Synopsis: Niloofar, 35 ans vit seule avec sa mère. Pour protéger celle-ci de la pollution de l’air de Téhéran, la famille décide unilatéralement que Niloofar devra déménager et vivre avec sa mère à la campagne... Alors qu’elle s’est toujours pliée aux exigences des autres, cette fois elle leur tiendra tête
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Téhéran est une ville polluée. Ce n’est pas forcément Pékin mais le cinéma est là pour nous le rappeler. Avec l’histoire de cette vieille dame Mahin, choyée par toute sa famille qui lui demande maintenant de quitter la capitale. Sa santé en dépend.
Mahin vit depuis quelques années avec sa fille Niloufar. Elle a 35 ans, elle est célibataire, et dirige avec succès un atelier de couture. Son port d’attache, sa raison d’être. Sa vie à Téhéran est un bon compromis entre cette indépendance, son activité professionnelle et les servitudes familiales.
C’est pourquoi la décision de conduire la maman à la campagne se prend quasiment sans son avis. Niloufar l’accompagne et la famille assure ses arrières, résume-t-on au sein de la fratrie. Une apparence de compromis que l’intéressée enregistre en silence, dans la cacophonie d’un quotidien chargé.
Les ennuis financiers du beau-frère ( Ali Mosaffa) font la une. On le voit courir le sou et prendre à nouveau des décisions à l’encontre des intérêts de l’héroïne. Sa nièce en suit l’évolution, partagée entre les exigences de ses parents et l’amour qu’elle porte à Niloufar.
Pour le réalisateur Behnam Behzadi , c’est l’une des pièces essentielles de ce drame. Elle est passerelle et témoin, messager du monde des grands où elle s’immisce avec une discrétion exemplaire. Elle voit maintenant les amours de sa tante renaître en compagnie d’un amant de jeunesse. Elle accompagne aussi sa révolte sortie du silence et qui bouleverse le bel ordonnancement familial.
« On me déplace comme un pion » crie-t-elle à la face de son beau-frère, devenu grossier et venimeux. Est-ce la place de la femme qu’il remet en cause ou son autorité affaiblie par ses déboires professionnels ? Behzadi en fait habilement l’amalgame laissant au quotidien le soin d’agencer ces affaires de famille où tout un chacun pourra un jour ou l’autre se retrouver.
Niloufar ( Sahar Dolatshahi) n’a jamais quitté sa maman, jusqu’au jour où …
Un film qui n’a l’air de rien (sobriété de la mise en scène et du jeu des acteurs), excellent dans la résolution des problèmes auxquels on ne s’attend pas … forcément !
Le film
On ne sait si le réalisateur entend parler de la pollution excessive dans Téhéran ou bien de la société iranienne actuelle. L’un et l’autre étant compatibles avec l’histoire de cette famille dont la bonne entente s’ébréche le jour où la santé de la maman est défaillante. L’air vicié de la capitale risque de lui être fatal. Il lui faut quitter Téhéran. Une décision qui en entraîne beaucoup d’autres, parfois sans le consentement des intéressés, ou bien à leurs dépens. L’amalgame est subtil derrière la caméra d’un observateur avisé des us et coutumes de l’Iran. Qui n’en fait pas trop. Sobriété de la mise en scène et du jeu des acteurs. D’un rien, d’un geste du quotidien, d’une actualité rabâchée, ils donnent à voir et à entendre l’écho d’une société toujours en quête de stabilité.
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