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« Sur l’Adamant » de Nicolas Philibert. Critique cinéma-dvd

  • 19 avril 2023 en salle.-
  • Dvd : 19 septembre 2023
  • Durée : 109 mn . –
  • Documentaire . –

L’histoire : L’Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : c’est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d’élan.

  • Le documentaire
  • Les bonus : 

Ours d’Or , Berlin 2023

Je ne comprends pas très bien le sens de ce documentaire. Sa distinction berlinoise, la suprême, me parait d’autant plus inattendue. Que le lieu psychiatrique se concentre sur un bateau amarré sur un quai de Seine, force l’intérêt. Mais on ne saura jamais pourquoi il a ainsi été défini, avec des architectes spécialisés. 

Nulle spécificité thérapeutique semble-t-il, mais un environnement très agréable entre le fleuve et l’intérieur du bâtiment qui ne livre jamais un quelconque intérêt à l’entreprise. Les personnes y vivent la journée et retournent le soir à l’hôpital psychiatrique.

 

Le béotien comprend sur le tard que L’Adamant est un centre de jour.  Un lieu alternatif où les patients souffrants de troubles psychiques abordent une autre vision de leur maladie et donc de leur quotidien. Au programme, des ateliers ( peinture, musique, couture, cuisine … ) très en phase avec une vie sociale à laquelle ils se rallient volontiers.

Ils sont très volontaires, et témoignent les uns après les autres de leur vécu, leurs attentes. Nicolas Philibert est très proche d’eux. De leurs certitudes comme en ressassent très naturellement Frédéric qui revoie dans Van Gogh et son frère une projection de sa propre fratrie.

Avant d’affirmer que Jim Morrison et sa compagne ne sont pas étrangers à sa propre histoire.

Frédéric a d’ailleurs composer des chansons  (« Open the door » ) qui tiennent la route (*). Il y a beaucoup de musiciens sur le bateau…

Autant de rencontres passionnantes dans un monde peu commun, mais qui ne vont pas au-delà des intentions habituelles affichées pour une meilleure connaissance du monde psychiatrique. Je pense par exemple à « Nous, les intranquilles » de Nicolas Contant, où la démarche des pensionnaires tend à une élaboration de leur statut réel et de ce qu’il faut en retenir pour l’améliorer

Ce documentaire prend tout son intérêt, par la connaissance du lieu où des soignants tentent d’apporter un autre regard à leurs activités, une contribution plus directe, plus humaine. Un lieu à protéger, donc, nous dit Nicolas Philibert .

On gère l’épicerie et le bar à bord
  • Des films plus construits ( me semble-t-il ) sur le problème de la psychiatrie et sa vision communautaire

« Les Heures heureuses » de Martine Deyres-« 12 Jours » de  Raymond Depardon-« Nous, les intranquilles » de Nicolas Contant

(*) J’aimerais me procurer la bande son du film, introuvable pour l’heure

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Nicolas Philibert «  Une éthique de l’étonnement » ( 23 mn ) – «  Je n’arrive pas sur un tournage avec un plan de travail et des intentions précises de dire quelque chose, mais le désir de me laisser porter par les événements, sans savoir quel en sera le contenu, les protagonistes. (… ) L’improvisation est une nécessité ».

« Ce n’est pas un film sur, mais avec , et grâce à eux …  (… ) La fonction soignante de la caméra se fait à notre insu, avec certains patients avec qui on avait un lien fort et on a passé beaucoup de temps avec eux ».

« Tout ce qui donne à la psychiatrie une dimension humaine est aujourd’hui piétinée (…) mon film ne dénonce pas, mais montre une psychiatrie humaine ».

Nicolas Philibert revient au final sur la scène avec Catherine, la danseuse, qui relève la fragilité de l’équipe quand il s’agit de mettre en place un nouvel atelier. «  Cette scène est importante, car les conflits existent, il y a du mouvement, ça vit, le collectif n’a rien à voir avec le communautarisme. Il ne peut pas y avoir de collectif sans singularité ».

  • Second dvd – « Nicolas Philibert, hasard et nécessité » par Jean-Louis Comolli (89 mn ) – A l’invitation de Jean-Louis Comolli, Nicolas Philibert se retrouve dans son jardin parisien pour y discuter comme de bons vieux copains. Ils parlent cinéma bien évidement, que l’auteur d’ « Être et avoir » découvre en suivant son papa.

« Il animait des séances critiques et même si je ne comprenais pas tout, j’ai compris que le cinéma pouvait être autre chose que divertissant . (… ) Il nous permettait aussi de voyager».

« Les films sont des crimes, on les commet avec ou sans préméditation » dit-il en cheminant à travers sa filmographie : « Nénette » (2010) « Le Pays des sourds » (1992), « La Maison de la radio » (2012 – photo ), « Être et avoir » (2002) , « La Ville Louvre » (1990) « Un animal, des animaux » (1994) …

Nicolas Philibert s’attarde plus particulièrement sur la manière dont il a abordé le tournage de   “La Moindre des choses”, à la clinique psychiatrique de La Borde, connue pour ses pratiques thérapeutiques innovantes . Il est question autant d’éthique que d’esthétique, du droit à l’image «  filmer des fous … » ou l’élaboration d’une chartre professionnelle que le réalisateur a toujours appliqué à son activité.

«  Je n’enfonce pas les portes, je filme ce que l’on veut bien me donner »

19 avril 2023 en salle.- Dvd : 19 septembre 2023 Durée : 109 mn . - Documentaire . - L'histoire : L’Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : c’est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d’élan. Le documentaire :  Les bonus :  Ours d'Or , Berlin 2023 Je ne comprends pas très bien le sens de ce documentaire.…
Le film
les bonus

Je n’ai toujours pas saisi l’intérêt de ce documentaire et encore moins sa distinction suprême au dernier festival de Berlin. On nous invite à participer au quotidien de patients souffrants de troubles psychiatriques au sein d’un bateau spécialement conçu pour une activité médicale, et amarré sur un quai de Seine. Il ne navigue jamais, et n’offre au documentaire aucune prise susceptible d’expliquer l’importance de sa structure dans la thérapie engagée. Les malades s’y sentent bien ( beaucoup d’ateliers, d’ouvertures donc ), et se racontent, écoutés par un encadrement qui me parait fragilisé par les restrictions gouvernementales sur le monde médical. La psychiatrie a toujours souffert d’un manque d’intérêt de sa part. Rappeler qu’il existe des établissements de ce genre, les lieux alternatifs, montrer leurs activités, prouver qu’elles portent leurs fruits me parait alors être la raison première de ce documentaire. En ce sens il est évidemment important et utile.

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