Accueil » A la une » « The Last Movie » de et avec Dennis Hopper. Critique cinéma-bluray

« The Last Movie » de et avec Dennis Hopper. Critique cinéma-bluray

Synopsis: Une équipe US tourne un western dans un village péruvien . Kansas, l’un des cascadeurs, souhaite prendre du recul vis-à-vis d’Hollywood et s’installe dans la région avec Maria, une ancienne prostituée. Les choses dégénèrent lorsque les habitants décident de tourner leur propre film : les caméras, les perches et les projecteurs sont faux, mais la violence qu’ils mettent en scène est bien réelle. Kansas va se retrouver héros malgré lui de cette « fiction »…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "The Last Movie [Édition Prestige limitée - Blu-ray + DVD + goodies]"
De : Dennis Hopper
Avec : Dennis Hopper, Stella Garcia, Tomas Milian, Daniel Ades, Roy Enger
Sortie le : 12 decemb 2018
Distribution : Carlotta Films
Durée : 109 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
le film
Les bonus

Ce qui s’appelle se tirer une balle dans le pied. Deux ans après le succès de  « Easy Rider », Dennis Hopper comédien, a carte blanche pour réaliser son second film. Il imagine alors l’histoire d’un western dont le tournage conduit les habitants d’un petit village péruvien à reprendre les codes du cinéma, pour en faire leur propre film . Tout le matériel est factice, mais les bagarres sont bien réelles.

« Ils ne savent pas faire semblant, je vais leur montrer , mais ils ne veulent que du vrai » s’étonne Kansas un cascadeur-comédien interprété par Dennis Hopper.

Le curé s’émeut (Henry Jaglom), crie au démon et l’équipe américaine met les voiles. Seul Kansas, retenu par Maria, une belle autochtone (Michelle Philipps, alors chanteuse des Mamas and The papas) laisse sa monture déambuler dans les décors du village en folie. Comme le montage coq à l’âne est à la mesure d’un scénario démesuré, on y retournera plusieurs fois pour assister à la réalisation du film ( le faux ) sous les yeux ahuris des habitants .

Quelques scènes de tournage donc en forme de joli clin d’œil au cinéma ( Samuel Fuller, le vrai, dans ses attributs … ) .Ce sera quasiment le seul,  le reste étant une entreprise de démolition d’un monde qui pourrait s’apparenter à la fois à celui du cinéma et à une sorte de déclin de l’empire américain.  Alors que le tournage patine, faute d’argent, l’équipe se vautre dans le stupre et la fornication, l’alcool et la drogue.

La petite histoire raconte que pour la poudre blanche, ce n’était pas forcément du cinéma. Le choix du lieu du tournage n’était pas innocent. Ce qui peut expliquer une caméra parfois indécise, et des postures grotesques. Parfois du n’importe quoi au milieu de quelques éclairs que l’amoureuse de Kansas illumine de son rêve d’Hollywood qu’elle voit pourtant dépérir sous ses yeux.

Les villageois déplacent de scène en scène leur matériel factice

A la manière de ce récit de plus en déstructuré ( la fin c’est du n’importe quoi ) qui vaudra à son auteur la bronca d’Hollywood, le reléguant pendant une dizaine d’années loin de toute caméra. Denis Hopper n’en poursuivra pas moins sa carrière d’acteur avec dans cet intervalle des films comme «  L’ami américain » et «  Apocalypse Now ».

Comme quoi la vie continue et elle fait toujours son cinéma !
 

LES SUPPLEMENTS

  • « Scène Missing » (47 mn) d’Alex Cox. Ce documentaire donne la parole à ceux qui ont vécu de l’intérieur la préparation puis le tournage épique du film.

« Ce type vient de recevoir un million de dollars, d’Universal, je crois, tu ne paies rien c’est lui qui régale ». Dennis Hopper sort tout auréolé de « Easy Rider », il est une star…

Une scénariste raconte « qu’il y a beaucoup de souffrance dans ce film et c’est tout à fait représentatif de ce qui se passait dans la culture américaine du moment, c’est ce dont parle le film ».

La façon dont le scénario a été écrit mérite une grande attention (il en sera de même pour le montage) : « Dennis fumait des joins mais ça me rendait parano alors j’ai pris un masque et un tuba et de temps en temps il venait souffler dedans pendant que je tapais l’histoire qu’il me racontait » se souvient Stewart Stern.

Henry Jaglom (Minister’son) « On n’a jamais regardé le scénario, on suivait les idées de Dennis à mesure qu’elles arrivaient, et il y en avait plein, je vous assure. »

« Je n’ai pas besoin de scénario, les idées me viennent toutes seules, je suis comme Fellini » chantait à longueur de journée Dennis Hopper.

Tomas Milian  ( le prêtre ) « J’ai relu le script trois fois et je n’y comprenais toujours rien, mais je me disais que ça allait être amusant ».Il dit avoir connu des moments d’émotions intenses avec les gens du village qu’il revit encore fortement lors de l’interview, « les gens me jetaient des pétales de rose sur mon passage, vous imaginez ».

Les péripéties du montage entre drogue et alcool.

James Nelson (monteur sonore) n’a pas participé à l’élaboration du film qu’il découvre en privé chez Hopper « c’était un sacré bon film mais il était entouré d’une nuée de parasites qui lui disait fait comme ci fait comme ça, et ça n’avait plus aucun sens ».

Le scénariste Stewart Stern confirme : « c’était de belles images, mais ça n’allait nulle part ».

D’après les témoins il y avait pourtant parmi les donneurs d’avis des gens comme Jodorowsky, ou Nicholas Ray.

  • La restauration (3 mn)
  • De nombreux memorabilia inédits.

Un livret de 32 pages rédigé par Jean-Baptiste Thoret et comprenant le facs-similé du dossier de presse d’époque

5 cartes postales

. Affiche
  • Quelques westerns plus ou moins conformes :

La Bible :

« Une histoire du western » de Louis-Stéphane Ulysse.

mais aussi …

« Utu » de Geoff Murphy

« In a valley of violence » de Tim West

« Fureur Apache » de Robert Aldrich

« Il était une fois dans l’Ouest » de Sergio Leone (1968)-

 « True Grit » de Joel et Ethan Coen (2010)

« Soldat bleu » de Ralph Nelson (1970)

« Little big man » d’Arthur Penn (1970)

« La vengeance aux deux visages » de et avec Marlon Brando

Ce qui s’appelle se tirer une balle dans le pied. Deux ans après le succès de  « Easy Rider », Dennis Hopper comédien, a carte blanche pour réaliser son second film. Il imagine alors l’histoire d’un western dont le tournage conduit les habitants d’un petit village péruvien à reprendre les codes du cinéma, pour en faire leur propre film . Tout le matériel est factice, mais les bagarres sont bien réelles. « Ils ne savent pas faire semblant, je vais leur montrer , mais ils ne veulent que du vrai » s’étonne Kansas un cascadeur-comédien interprété par Dennis Hopper. Le curé s’émeut (Henry Jaglom),…
le film
Les bonus

Au départ l’idée est séduisante : Dennis Hopper image le tournage d’un western dans un village péruvien devant l’œil ahuri des autochtones qui aussitôt s’emparent de l’idée pour en faire à leur tour un film. Sauf que pour eux le cinéma c’est la vraie vie, et que les bagarres doivent être vraiment violentes. Le curé prend peur, le démon est à ses portes… Sur cet étrange canevas le comédien réalisateur signe un film foutraque qui de la mise en scène souvent approximative au montage décadent ôte toute logique à l’argument original pour lequel Samuel Fuller jouait quand même son propre rôle. Aux côtés de gens comme Julie Adams, Michelle Philipps, alors chanteuse des Mamas and The papas, Peter Fonda, Kris Kristofferson… Un joli clin d’œil au cinéma, quasiment le seul,  le reste étant une entreprise de démolition d’un monde qui pourrait s’apparenter à la fois à celui du cinéma et à une sorte de déclin de l’empire américain.  Ce qui place aujourd’hui ce film dans un musée extraordinaire du septième art, pièce quasiment unique et à voir pour ce qu’elle représente d’une époque presque dorée…

Avis Bonus Rien que pour la petite heure de souvenirs en compagnie de l'équipe, sur le tournage qui fut épique, ça vaut le déplacement

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire