« The Old Oak » de Ken Loach. Critique cinéma-dvd

• 25 octobre 2023 en salle
• DVD  : 06 Mars
• 1h 53min / Drame
• Avec Dave Turner, Ebla Mari, Claire Rodgerson

Synopsis : TJ Ballantyne est le propriétaire du « Old Oak », un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions. TJ se lie cependant avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale

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• Le Film :
• Les bonus :

Paul Laverty scénariste attitré de Ken Loach a écrit une formidable histoire, à-priori très convenue, sur le rejet des étrangers. Une population syrienne qui fuit la guerre et le régime d’Assad débarque dans un village anglais où les habitants ignorent tout de cette arrivée.

Ce qui échauffe plus d’un esprit, mais suscite de la part du bistrotier du coin (Dave Turner) une empathie immédiate, à l’égard d’une jeune femme, Yara, très attachée à son appareil photo.

Le détail à son importance pour TJ Ballantyne cet ancien mineur licencié comme tous ses collègues  après la fermeture du site local et les grèves très dures qui la précédèrent.

Cette histoire s’affiche dans son arrière-boutique sur les photos de son grand-père .Yara (Ebla Mari ) les découvre avec émerveillement. La mémoire d’une autre lutte , la puissance des images, le pouvoir du souvenir. La passerelle entre son pays meurtri et ce village qui peine à renaître de sa catastrophe économique.

Les vieux de la vieille maugréent et balancent leurs insanités racistes et xénophobes, de plus en plus provocateurs, mais le courant passe. Un vent de solidarité bouscule les plus réfractaires, réveille les consciences endormies . Ca peut paraître idyllique, manichéen, convenu, … mais la caméra de Ken Loach saisit tous ces instants inespérés, ces retrouvailles pour dire que l’espoir n’est pas vain.

Celui  que le petit écran des actualités ne retranscrit jamais pleinement, nous laissant témoin impuissant, en colère, mais sans élan. Loach lui donne une raison d’être, un visage . Sobrement, instinctivement.

LES SUPPLEMENTS

•  Paul Laverty et Ken Loach, rencontre ( 12.40 mn ) –Le scénariste et le réalisateur expliquent une fois encore la nécessité de rappeler les luttes sociales en Angleterre, en y mêlant cette fois le problème des réfugiés syriens, et l’attitude de la population d’un petit village, à leur égard.

Le pub est très symbolique du lieu de rassemblement et le chêne un symbole dans la culture irlandaise , il est considéré comme un élément de force, de stabilité, de durée

Les photos ont constitué un défi, il fallait que les personnages soient aussi crédibles que ceux photographiés réellement à l’époque , qu’ils fassent parti du pub, ou du village.

• Entretien avec Dave Turner, Ebla Mari ( 12.30 mn )- Comment ont-ils eu le rôle ? Pour Dave Turner, la consécration lui qui avait déjà joué en troisième ligne dans d’autres films de Ken Loach. Le voici avec le rôle principal.

La façon de travailler sur un scénario, au jour le jour «  on ne sait jamais ce qui va arriver le lendemain ».

«  Ma famille était composée de réfugiés syriens, auprès desquels j’ai pu comprendre leurs difficultés et la façon de mener mon personnage ». (Ebla Mari)

• Ken Loach, Paul Laverty, et Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT : débat au Festival du film de Montreuil ( 45 mn )-La force des syndicats-Le retour –  après les deux précédents films –sur le même territoire « social », une région totalement abandonnée

Après quoi on entre pleinement dans le film et sur plusieurs thèmes dont le racisme : «  notre rôle n’est pas d’analyser les rancœurs, la droite s’en charge , il faut essayer de comprendre l’origine du problème ».

Trois points forts pour Sophie Binet : L’importance du bar, lieu de rencontres, et de débats. « Les lieux de mélanges aujourd’hui se ferment et on se retrouve avec des gens qui sont d’accord avec vous »

La solidarité commence à partir des femmes

L’importance de souligner l’inaction climatique , « qui profite à l’extrême droite , ne serait ce qu’avec les déplacements de population, (… )  lier le social et l’environnemental »

• Scènes coupées et fragments de scènes ( 17.35 mn ) –Le ballon dans la porte, la femme sans jambe après un bombardement, la remise en état de l’arrière salle du pub ( scène totalement développée, et effectivement sur la longueur ça traînait, mais intéressante à voir  ) …