Accueil » A la une » « Un été afghan » de de James Ivory, Giles Gardner. Critique cinéma

« Un été afghan » de de James Ivory, Giles Gardner. Critique cinéma

  • Au cinéma le 24 janvier 2024
  • Documentaire
  • 72 min – Couleurs
  • VOSTF

L’histoire : En 1960, James Ivory se rend en Afghanistan pour tourner un film documentaire. Il n’a jamais été réalisé, et les images sont restées dans une malle pendant 60 ans. En 2022, à l’âge de 94 ans, il se plonge dans ce matériel unique pour se remémorer sa jeunesse et comprendre ainsi comment ce voyage improbable loin de sa petite ville américaine de l’Oregon a contribué à former un grand cinéaste …

  • Le documentaire :

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

C’est avec l’assassinat du commandant Massoud en 2001 que j’ai découvert l’Afghanistan et ses particularismes ethniques, géographiques et politiques. Une aventure tragique pour un homme et son pays relayée quelques années plus tard par l’un des premiers films, je pense, sur le sujet «  La guerre selon Charlie Watson » de Mike Nichols.

Pourtant , quarante ans plus tôt, un certain James Ivory encore inconnu des bataillons cinéphiles, circule déjà dans l’Histoire afghane, en quête d’aventures et de rencontres. Il filme villes, villages et paysages, les coutumes et ses habitants, mais oublie à son retour en Amérique d’en montrer l’existence.

Aujourd’hui, soixante ans plus tard, un documentaire sort de ses archives et révèle avec le temps, la richesse insoupçonnée d’une quête infinie.

1960 : Pour des raisons frontalières, l’Afghanistan et le Pakistan sont pratiquement en guerre.

Il a fallu ressortir les bobines, les déchiffrer parfois

Les russes et les américains sont déjà là.  Un barrage hydroélectrique soviétique pour Kaboul , une autoroute depuis le Pakistan construite par les américains.

James Ivory note alors que c’est un « pays qui se cherche une nouvelle identité, où le passé et ses traditions sont souvent proscrits, et le présent déjà dépassé, attendu avec impatience ».

Ivory chemine sur cette idée.

Etat civil, premiers pas dans le cinéma, premières amours discrètes, …  ses images du passé se fondent dans une même exploration de l’âme et des sentiments, de la création et de la découverte.

Il lit Babur, empereur moghol du XVIe siècle dont il se dit proche. Quatre siècles plus tard « le Kaboul qu’il décrit ressemble quasiment à celui-là , un lieu relativement inchangé depuis l’Antiquité .Parfois j’avais l’impression de le voir à travers ses yeux . Ce prince errant du XVI ème siècle allait devenir mon guide improbable ».

Le documentaire le relate et s’en ressent jusqu’à son retour aux USA, quand il découvre chez un marchand de gravures, la richesse des miniatures indiennes. Le producteur Ismail Merchant est tout aussi séduit , les deux hommes ne vont plus quasiment plus se quitter (photo B.A).

 

Ensemble, unis dans un but commun, dit le réalisateur . «  J’en suis venu à ressentir que deux hommes gays unis dans leur engagement l’un envers l’autre pouvaient finir par diriger le monde ».  Du Babur dans le texte, ou si proche …

  • Des films sur l’Afghanistan :

» A War » de Tobias Lindholm-« The Patrol » de Tom Petch-« Hell and back again » de Danfung Dennis-« Forces Spéciales » de Stephane Rybojad-« Forces Spéciales, au coeur de l’action » ( documentaire) de Stephane Rybojad-« Armadillo » de Janus Metz-« Ultimate Patrol » de Daniel Myrick-« Parvana » de Nora Twomey- « La guerre selon Charlie Watson » de Mike Nichols – « Les Hirondelles de Kaboul » de Zabou Breitman – « On dirait mon fils » de Costanza Quatriglio –« Ma famille afghane » de Michaela Pavlatova – « Leaving Afghanistan » de Pavel Lounguine –« A War » de Tobias Lindholm

Au cinéma le 24 janvier 2024 Documentaire 72 min - Couleurs VOSTF L'histoire : En 1960, James Ivory se rend en Afghanistan pour tourner un film documentaire. Il n’a jamais été réalisé, et les images sont restées dans une malle pendant 60 ans. En 2022, à l’âge de 94 ans, il se plonge dans ce matériel unique pour se remémorer sa jeunesse et comprendre ainsi comment ce voyage improbable loin de sa petite ville américaine de l’Oregon a contribué à former un grand cinéaste … Le documentaire : Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article C’est…
Le documentaire

Soixante ans après avoir filmé l’Afghanistan James Ivory reprend ses bobines et présente enfin un documentaire co-réalisé par Giles Gardner. Un témoignable d’autant plus historique qu’il précède le chaos dans lequel le pays s’est enfoncé depuis . Mais déjà en 1960 , le jeune Ivory entend parler de la CIA ( «  je ne l’ai jamais vue » ) et observe au Club International de Kaboul des jeunes filles américaines qui jouent au foot en maillot de bain, « la société occidentale doit leur paraitre barbare ». Le pays se disait progressiste , les femmes travaillent, vont à l’Université , voile et tchador, les couvrant de la tête aux pieds, abolis. Ces images fortes et troublantes font écho à la vie personnelle d’Ivory qui entame sans le savoir sa première démarche cinématographique Et aussi personnelle , quand il découvre la vie et l’œuvre de Babur, empereur moghol du XVIe siècle dont le cheminement intellectuel et sentimental rejoint l’itinéraire qu’il s’est tracé . Une symbiose extraordinaire dans un documentaire qui ne l’est pas moins .

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire