- Format : Cinémascope, Couleur
- Durée : 91 minutes
- Cinéma : 18 mars 1983
- Dvd : 17 janvier 2023
- Acteurs : Richard Farnsworth, Jackie Burroughs, Ken Pogue, Wayne Robson, Timothy Webber
- Sous-titres : Français
- Studio : Carlotta Films
Pour la première fois en Blu-ray™ dans sa restauration 4K.
Meilleur dvd Janvier 2023 ( 5 ème )
L’histoire : Le 17 juin 1901, après trente-trois ans de détention à la prison de San Quentin, le voleur de diligences Bill Miner, surnommé « Le Gentleman Bandit », est relâché. Il retourne auprès de sa sœur mais l’action lui manque . Après la projection du film « Le Vol du grand rapide », et malgré son âge avancé, Bill décide de se lancer dans l’attaque de trains…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Il est quand même bien sympathique ce détrousseur de trains, avec sa belle moustache de grand-père et son regard rieur et engageant. On le chante encore au Canada où la légende ne cesse de le comparer à une sorte de Robin-des-bois de western.
Dans le très beau portrait que lui consacre Phillip Borsos, on ne le voit pourtant jamais partager son butin avec le petit peuple. Il demeure simplement courtois et sans violence à l’égard de ses victimes : Bill Miner tient à sa réputation.
Sous les traits de Richard Farnsworth le voici immortalisé à jamais celui qui pourrait être considéré comme le symbole de l’évolution technologique. Quand les diligences se font de plus en plus rares, le hors-la-loi s’adapte aux exigences du marché et prend pour cibles les convoyeurs ferroviaires.
Bill Miner vient d’être libéré après 33 ans de prison et jure bien de ne plus mettre la main au colt. Mais l’inaction lui pèse et les trains demeurent à ses yeux perçants, des provocations.
Phillip Borsos le remet donc en selle de très belle manière, dénonçant au passage l’inégalité sociale entre les hommes et les femmes. La revendication est hautement portée par une certaine Kate Flynn, photographe de son état et célibataire endurcie (Jackie Burroughs) .
C’est du moins ce qu’elle imagine jusqu’au jour de sa rencontre avec ce bel homme blanchi sous le harnais, si élégant, si prévenant, si aimant. Elle ne sait rien de celui qui partage maintenant son quotidien, et le gangster entretient bien sa double-vie.
Au point de devenir très copain avec le caporal du coin qui un jour se voit charger de courir après un certain Bill Minner. « Il n’est pas dans le coin » assure le flic « mais on ouvre l’œil ».
Phillip Borsos qui mène peinard sa réalisation, adopte différemment le ton selon l’humeur de ses protagonistes et les mouvements de l’époque. Dans un cadre joliment photographié par Frank Tidy (Les Duellistes), il multiplie les escapades entre lacs et montagnes.
Un décor propice à sa vision héroïque de ce « bandit gentleman » . La scène du vol des chevaux, sublime, salue la performance.
LE SUPPLEMENT
. A propos de la restauration- Sur le négatif d’origine, rare, et en très bonne état, encore plus rare. On nous montre les bords d’un pare-soleil de la caméra, la perche, et même le perchman ! Ce que l’on garde de l’image et quel ton lui donner , le sépia d’époque américaine ou plus chaud pour un western canadien ? C’est malheureusement trop court mais c’est bien intéressant…
- J’ai posté dans le texte deux liens en relation avec les chansons qui saluent l’avènement du » gentil bandit ». Une version fanfare existe aussi : « The Legend of Billy Miner » by Robert Buckley. Elle pourrait rappeler celle jouée sur le générique de fin.
Le Film
Le bonus
Le genre de film dont la découverte vous remet la bonne humeur au bon endroit. De nombreuses raisons président à mon engouement, avec la connaissance d’un gangster de légende, dont on a peu fait cas me semble-t-il.
Bill Miner attaquait les diligences, mais en sortant de prison il comprend qu’il lui faut passer à la vitesse supérieure. Elégant et raffiné, c’est monsieur tout le monde à la ville, et le gentil bandit rapporte la rumeur populaire quand il s’en prend aux convois ferroviaires.
Sur cette trame Phillip Borsos conjugue habilement les décors d’un western canadien ( lacs et montagnes assemblés ) à la lumière joliment captée par Frank Tidy. La réalisation est donc au top et l’interprétation pépère de Richard Farnsworth correspond tout à fait au personnage.
Une romance ad-hoc se mêle à l’aventure et le cinéaste en profite pour rappeler l’inégalité sociale entre les hommes et les femmes . Vraiment atypique ce western !
AVIS BONUS
Un petit chapitre sur la restauration, excellent mais bien trop court