Synopsis: Vingt-cinq ans que Rivetot s'occupe de l'intendance, celle de Mortez, la star de "la Langue au chat", jeu radiophonique. Des années que Rivetot conduit de ville en ville dans un éternel break Ford, des années qu'ils prennent une chambre a deux lits dans des hôtels miteux, des années que Rivetot porte les valises, installe les micros, les câbles, sélectionne les candidats, chauffe la foule. Et quand Rivetot apprend que "la Langue au chat" va être supprimée, il n'en dit rien a Mortez.
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Restauration Pathé 2020 . –
- Dvd: 21 octobre 2020 . ––
- Acteurs : Gérard Jugnot, Jean Rochefort, Sylvie Granotier, Julie Jézéquel, Jean-Claude Dreyfus
- Sous-titres : : Anglais
A l’époque, 1987, c’était « Le jeu des 1.000 francs » sur France-Inter. 1.000 € aujourd’hui . Mais toujours ce retour en arrière pour évoquer immanquablement l’inspiration radiophonique du film.
Patrice Leconte n’est pas vraiment tendre avec ses héros, un animateur radiophonique très populaire ( Lucien Jeunesse n’a pas apprécié ) et son factotum qui lui déroule le tapis rouge. Un duo un peu pitoyable à l’origine, qui peu à peu forme un couple dans une relation fusionnelle autour de leur propre solitude.
Une fois les ondes éteintes, Mortez picore ce qu’il peut au buffet municipal, en ramène un peu à Rivetot et tous les deux se terrent dans un hôtel de seconde catégorie, dans la même chambre, parfois le même lit.
La seconde chambre, Mortez préfère la perdre au Casino. Joueur invétéré, il est rarement gagnant. Une énigme pour Patrice Leconte et pour ces deux êtres abandonnés à l’illusion de leur succès quotidien, furtif. Mortez n’a jamais raté une émission, il ne vit qu’à ce moment-là et si son technicien n’a pas forcément le même engouement, il lui est dévoué corps et âme, perdu lui aussi dans d’étonnantes chimères.
Leconte ne filme pas un road-movie, mais une fuite en avant dans des paysages français profilés à l’américaine. Etonnant comme il neutralise les décors pour les transporter ailleurs, dans le vide et l’inconfort d’un récit bringuebalé.
Et s’il perce si bien ces perspectives étranges, c’est aussi par la grâce de Rochefort et Jugnot, deux comédiens exceptionnellement réunis dans les cadres que le réalisateur leur assigne . Un Rochefort roublard et solitaire, matamore de première, à peine consolé par le Jugnot cœur tendre, tout en rondeur et bonhomme. Mais le comique habituel a cette fois le regard du clown triste qui entend Cocciante pleurer sa chanson. ( « Il mio refugio » )
Dramatique et magique à la fois, par la grâce d’une composition scénique originale, d’une interprétation au plus près des mots et de l’émotion qu’ils dégagent. Trente ans après Leconte est bon, toujours très bon !
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec Patrice Leconte ( 45 mn ). Toujours intéressant de l’entendre parler cinéma, jamais de langue de bois, et surtout pas pour ses films . « Ici je sortais des Spécialistes, qui était une grosse production. Je voulais donc une petite équipe et les conditions même du tournage. On avait donc deux vans et on dormait dans les mêmes hôtels que ceux du film ».
- Jean Rochefort au court du tournage. (17 mn ). C’est la huitième semaine du tournage, le comédien parait tranquille . Il parle de son personnage « qui je crois est loin de moi, mais il me permet d’être acteur (…) après vingt ans de naturalisme ».
Ses retrouvailles avec Jugnot se passent aussi à merveille « une complicité totale , et huit semaines plus tard nous n’avons plus besoin de répéter. On se comprend ».
Le film
Les bonus
A l’approche de la quarantaine, Patrice Leconte s’éloigne de son mode de prédilection, la comédie pour gagner d’autres horizons qui bizarrement bien que peints dans la France profonde de 1987, évoquent tout aussi bien l’absence, l’abandon que les perspectives tout en fuite des grands espaces américains.
Un regard scénographique original pour un récit qui ne l’est pas moins.
A l’époque, 1987, c’était « Le jeu des 1.000 francs » sur France-Inter. 1.000 € aujourd’hui .Le réalisateur reprend l’idée de ce jeu radiophonique et surtout son présentateur vedette incarné par Jean Rochefort et son technicien que joue Gérard Jugnot.
Deux êtres égarés dans des conditions rocambolesques, totalement abandonnés à l’illusion de leur succès quotidien, furtif. Mortez n’a jamais raté une émission, il ne vit qu’à ce moment-là et si son factotum n’a pas forcément le même engouement, il lui est dévoué corps et âme, perdu lui aussi dans d’étonnantes chimères.
Leconte ne filme pas un road-movie, mais une fuite en avant.
Dramatique et magique à la fois, par la grâce d’une composition scénique originale, d’une interprétation au plus près des mots et de l’émotion qu’ils dégagent. Trente ans après Leconte est bon, comme toujours !
AVIS BONUS
Leconte et Rochefort aux avant-postes pour commenter le film et le tournage. Du bonheur !
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