- DVD 20 juin
L’histoire : Umberto Nobile vit paisiblement à Rome avec son chien Titina, jusqu’au jour où le célèbre explorateur Roald Amundsen lui demande de concevoir le dirigeable qui lui permettra de conquérir le pôle Nord.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Le chien s’appelle Titina, et en faire un titre parait bien présomptueux au regard d’une histoire épique. L’exploration des zones inconnues du grand Nord et des froids polaires déchirés par le vent.
Mais Titina effectivement est de toutes les expéditions et son maître Umberto Nobile ne s’en sépare jamais. Même lorsqu’il lui faut rejoindre le célèbre explorateur norvégien Roald Amundsen et le dirigeable qu’il vient de lui construire en vue de gagner le pôle Nord.
Nous sommes en 1926 . Les deux hommes s’engagent dans l’aventure comme le montrent aussi des vidéos d’époque, parallèle impressionnant avec le crayonné parallèle de Kajsa Næss. On entre ainsi très vite dans la personnalité de deux caractères bien trempés, le vieux prospecteur norvégien s’appropriant beaucoup de cette expédition quand son partenaire tente de faire jouer la parité.
Le climat n’est pas au beau fixe, au propre comme au figuré, la tension est palpable et bien rapportée par l’animation et les traits des caractères de chaque protagoniste.
Cette entente peu cordiale, qui causera bien des désagréments sur l’organisation générale, le cinéaste la caricature à travers quelques séquences savoureuses, comme cette statue en glace édifiée à la gloire du norvégien le jour du départ pour le pôle.
L’exploit reste en suspens sous la plume de Per Schreiner qui me semble avoir bien suivi les aventures des deux explorateurs. Leur rivalité éclate au grand jour quand les deux pays entrent dans la danse. Le jazz fait son apparition, Mussolini aussi qui attise un nationalisme teinté d’orgueil et de suffisance.
En difficulté après un crash aérien ,Nobile se permet ainsi d’ignorer les secours norvégiens qui passent à sa portée…
Sans nouvelle de son partenaire, Amundsen crie victoire lors du retour triomphant dans son pays. Il s’attribue l’intégralité de la découverte, et revendique même la propriété intellectuelle du dirigeable qu’il n’a fait que commander. Ambiance …
On sourit et on vibre à tant d’exploits et de contrariétés. Une très belle leçon d’Histoire et de géographie racontée pour les petits et pour les grands .
Mais aussi » Voyage au bout de la terre » de Espen Sandberg
LE SUPPLEMENT
- Making of ( 9 mn ) – Du studio d’animations, aux réflexions sur les faits réels et leur adaptation, c’est une découverte passionnante du métier et de ses attendus.
Marie-Laure Guisset , responsable de l’animation « n’en faites pas trop pas, si ça ne doit pas bouger, ça ne bouge pas (… ) Pour moi le personnage est beaucoup plus vivant quand il ne bouge pas, ça parait bizarre » .
Comment dessiner le chien ? « Après de nombreuses recherches sur l’attitude des chiens, son animation a été confiée à ceux qui comprenaient bien les bêtes, des experts, ça se voyait »
Pourquoi 2D et pas 3 ? La réalisatrice parle de limites, de restrictions qu’elle aime affronter …
Le Film
Le bonus
Une histoire vrai d’exploration des pôles racontée cette fois dans un film d’animation . Elle s’appuie parfois avec bonheur sur des archives d’époque, images ou vidéo.
Ca se regarde avec plaisir, le crayonné est limpide, le récit bien conduit par Kajsa Næss qui dessine de fortes personnalités et les confronte à un monde dans lequel le nationalisme prend toujours sa part du gâteau.
A voir en famille, sans souci.
AVIS BONUS
Un court mais passionnant voyage au cœur de la création