Synopsis: Agent spécial devenu numéro deux du FBI, Mark Felt enquête sur une affaire qui pourrait coûter son poste au Président des Etats-Unis. La Maison Blanche et le directeur des services secrets cherchent à enterrer l’affaire. Mark Felt, malgré les pressions énormes du pouvoir, choisit de poursuivre son investigation...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Il est dit que l’aveu de Mark Felt sur ses révélations au Washington Post en 2005 sur le Watergate se fera dans une indifférence « décevante ». « Il n’était pas connu » regrette le réalisateur Peter Landesman comme pour mieux faire comprendre le portrait monolithique qu’il nous livre dans cette reconstitution d’un dossier bien hermétique.
Landesman a le bon goût de le dépoussiérer dans une époque charnière pour l’Histoire des Etats-Unis : la fin de l’ère Hoover à la tête du FBI (cinquante années au compteur) et l’annonce de son successeur.
Si son bras droit depuis 30 ans ne fait guère de doute, (Mark Felt connait tout de la maison et n’a jamais été pris en défaut),un homme du président Nixon le surclasse. Felt lui souhaite la bienvenue (et plus discrètement) bien du courage. Le vieux compagnon d’Hoover ne laissera pas n’importe qui faire n’importe quoi au FBI, sa famille. Il le lui fait savoir sans ambages.
Ce qui pourrait être une mise en garde diplomatique va très vite se prendre les pieds dans un événement totalement imprévisible : l’arrestation d’anciens espions, ex de la CIA dans les locaux du Parti Démocrate. Ils s’apprêtaient à poser des micros.
Le Watergate ! Une affaire d’Etat que l’Etat minimise sans conséquence à ses débuts, persuadé que l’enquête du FBI sera diligentée avec bienveillance. Son nouveau patron Patrick Gray s’y emploie, malgré la résistance tacite de Mark Felt et de son équipe.
Comme un jeu de dupes qui s’engage derrière la caméra de Landesman toujours aussi soucieux de clairvoyance et de précision.
Contrairement à une ligne hollywoodienne ce parti pris fige le discours dans une rhétorique sévère et didactique. Pour l’Histoire, le compte est bon, pour le cinéma, la rigueur entache la mise en scène. Dans le rôle-titre, les rides de Liam Neeson pèsent sur son comportement,.
Mais le rôle est sans pitié quand du jour au lendemain tous vos principes déontologiques, dictés par un patriotisme sans faille, passent à la trappe de la loyauté. Le bon et fidèle serviteur de l’Etat va changer son fusil d’épaule, rejoindre le clan des taupes, des donneurs, des informateurs. On dit aujourd’hui qu’il était le premier lanceur d’alerte de la planète. Peter Landesman tient là son personnage et les ramifications d’une affaire qui déstabilisera bien du monde, le FBI en premier.
Le journaliste du Times a bien du mal à croire que son ami du FBI livre enfin des secrets.
Reprise en main, espionnée, court-circuitée, la célèbre institution de renseignements va alors se replier sur elle-même et se contenter des miettes de pain que le gouvernement américain daigne lui accorder. Suffisant pour remonter jusqu’à l’aile Ouest de La Maison Blanche, où dans le bureau ovale, Richard Nixon vient d’être réélu haut la main. Il ne lui reste plus que quelques mois à gouverner…
LES SUPPLEMENTS
- Le making of (63 mn). On repasse en détails toutes les pièces du film et la manière de le conduire en tenant compte des témoins toujours présents. Le réalisateur a vécu plusieurs mois avec la famille de Mark Felt, Diane Lane qui joue l’épouse a côtoyé également longuement sa fille. Maika Monroe, ici dans un petit rôle
Commentaires et anecdotes au milieu des scènes de tournage, c’est assez agréable à suivre.
- Scènes inédites. Il y en a plusieurs dont une que j’aurais gardée : dans le film, à la fin de son mandat, Mark Felt comparaît devant une cour de justice pour des écoutes illégales. Juste avant, il ira trouver un avocat, et cette rencontre me parait importante. Elle n’apparait pas dans le film. Elle se prolonge par la scène du tribunal que l’on revoit ici dans son intégralité. Où Mark Felt répond explicitement à un juré qui lui demande s’il est bien l’informateur des journalistes. Dans le film, Liam Neeson reste muet
-
Autour du film :
« J.Edgar » de Clint Eastwood
« Frost-Nixon, l’heure de vérité » de Ron Howard.
« Pentagon Papers » de Steven Spielberg.
Le film
Les bonus
C’est une pièce supplémentaire du dossier cinématographique américain qui nous a déjà gratifié de plusieurs films d’une part sur Hoover, directeur indestructible du FBI, d’autre part sur l’affaire du Watergate. Mais cette fois c'est du côté des politiques qu'elle est révélée, et non pas de la presse américaine. On découvre l’homme de l’ombre, qui fut pendant trente ans le bras droit fidèle de Hoover, et qui s’apprête à prendre les commandes de la maison quand Nixon en décide autrement. Le réalisateur nous dévoile alors la personnalité de ce personnage qui tout en continuant à respecter son travail et l’établissement qui l’abrite, va s’opposer de plus en plus à son nouveau patron. Contrairement à une ligne hollywoodienne, populaire et spectaculaire, Peter Landesman pose avec rigueur les pièces du dossier dans une mise en scène assez rigide. Pour l’Histoire le compte est bon, pour le cinéma la sévérité de la mise en scène nuit quelque peu à sa dynamique. Dans le rôle-titre, les rides de Liam Neeson pèsent tout autant sur son comportement. AVIS BONUS Un making of très commenté et plusieurs scènes inédites ou coupées.
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