Synopsis: Spartacus, jeune Rom de 13 ans et sa sœur Cassandra, 10 ans sont recueillis dans le chapiteau-squat de Camille, une drôle de fée trapéziste qui prend soin d’eux, leur offre un toit et leur montre le chemin de l’école. Mais le cœur des enfants est déchiré entre l’avenir qui s’offre à eux… Et leurs parents qui vivent encore dans la rue.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Septembre 2015 ( 5 ème )
Ce documentaire s’appuie sur les codes de la fiction : une raison supplémentaire de découvrir ce sujet éminemment traité ces derniers temps par le cinéma et autres supports médiatiques. Le parti pris formel est lui aussi parfaitement clair et réussi : c’est à hauteur d’enfants que Ioanis Nuguet évoque le quotidien d’une famille Roms dans la banlieue parisienne. Le frère et la sœur vivent temporairement avec une jeune trapéziste. Les parents se débrouillent comme ils peuvent.
Une situation que le père ne supporte pas, ne comprenant pas que ses enfants puissent lui être retirés. Face à cette décision de justice, le choix devient de plus en plus cornélien. Demeurer dans le confort relatif d’une caravane, ou bien rejoindre la rue.
Ce sont des gamins, mais ils ont des paroles d’adultes, car leurs problèmes sont ceux des adultes, notamment vis-à-vis de leurs parents. La mère n’a plus toute sa tête (« mais elle n’est pas folle » prévient Spartacus, « elle est juste sensible du cœur ») et le père s’entête dans son idée de quitter la France. Il peut le faire mais ses enfants ne l’accompagneront pas.
Cette dualité, la caméra la suit sans s’interposer, comme elle peut, où elle peut, dans le capharnaüm d’un quartier à l’abandon où des baraques de fortune voient le jour, au jour le jour. La trapéziste dont on ne sait pas grand-chose se bat bec et ongle pour tenir la sœur et surtout le frère dans le droit chemin.
En difficulté scolaire, Spartacus ne s’attèle pas beaucoup à la tâche, sèche parfois les cours, ne fait pas ses devoirs. « Quand on est grand c’est juste un truc pour que personne n’ait plus à s’occuper de vous » dit-il après une énième algarade avec son père. « Tu crois que tes problèmes disparaissent quand tu bois autant ? »
C’est peut-être le seul commentaire (indirect) que s’autorise le cinéaste dont la distance, la retenue forgent une conviction très personnelle pour chaque spectateur renvoyé à la sentence finale du petit rom « Pour vivre sans mes parents, il faut que mes parents puissent vivre sans moi ». Un constat, terrible, qui nous fait oublier la fiction sous-jacente à la réalisation. Il s’agit bien d’un documentaire. Une réalité.
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec Ioanis Nuguet (13 mn) ; « L’idée au départ était une fiction, mais quand on a rencontré les gens, on a vu que le film était en train de se faire… » . Le réalisateur parle des difficultés rencontrées pendant le tournage ( il vivra près d’une année dans ce bidonville), l’humiliation pour le père d’être confronté au juge en présence de ses enfants, la loyauté vis-à-vis des parents et leur désir de vivre autrement…
« Je ne voulais pas tous filmer, il y a des ellipses importantes, des scènes que j’ai enlevées, trop lourdes, trop de charges émotionnelles. Je ne voulais pas qu’on ait une empathie immédiate pour les gamins, (…) la règle étant on ne voit que ce que voient les enfants ».
- Atelier slam (19 mn). Comme son nom l’indique, avec Spartacus en apprentissage. Il comprend cette fois ce qu’est le travail, écrire les textes, les apprendre, apprendre les pas de danse, même si les moments de franche rigolade ne manquent pas. Et sa sœur s’y frotte aussi …
- Cours de trapèze (4 mn). Pour Cassandra…
- « Est-ce qu’on se souviendra de moi ? » (2 mn). Une jolie scène, coupée, autour de la sœur
- « Attrape-rêve » (4 mn) .Un prix à Montréal …
- http://boutique.blaqout.com/collections/nouveautes/products/spartacus-cassandra …
Le film
Les bonus
Un excellent documentaire sur le quotidien d’une famille Roms vu à travers le regard des deux enfants qui sont temporairement accueillis par une jeune femme. Les parents sont à la rue. C’est tout le dilemme du frère et de la sœur face à une situation que le père ne supporte absolument pas, se voyant relégué toujours au second plan. Il ne fait peut-être pas grand-chose pour venir en aide à sa famille, mais la fibre paternelle demeure intacte.
Le jeune cinéaste Ioanis Nuguet les suit sans jamais s’interposer, plaçant la caméra où il peut, évitant tout commentaire dans une mise en scène très distante, pleine de retenue.
De nombreux face à face avec le père rythment la teneur de ce documentaire au milieu duquel la mère tente de survivre. Elle n’a plus toute sa tête (« mais elle n’est pas folle » prévient Spartacus, « elle est juste sensible du cœur »).
Avis bonus
Une rencontre avec le réalisateur qui définit parfaitement le projet, et des vidéos autour du film ou des coulisses, dont un atelier slam très intéressant.
5 Commentaires
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