Synopsis: Au cours d'un trop long été, Jimmy, un enfant de 13 ans que les circonstances forcent à devenir trop vite adulte, se cogne aux limites de sa petite ville et de sa vie heurtée, entre une mère à la dérive et un beau-père qui la tient sous sa coupe.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Février 2016 ( 6 ème )
Il y a longtemps que je voulais souligner la bizarrerie des mélodies anglaises qui noient certains films français. Ballades faussement pop, ou rengaines sirupeuses, elles sont dans ce film très nombreuses et font tache sur une histoire profondément rurale .Souchon, Delpech, Berry, Julien Doré et autres chanteurs et chanteuses populaires y trouveraient leur place.
La musique parasite le décor déjà peu propice à des rêveries adolescentes. Jimmy ne l’est pas encore, mais la situation familiale exige de sa petite personne des responsabilités bien trop grandes. Une mère sous la coupe d’un homme violent ne lui offre pas vraiment ce qu’il en attend.
Il prend alors les rênes, prend soin du petit frère et s’échappe dès qu’une opportunité se présente. Pour chaparder des cerises dans le jardin du voisin, vagabonder dans les rues, tout pour éviter ce beau-père impulsif qui tient leur mère par la crainte.
Jimmy colmate les brèches ouvertes par ce couple dans un monde d’adultes qui les ignorent ou bien les rejettent quand il faut faire avec. Seul, l’instituteur célibataire (Patrick d’Assumçao, très très bien) tente de ramener l’enfance dans sa juste mesure. Mais il est bien seul et même la télé déverse les mensonges des grands, leurs tricheries, leurs vols. Et on le sermonne, lui pour quelques rapines sans conséquence, quand ce Cahuzac auquel il ne comprend rien fanfaronne sur le petit écran.
Ce qui paraît étonnant, c’est que ce film tient presque de l’anecdote, malgré le mal être profond des personnages.Philippe Claudel évite en effet la charge psychologique du commentaire ou le propos moralisateur, se laissant porter par les lieux de l’enfance, et de l’émotion qu’ils révèlent. Le personnage du beau-père joué par Pierre de Ladonchamps me paraît un brin surexposé (sa diatribe contre le travail, contre les arabes…) face à Angelica Sarre qui donne la juste mesure de cette femme accro à son homme et à l’héro.
Les deux gamins complices et sympas, sont extraordinaires : Jules Gauzelin et le grand frère Alexi Mathieu dont c’est le premier film. Il ne devrait pas en rester là.
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec Philippe Claudel (10 mn) . Il parle de chaque personnage avec Pascal Mérigeau . « Ce sont des jeunes à la dérive, des trentenaires toujours pas adultes, ceux que je vois parfois dans ma ville qui se trouve dans la grande banlieue de Nancy, ou j’ai tourné. Il y a un brin d’autobiographie, même si j’ai eu par contre une enfance heureuse, j’ai connu ces vacances d’ennui qui n’en finit pas, mêlé à du plaisir ».
- Comme un brouillon de Cléophée et Philippe Claudel (10 mn). C’est à travers une petite caméra, la préparation du film. Les repérages dans la ville, l’approche des jeunes comédiens, le texte….
Et puis ça devient un véritable making of, mais toujours autour de cette petite caméra avec la voix off de Philippe Claudel. C’est plutôt bienvenu et original.
« Le cinéma représente, c’est-à-dire qu’il rend présent de nouveau. (…) Dans l’espace s’invite d’autres espaces. (…) Nous sommes des faussaires, des grands fous bricoleurs de rêve .On revient toujours aux notes des débuts pour cerner ce qui était à l’origine. (…) On se glisse parmi les comédiens, on entre en eux comme par effraction. »
- Scènes coupées (7 mn 43). Il y en a qui sont savoureuses comme celle de « Pôle emploi » qui rappelle peut-être un peu celle de la Poste. Mais les deux séquences sur la pêche (très fine, très drôle) et sur la foi et l’espérance (ça allégeait un peu l’ambiance) je les aurais gardées absolument.
Le film
Les bonus
Entre une mère faible et un beau-père impulsif et sans cœur, Jimmy doit colmater les brèches d’un quotidien rendu vagabond par l’absence des adultes. Il s’en débrouille très bien et je pense évidemment à des films comme « Jack » ou « Le petit homme » que l'on peut découvrir également dans ce blog.
Le traitement est quand même bien différent, de l’écriture à la mise en scène qui parait presque anecdotique tant Philippe Claudel évite la charge psychologique du commentaire ou le propos moralisateur. Il préfère se laisser porter par les lieux de l’enfance, et de l’émotion qu’ils révèlent
D’où cette tendresse écorchée, au milieu d’adultes assez minables qui font exploser les ressentiments. Les comédiens sont dans le ton imposé par le réalisateur même si le beau-père surjoue parfois, me semble-t-il. Le héros du titre Alexi Mathieu est parfait !
Avis bonus
Un entretien assez classique mais surtout un making of qui ne dit pas son nom, très original et des scènes coupées dont certaines auraient pu rester au montage...
Un commentaire
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