Synopsis: Un homme mystérieux, assis à la même table d’un café, reçoit la visite de dix hommes et femmes qui entrent et sortent à toute heure de la journée pour le rencontrer et se confier. Il a la réputation d’exaucer le vœu de chacun en échange d’un défi à relever. Tous se précipitent à sa rencontre. Mais pourquoi et jusqu’où iront-ils pour réaliser leurs désirs ?
La fiche du film
Le film
- Une adaptation de la série américaine « The Booth At The End ». (2010)
Cette série présentait un format très court (12 minutes par épisode) parfaitement adapté au style du récit. L’engager dans une version très longue (1 h 45) nuit à l’action, plus psychologique que matérielle.
Dans un bar « The place », un homme (Valerio Mastandrea) assis toute la journée au fond de la salle reçoit des visiteurs. On comprend vite que ces gens, toujours les mêmes, ont signé un contrat moral avec l’individu.
En échange d’un service, il leur promet de combler un vœu. Retrouver la vue, retrouver Dieu, devenir belle, sauver son fils… Le prix à payer va de l’enlèvement d’un enfant à la pose d’une bombe dans un café, un gros cambriolage, violer une femme…
Un marchandage codifié sur un agenda où l’individu note les remarques de ses interlocuteurs. Leurs interrogations, leurs hésitations. « On est capable de faire bien plus que ce que l’on croit » dit-il à ceux qui doutent ou s’étonnent.
« Etes-vous le diable ? » demande la nonne (Alba Rohrwacher) qui a perdu son Dieu.
C’est bien la question : qui est cet homme assis au fond du restaurant et qui reçoit. Au sixième café, la serveuse aussi intriguée se méprend sur l’individu et sa recherche (Sabrina Ferilli).
« Ça n’a pas de sens » lui dit-elle
« Ça ne doit pas en avoir forcément … »
Mais l’observateur en cherche et s’implique dans ce va et vient où chacun tente d’extraire un peu du mal et de la noirceur qui le hantent. Un pacte avec le diable ? Les protagonistes s’enfoncent dans leur délit, dans leur projet
Angoissante la manière dont l’homme les retourne. Il est censé les protéger, les sauver, leur venir en aide. Il les broie, moralement. Un homme que le réalisateur Paolo Genovese cadre toujours au plus près d’une réaction qui se fait rare. A peine une mimique, surtout pas un sourire.
La caméra rivalise alors d’objectifs pour multiplier les angles et la dynamique d’une mise en scène qui se répète. C’est le processus qui veut ça. Le théâtre de marionnettes se fatigue du décor et de ses personnages. Leurs histoires s’entremêlent maintenant, mais ils ne le savent pas, manipulés au-delà de ce qu’ils imaginent.
Ainsi vont les êtres dit encore Genovese, bien accompagnés par une kyrielle d’acteurs dont Marco Giallini, Alessandro Borghi, et Giulia Lazzarini issus de la planète terre sur laquelle on descend parfois très bas…
Le film
Un homme au fond d’un bar reçoit jour après jour des visiteurs qui lui demandent d’exaucer un vœu en contre partie de quoi il répondra favorablement à leur désir. Paolo Genovese a adapté une série américaine « The Booth At The End » alors présentée sur un format très court (12 minutes par épisode). L’engager dans une version très longue (1 h 45) nuit quelque peu à l’action, plus psychologique que matérielle. La mise en scène en tient compte bien évidemment (sur les objectifs, les angles et la place de la caméra) mais la dynamique pâtit d’un système plus long Le théâtre de marionnettes se fatigue du décor et de ses personnages, malgré des comédiens conformes à l’exercice.