devant la force et la conviction de son jeu à fleur de peau.
De la rue où elle exerce, via la rue où elle milite pour la dépénalisation de ses clients, elle est de tous les instants la femme plus que courage, plus qu’exemplaire, la femme du quotidien qui survit, combat, se débat pour sa dignité et celle de sa famille.
Quand elle imagine gagner un peu plus d’argent dans la boîte de nuit d’un ami, Marie concentre là tous les avatars du système qui la conduit dans la marge et au désespoir . La réalisatrice peine à l’accompagner, sa vitalité renverse tout sur son passage.
Adrien, plus fragile, inconstant s’appuie par contre innocemment sur des réflexes scéniques appropriés. Nissim Renard est singulier dans sa tête d’ado buté. Il parait si vrai, si commun que j’ai l’impression de revoir tout gamin Kacey Mottet, ou Rod Paradot devenus grands.
Nissim Renard appartient à cette graine de cinéma joliment plantée par une réalisatrice qui a su patienter ( trois cours métrages ) avant de livrer une partie d’elle-même. Rien d’autobiographique dans ce récit, mais beaucoup d’amour.
Le film
Un sujet grave, commun à de nombreuses familles : la déscolarisation d’un enfant totalement handicapé par le système d’enseignements proposé. La mère ici est seule, et ses revenus de prostituée ne lui permettent pas de réunir la somme nécessaire pour payer les frais de scolarité d'un établissement professionnel. On la suit alors dans ses différentes démarches pour obtenir de l’argent ( banque, proches … ) toujours en butte aux tracas et à l’attitude de son fils dont la période adolescente trouble considérablement son caractère. Devant la force et la conviction de son jeu à fleur de peau Laure Calamy est plus que convaincante, au point de supplanter parfois la mise en scène pour ne laisser que les mots, le regard, l’intensité de son combat. Je découvre dans le rôle de son fiston Nissim Renard cette graine de cinéma joliment plantée au cœur d’un récit d’une grande humanité. L’’impression de revoir tout gamin Kacey Mottet-Klein, Rod Paradot dans leurs balbutiements devenus grands. Il en prend le chemin