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« Tromperie » de Arnaud Desplechin. Critique dvd

Synopsis: Londres - 1987. Philip est un écrivain américain célèbre exilé à Londres. Sa maîtresse le retrouve régulièrement dans son bureau, le refuge des deux amants. Ils y font l’amour, se disputent, se retrouvent et parlent des heures durant . Des femmes qui jalonnent sa vie, de sexe, d’antisémitisme, de littérature, et de fidélité à soi-même…

La fiche du film

Le film : "Tromperie"
De : Arnaud Desplechin
Avec : Denis Podalydès, Léa Seydoux
Sortie le : 29/12/2021
Distribution : Le Pacte
Durée : 105 Minutes
Genre : Drame, Romance
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus
  • D’après « Tromperie » (Deception) de Philip Roth (1994).

La maîtresse anglaise. J’imagine ce titre plutôt que celui retenu du livre à l’écran, certainement plus éloquent pour l’esprit du film. Des amantes, Philip en a eu beaucoup. Il les a aimées, écoutées , pour qu’elles se racontent avant qu’il ne reprenne leur histoire sur les pages de ses romans.

On les retrouve au fil de ces séquences imaginées par Arnaud Desplechin, comme une suite de rencontres disloquées dans un confinement qui ne dit pas son nom. D’où cette part de théâtralité rapportée à des échanges déplacés de leur contexte, de leur habitude.

Si  l’amante anglaise que joue prodigieusement bien Léa Seydoux est la plus marquante de ce récit, celui de la femme tchèque me parait tout aussi éminent par cet abandon de soi entre deux pays, deux cultures/ Le sentiment de n’être plus rien. L’écoute de l’écrivain, très attentif,  lui apporte semble-t-il un nouveau sursaut.

Ainsi séquencé, le film parait plus abordable dans le regard que porte le cinéaste sur un écrivain total. Entre les deux, cette pièce de théâtre laisse apparaître quelques éclats dans une mise en scène, pensée par un réalisateur qui n’en finit pas de reprendre à son compte la grammaire du cinéma.

Depuis les Etats-Unis et son lit de douleur, Rosalie communique avec le romancier..

Des actrices complices telles Léa Seydoux, Rebecca Marder ou Emmanuelle Devos se cherchent autant que la caméra compose avec leur personnalité. L’osmose visuelle quand la narration demeure au stade d’un dialogue inconstant .

L’homme prime sur sa propre parole et renvoie ses interlocutrices au stade de faire-valoir plaisant. Le macho n’est pas romantique.  

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec Arnaud Desplechin. Au sujet de l’adaptation et de Philip Roth, le réalisateur parle d’ « un écrivain qui descendait de son piédestal,  qui m’a fait naître au cinéma, qui m’a aidé à régler des questions de cinéma ». Il raconte ses rapports quand l’écrivain l’appelle au téléphone

Les femmes du film : «  des femmes meurtries, qui peuvent s’émanciper de quelque chose (…)  parce que l’écrivain les écoute, même si comme pour la tchèque sa vie ne lui parait pas passionnante »- «  Mais si raconte toi » dit l’écrivain

 

  • Le regard de Denis Podalydès- Il explique sa longue collaboration avec Arnaud Desplechin  et comment il aborde « Tromperie » du théâtre au cinéma

Comment jouer un tel  écrivain emblématique, se demande-t-il encore «  je n’ai rien en commun avec lui, chaque scène est tellement ouverte sur la personne qui parle, on a fait un travail de troupe, je suis l’oreille qui écoute »

« C’est un rôle où on essaie d’être le plus poreux, on ne l’empoigne pas , il faut être à l’affut, disponible ».

« Se compromettre, c’est le maître mot selon moi, il agit autant littérairement que sexuellement, la manne de tout ça, ce sont les mots qu’il couche ensuite par écrit, l’intimité c’est le sujet ».

  • Lectures filmées du scénario- Inédit dans un supplément, et bien venu. On y voit les comédiens face au réalisateur ou à d’autres comédiens lire leur part de scénario avec l’expression qui va avec.

Il y a Podalydès, Rebeca Marder face à Podalydès, Miglen Mirtchev, Saadia Bentaïeb

 

D’après « Tromperie » (Deception) de Philip Roth (1994). La maîtresse anglaise. J’imagine ce titre plutôt que celui retenu du livre à l’écran, certainement plus éloquent pour l’esprit du film. Des amantes, Philip en a eu beaucoup. Il les a aimées, écoutées , pour qu’elles se racontent avant qu’il ne reprenne leur histoire sur les pages de ses romans. On les retrouve au fil de ces séquences imaginées par Arnaud Desplechin, comme une suite de rencontres disloquées dans un confinement qui ne dit pas son nom. D’où cette part de théâtralité rapportée à des échanges déplacés de leur contexte, de leur habitude. https://www.youtube.com/watch?v=vcRTWB1C2fI Si …
Le film
Les bonus

Le film étant séquencé, il est ainsi possible de le voir à la façon d’une suite de court-métrages, afin d’en faciliter la lecture, et sa compréhension. Un écrivain célèbre retrouve ses maîtresses d’aujourd’hui ou d’hier, et les écoute raconter leurs histoires, dont on imagine qu’elles nourriront plus tard quelques nouveaux romans. On les suit au fil de ces séquences imaginées par Arnaud Desplechin, comme un agrégat de rencontres disloquées dans un confinement qui ne dit pas son nom.. Une fois encore le cinéaste reprend à son compte une grammaire cinématographique qu’il explore avec des actrices complices telles Léa Seydoux, Rebecca Marder ou Emmanuelle Devos. Elles se cherchent autant que la caméra compose avec leur personnalité. A l’image de son héros, Desplechin, les observe, les écoute et en restitue une image complaisante pour l’homme . Face à ses interlocutrices, faire-valoir plaisants, le macho n’est pas romantique.

AVIS BONUS Le point de vue du réalisateur et de Denis Podalydès. Cerise sur le gâteau des lectures du scénario en vidéo .

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