L’histoire : Dans un bar , Kathy fort caractère, croise Benny, de la bande de motards des Vandals L’attirance est réciproque. Le gang, dirigé par Johnny, évolue peu à peu… Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous sans vergogne. Benny devra faire des choix.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
D’après le livre de Danny Lyon
Ca pétarade d’entrée. Moins de deux minutes pour la première bagarre, intro musclée dans le vif du sujet. Si tu ne fais pas partie de ma bande, gare toi de là . Mais Benny, affilié aux Vandals de Chicago, ne renie jamais ses origines.
Pour ne pas avoir retiré son blouson dans un rade concurrent, on le passe à tabac, on l’humilie, on lui fracture la cheville. Têtes brûlées de part et d’autre, la vengeance est terrible.
Toute la panoplie du parfait gaucho dans un western motorisé des années soixante. Sur un scénario assez simpliste. Quand le « poor lonesome cow-boy » rencontre la belle Kathy, il ne change rien à sa posture. Elle , étrangère à ce monde de fous, va le suivre, raisonnablement, gardant toujours un pied sur terre quand Benny part en vrille.
A part ça ce sont de gentils garçons, qui par manque de reconnaissance, d’affection, de réconfort se retrouvent toujours au chaud, dans leur quartier général,. Leur président Johnny ,est un peu atypique au milieu de tous ces loubards.
Il a femme et enfants, et tient toujours sa voix à distance. « Commander tous ses zigotos, ça doit lui travailler le ciboulot » pense Kathy
Il assume auprès de son bras droit Brucie (Damon Herriman ) qui finira sa vie dans la vitre d’une voiture. Comme une première alerte à la dégradation du climat. Face à la garde historique, les p’tits nouveaux se font pressants. Les joints remplacent la bière, les poings sortent à la moindre alerte.
Un conflit de générations qui avive la mise en scène déjà musclée de Jeff Nichols, pourtant enclin à une brève incartade romantique, le jour où Kathy, fatiguée de tout ce tintamarre, lui demande de faire un choix.
Jodie Corner aux commandes ne s’en laisse pas compter, face à ces loulous tout aussi accrochés à leur personnage : Austin Butler et Tom Hardy, impeccables.
Une belle histoire en somme, dans l’huile de vidange et les chromes acérés.
Danny Lyon est un photographe et cinéaste américain dont la particularité est de vivre totalement son sujet en rentrant pleinement dans son intimité. Ce qu’il fit avec les Vandals de Chicago dans les années soixante, vivant au quotidien leurs embardées motorisées, viriles et parfois très violentes. C’est le fil rouge que suit Jeff Nichols avec ce photographe narrateur et témoin de sa propre aventure. Il interviewe beaucoup la femme du héros, et photographie cet aéropage de va-t’en guerre, qui au sein de leur club trouvent la reconnaissance qu’ils n’ont jamais eue. Un gang qui peine à s’ouvrir aux nouveaux ( beaucoup de retour du Vietnam ) qui à la bière historique préfère les joints. Un conflit de générations qui avive la mise en scène déjà musclée de Jeff Nichols, très à l’aise dans cet univers d’huile de vidange et de chromes acérés. Il tient aussi en respect l’amour que se portent Benny et Kathy, qui à priori n’avaient rien à faire ensemble. Leur liaison resserre un peu les boulons d’un scénario assez simpliste mais efficace sur la réalisation .