Accueil » A la une » « Symphonie pour un massacre » de Jacques Deray. Critique Blu-ray

« Symphonie pour un massacre » de Jacques Deray. Critique Blu-ray

Synopsis: Cinq hommes associés dans le trafic de la drogue doivent verser cash 100.000 dollars. Jabeke, qui a de grosses difficultés financières envisage de s'approprier pour lui tout seul, non seulement la drogue, mais encore la mise des associés.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Symphonie pour un massacre [Combo Collector Blu-ray + DVD]"
De : Jacques Deray
Avec : Jean Rochefort, Michèle Mercier, Charles Vanel, Michel Auclair, Claude Dauphin
Sortie le : 11 avril 2018
Distribution : Pathé
Durée : 115 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film
Le bonus

Meilleur dvd Avril 2018 ( 8 ème)

Jacques Deray a depuis 2005 un prix qui porte son nom. Celui du Film policier français. Le réalisateur de « Borsalino » fut bien l’un des maîtres du polar hexagonal. On le surnomma même le Alfred Hitchcock français. Ce qui parait exagéré, même si la patte du cinéaste en matière de suspense et de rebondissements est tout à fait particulière.

Elle excelle dans cette symphonie tueuse ( 1963 ) où l’ami Giovanni fait encore merveille dans l’écriture d’un milieu qu’il connaît parfaitement. Quand son personnage raconte que grandir dans un cachot « ça donne envie de se ventiler les poumons », c’est du vécu coco !

Mieux, l’histoire s’inspire de la personnalité de malfrats que les pointures de l’époque (Charles Vanel, Michel Auclair, Claude Dauphin…) s’approprient avec un réalisme vivifiant. Avec en tête de distribution, Jean Rochefort qui à l’époque est plutôt cantonné dans les rôles historiques.

 

Le contre-emploi de Jacques Deray le rend encore plus grand. Sourcil ténébreux, l’œil malin, Jabeke, rigide comme la justice ne prête guère le flan à la critique. D’ailleurs la confiance est réciproque dans cette bande de partenaires en quête d’un nouveau coup pour doubler leur mise de départ.

Ce que Jabeke comprend très rapidement, c’est la façon de détourner le pactole sans éveiller les soupçons. La mise en scène du réalisateur est aussi efficace que celle de son héros dans l’élaboration de l’arnaque. Intuitive, précise, machiavélique, l’homme est rusé, d’une froideur totale.

Une impression accentuée par la manière dont le cinéaste se tient à distance de ses personnages. Ils sont si bien dans leur élément, au naturel d’un quotidien dont on ne soupçonne pas les fêlures que sa caméra filme l’air de rien.

 

C’est du grand art qui d’un élément assez classique dans le film policier en fait une œuvre originale. Quand la machine se grippe, que notre filou rate une marche, il se rattrape toujours d’une pirouette et le plus souvent d’une gâchette. Auprès des femmes dont la présence me parait souvent anecdotique. Michèle Mercier ne fait que passer, mais …

La fin me donne tort pour une intrigue bien ficelée jusqu’à son terme. L’épouse devenue veuve ne laissera pas le crime impuni. Elle aussi connaît la musique.

LE SUPPLEMENT

  • La partition de « Symphonie pour un massacre » par François Guérif, auteur d’ouvrages sur le cinéma policier français et le film noir américain. Et Jean-Philippe Guérand, journaliste et biographe, auteur de « Jean Rochefort, prince sans rire » (30 min) ;

Les deux hommes passent en revue « un sujet classique » mais qui ne l’est plus dans « la façon dont les événements se déroulent ». Il est question de la sobriété des dialogues « assez justes, sans jamais sacrifier au mot d’auteur ».

Le vécu carcéral de José Giovanni, le scénariste est à plusieurs reprises rappelé pour certifier la valeur d’un texte revu et corrigé par un certain Claude Sautet.

La question ensuite est posée : polar ou film noir ?  Sans vraiment répondre à cette énigme, tout le monde s’accorde pour dire que « l’entourloupe est extrêmement bien construite, la mise en scène du forfait, extrêmement méticuleuse ».

On note le besoin de reconnaissance que Jacques Deray recherchait. « Elle était tout à fait justifiée, mais il ne l’avait pas encore obtenue ».

Meilleur dvd Avril 2018 ( 8 ème) Jacques Deray a depuis 2005 un prix qui porte son nom. Celui du Film policier français. Le réalisateur de « Borsalino » fut bien l’un des maîtres du polar hexagonal. On le surnomma même le Alfred Hitchcock français. Ce qui parait exagéré, même si la patte du cinéaste en matière de suspense et de rebondissements est tout à fait particulière. Elle excelle dans cette symphonie tueuse ( 1963 ) où l’ami Giovanni fait encore merveille dans l’écriture d’un milieu qu’il connaît parfaitement. Quand son personnage raconte que grandir dans un cachot « ça donne envie de…
Le film
Le bonus

Jacques Deray est mis à l’honneur avec la restauration de « Symphonie pour un massacre », son troisième long métrage. Un grand classique du genre qui ne déroge pas aux règles d’un système parfaitement huilé. Simplement, la patte du cinéaste en matière de suspense et de rebondissements est tout à fait particulière. Elle excelle dans cette symphonie tueuse où l’ami Giovanni fait encore merveille dans l’écriture d’un milieu qu’il connaît parfaitement. Avec en tête de distribution Jean Rochefort dont le contre-emploi le rend encore plus grand. Sourcil ténébreux, l’œil malin, Jabeke, rigide comme la justice ne prête guère le flan à la critique. D’ailleurs la confiance est réciproque dans cette bande de partenaires en quête d’un nouveau coup pour doubler leur mise de départ. Simplement Jabeke a sa petite idée pour enrayer la machine. La mise en scène du réalisateur est aussi efficace que celle de son héros dans l’élaboration de l’arnaque. AVIS BONUS Des spécialistes évoquent l'histoire de ce film pas comme les autres...

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire