- Cinéma : 9 mars 2021
- Acteurs : Aisling Franciosi, Sam Claflin, Baykali Ganambarr, Damon Herriman, Harry Greenwood
- Durée : 136 minutes
- Sous-titres : Français
L’histoire : 1825, l’Australie sous domination anglaise. Après avoir purgé sa peine, Clare, une jeune bagnarde irlandaise, va vivre librement auprès de son mari et de son bébé. Mais son officier de tutelle la harcèle : violée et laissée pour morte, Clare assiste au massacre de sa famille . Elle se lance à la poursuite des soldats anglais à travers les terres vierges de Tasmanie avec pour guide un jeune aborigène.
L’interdiction aux mineurs est très élevée et rare ( 16 ans ) , le film étiqueté « gothique » . Voilà pour la prévention morale, la réalité est au-delà. Un massacre, une boucherie. Plusieurs scènes réalistes et cruelles élèvent l’histoire de la colonisation de l’Australie dans les flammes de l’enfer.
Les soldats britanniques sans pitié à l’égard de la population autochtone suivent souvent l’exemple de leur hiérarchie ici représentée par le lieutenant Hawkins (Sam Claflin) appelé à devenir très prochainement capitaine.
Aussi le moindre barrage à sa promotion, il le vit comme une insulte et un manque de respect qu’il réprime illico-presto dans le sang et la douleur.
Clare (Aisling Franciosi), une prisonnière irlandaise de 21 ans est en droit d’obtenir la lettre qui la libèrera avec sa famille du joug des Anglais. Pour toute réponse, son tuteur, le fameux Hawkins abuse d’elle, pendant que ses hommes assassinent son mari et leur enfant.
La séquence retransmise aussi sèchement annonce la vengeance sauvage de cette jeune femme déterminée au possible dans sa course à travers le bush. A la poursuite des criminels…
Billy (Baykali Ganambarr), un aborigène, accepte de lui montrer le chemin.
Les deux peuplades ne sont pourtant pas amies, et la confiance n’est pas de mise . Racisme de part et d’autre entretenu par la haine viscérale de l’occupant à l’égard de ce qu’il considère comme ses esclaves. Chemin faisant, il est clair que les tensions vont s’atténuer au profit d’une entente plus cordiale, Clare et Billy ont le même ennemi .
C’est assez prévisible comme issue, naïf parfois, comme une évidence affirmée dans la direction d’acteurs chancelante . La chasse dans la forêt tasmanienne n’en finit pas …
On en retient des interprètes de bon niveau (Aisling Franciosi, Sam Claflin, Baykali Ganambarr, Damon Herriman) , abandonnés à des instincts primaires pour les besoins d’un scénario bétonné sur l’Histoire, mais sans assise cinématographique réelle. Et c’est long !
LES SUPPLEMENTS
- > L’histoire et les personnages (28 min.) . Chacun y va de son commentaire et point de vue sur l’aventure, comment ils ont été choisis et la manière d’aborder leur personnage , même le plus consternant comme le remarque Damon Herriman au sujet de Ruse.
- > Dans les coulisses du tournage (18 min.) A l’heure actuelle, pour certains? cette vue de l’Histoire de l’Australie, ce sont toujours « des idioties mensongères » raconte la réalisatrice. « Il me fallait la plus grande authenticité possible, je ne voulais pas prendre de liberté avec la vérité. On a fait beaucoup de recherches sur la colonisation en Tasmanie, on s’est attachés à dépeindre un monde qui soit authentique ».
Toute l’équipe y va de son commentaire, l’époque, les costumes, la couleur , le maquillage … Il est intéressant de les entendre parler des décors, de la nature, de la Tasmanie, que Aisling Franciosi l’actrice principale, découvrait
Comment créer une ambiance sur le plateau avec une telle histoire dramatique et cruelle ? La question est posée et les réponses suivent …
On évoque l’effort collectif pour suivre les directives de la réalisatrice dont le travail est encensé par l’équipe … Son accointance avec le cinéma russe, cette forme de simplicité …
Le film
Les bonus
On aimerait passer au-dessus des contingences ultra-violentes qui fixent le décor de cette époque de colonisation de l’Australie .L’armée britannique est encore plus sauvage que les hommes qu’elle traite comme tels.
Mais le sombre et l’ignoble, la haine et la violence marquent au fer rouge un scénario bétonné sur l’Histoire, sans assise cinématographique réelle. Le véridique doit-il aller jusqu’à rapporter sur grand écran l’horreur et l’infamie à travers des séquences de boucher ?
Surtout qu’une fois l’argument historique bien posé, l’ensemble devient assez prévisible, naïf parfois, comme une évidence affirmée dans l’amateurisme de la direction d’acteurs.
On en retient alors des interprètes de bon niveau (Aisling Franciosi, Sam Claflin, Baykali Ganambarr, Damon Herriman) un peu abandonnés à eux-mêmes.
AVIS BONUS