Synopsis: Jean Hansen est embauchée comme professeur de musique dans une institution pour enfants déficient mentaux dirigée par le docteur Matthew Clark. Très vite, leurs méthodes les opposent. Jean pense que seul l'amour peut aider les enfants. Elle s'attache tout particulièrement à l'un d'eux, un garçon âgé d'une douzaine d'années.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- Coffret John Cassavetes « Love Streams » et « Un enfant attend » .
Si le réalisateur de « Love streams » demeure à jamais tenu par l’indépendance qui caractérise sa filmographie, « Un enfant attend » révèle un auteur beaucoup plus formel. Cassavetes est alors dans sa première période, celle des studios hollywoodiens dans lesquels il ne va pas s’attarder. Ce film demeure néanmoins intéressant à plus d’un titre.
Il relate dans les années soixante l’existence d’instituts spécialisés pour jeunes déficients mentaux. Reubel en est la figure emblématique aux yeux de son directeur qui n’arrive pas à en saisir les contours. Ses parents désormais séparés ne viennent pas le voir. Le directeur ne les encourage pas non plus…
Une jeune éducatrice récemment embauchée va prendre le jeune garçon en affection. Et la réciproque sera encore plus vraie, plus forte. Il est intéressant de voir comment le réalisateur aborde alors « l’anormalité » enfantine au regard d’un système qui à l’époque ne favorisait pas vraiment l’insertion des handicapés mentaux.
Entre la fermeté du psychiatre (Burt Lancaster est formidable) et la jeune éducatrice (Judy Garland, un peu coincée) Cassavetes interroge les deux méthodes sans apporter de réponses. Mais la prise de conscience du phénomène social et médical portée par son regard suffit à nous convaincre du bien-fondé de ce film.
L’environnement des enfants, leurs souffrances souvent muettes et discrètes, tout est bien vu par un cinéaste qui n’écarte jamais l’environnement familial.
Celui de Ruben est compliqué, mais les explications qu’il fournit (remarquable plaidoyer de la mère très bien interprétée par Gena Rowlands) s’intègrent parfaitement dans le cadre d’une époque et d’un environnement collectif.Il s’en dégage une grande force émotionnelle sur la manière ou non de venir en aide à cette population.L’attitude du père ( Steven Hill, troublant, inquiétant ) dont la vie dit-il a été gâchée par l’arrivée de ce fils, est aussi très bien vue
LES SUPPLEMENTS
- « I’m almost not crazy » de Michael Ventura (56 mn). En ces temps-là on ne parlait pas de making of. Il s’agit plus vraisemblablement d’un reportage très complet sur le tournage de » Love streams » (destiné à qui ?). Il est extrêmement intéressant. Sur la manière de travailler du réalisateur qui n’est pas forcément de tout repos, par exemple.
« Je sais que tu es fatiguée » dit-il à une jeune danseuse « mais pas autant que moi, tu es jeune et robuste ».
« Je peux filmer ? ». On le voit parfois excédé, ballottant de la tête « c’est complètement merdique… ».
Cassavetes raconte sa philosophie de la vie, et parle beaucoup de cinéma « car tout ce que l’on fait est du cinéma (…). Je ne m’intéresse qu’à l’amour. On ne voit jamais sur l’écran ce que l’on voudrait y voir, les cinéastes se regardent trop le nombril, ils se trompent impunément ».
Gena Rowlands (dont son mari de cinéaste parle également avec beaucoup d’amour et d’humour) y ajoute son grain de sel « on trouve que nos personnages sont un peu dingues, mais on ne les voit pas comme ça. Ils ont juste un autre rêve. » Démonstration à l’appui avec quelques séquences d’une filmographie qui défile au cours de la discussion. C’est vraiment passionnant.
Un très grand documentaire.
- « Love streams », plan 145,146 et 147. (11 mn). Absolument fabuleux, trois plans en direct, avec répétitions et tournage.
- « Cinéma, cinéma » émission du 02 novembre 1985. (7 mn). Il s’agit d’un extrait du documentaire précédent dans lequel John Cassavetes qui réécrit des dialogues sur le tournage, explique comment les spectateurs peuvent recevoir ses images.
- Il existe également une version individuelle de ce dvd sorti chez BQHL , avec une présentation exclusive du film par la journaliste Murielle Joudet (40′)
Le film
Les bonus
Pour évoquer les établissements spécialisés pour déficients mentaux au début des années soixante, John Cassavetes s’appuie sur un scénario d’Abby Mann qui met en exergue le cas du jeune Reuben placé par ses parents qui ne le visiteront jamais.
On va donc se fixer sur un cas, tout en demeurant dans l’esprit collectif de l’établissement. Le gamin s'attache à l’une des animatrices, la réciproque engendrant des parasites dans la conduite générale du lieu.
Le directeur possède une pédagogie ferme à laquelle il ne dérogera pas, malgré l’insistance de la jeune éducatrice. On le voit, ce sont deux méthodes qui vont s’affronter devant la caméra de Cassavetes, dont le classicisme s’explique par la jeunesse de sa carrière (ce n’est que son troisième film) et la présence des studios hollywoodiens dans lesquels il ne va pas s’attarder.
« Un enfant attend » demeure un film très intéressant, et parfaitement joué par Burt Lancaster en directeur intraitable. Il s’en dégage une grande force émotionnelle qui n’exclut pas la manière ou non de venir en aide à cette population. L’explication de la mère est un long plaidoyer émouvant, parfaitement maitrisé dans la mise en scène .L’attitude du père dont la vie dit-il a été gâchée est aussi bien vue.
Avis bonus>
La première fois je crois que je note cinq étoiles , alors allez le voir ...
2 Commentaires
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