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« Snow therapy » de Ruben Östlund. Critique cinéma-dvd

Une famille vraiment modèle

Synopsis: Tomas, Ebba et leurs deux enfants passent des vacances d'hiver de rêve dans les Alpes. A la terrasse d'un restaurant, ils sont témoins d'une avalanche qui provoque un mouvement de panique générale.Alors qu'Ebba tente  de protéger ses enfants, Tomas prend la fuite et son téléphone portable... Plus de peur que de mal ! L'avalanche a épargné le restaurant, mais l'attitude pleine de lâcheté de Tomas ébranle instantanément sa place au sein de la famille.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "SNOW THERAPY"
De : Ruben Östlund
Avec : Johannes Kuhnke, Lisa Loven Kongsli, Clara Wettergren, Vincent Wettergren, Kristofer Hivju
Sortie le : 06 juillet 2016
Distribution : BAC Films
Durée : 115 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

 Meilleur dvd Juillet 2016 ( 4 ème )

Ce titre fait aussi partie d’un coffret sur l’intégrale de Ruben Ostlund , avec « The guitar mongoloid« ( 2004), « Happy Swede, » ( 2008), et « Play » (2011)

Pas fan des sports d’hiver, ce film me conforte  dans cette idée. Pas assez de neige, ou trop : la pratique est risquée, surtout dans le brouillard.  Après quoi, les chambres, même de luxe, sont exiguës. Et onéreuses.  Enfin, pour redescendre dans la vallée, le transport en commun ne semble pas être conseillé.

Ou comment sur une attitude désinvolte et lâche, une famille en vacances dans les Alpes voit son séjour miné par les remords et la culpabilité.

Le père qui prend la fuite devant ses responsabilités, le silence plus interrogateur qu’accusateur des enfants, et l’épouse, déboussolée par une situation qui la dépasse. Sur un tel canevas, on attend le mélo, la psycho et la crise de nerfs.

Mais non, très intelligemment et surtout insidieusement, le réalisateur Ruben Östlund déjoue l’attente du spectateur en optant pour un crescendo confié à l’épouse qui évoque le drame, chaque fois qu’elle se trouve autour d’une bonne table et d’une bonne bouteille, avec des amis.

  C’est l’un des tours de force du scénario qui ainsi nous évite les embrouilles de ce genre de situation pour mieux mettre sur la table toutes les données du problème.

A force de garder le silence, d’éluder les questions puis de  nier, le père (Johannes Bah Kuhnke, excellent, sauf quand il pleure…)  s’enfonce dans le mensonge et la culpabilité de manière détestable et coupable. Le malaise insistant devient vite irrespirable, surtout que l’homme agit comme si rien ne s’était passé. Il banalise, malgré les évidences qui s’affichent au fur et mesure de l’insistance de son épouse.

Un processus qui rappelle celui de  la scène filmée sous différents angles. Ici, la parole éclaire un peu plus les faits, rendant le climat suspicieux et dangereux pour l’équilibre du couple et de la famille.

Lisa Loven, la mère, mène parfaitement sa barque avant que le réalisateur, également scénariste ne s’empêtre dans un dénouement pleurnichard et ridicule : la thérapie familiale, l’égarement dans le brouillard, la descente en car, un final boiteux, déséquilibré. Ruben Östlund regretterait-il  de n’avoir pas fait le film catastrophe annoncé en préambule ?

La scène des chaises longues, légère, faussement anodine démarque pourtant un style, un tempérament bien particulier. Le Suédois n’a pas besoin d’aller voir ailleurs, ce qu’il sait très bien faire, tout seul . A condition de ne pas en rajouter …

Une scène qui fonctionne merveilleusement bien ...
Une scène qui fonctionne merveilleusement bien …

LES SUPPLEMENTS

  • Making of (12 mn); « Qui sommes-nous, question existentielle. Plutôt que de servir les habituelles explications psychologiques, je cherche une situation dans laquelle les gens ont des problèmes à cause de cette situation.D’où l’idée de l’avalanche, la réaction du père suscite tellement de questions, alors qu’habituellement le père est le héros.Les statistiques prouvent que les hommes ne réagissent pas toujours comme l’histoire du cinéma aimerait que l’on agisse, du Titanic à l’Estonia, dans ces naufrages, ce sont les hommes qui s’en tirent le mieux.Pourquoi l’homme doit-il être solidaire d’une idée plus grande que lui, se sacrifier pour une nation, une équipe de foot ? »

La scène de l’avalanche est vue sous toutes les coutures, et elle est formidable, je vous la laisse découvrir, on ne s’y croirait pas !…« Il ne faut pas uniquement illustrer la scène, il faut rentrer dedans » insiste le réalisateur.

snow therapy

  • Entretien avec Ruben Ostlund (47 mn). Il se déroule au Lincoln Center de New-York, en public. Une master-class probablement au cours de laquelle le réalisateur parle de ses quatre films, en insistant souvent sur les personnages, leur psychologie, leurs réactions, et moins sur sa technique, moins sur son travail.
  • La non-sélection aux Oscars (6 mn). Un document assez extraordinaire où l’on voit le réalisateur et le producteur dans leur chambre d’hôtel à New-York devant leur TV où l’on annonce les films nommés pour les Oscars.  Un suspense qui dure plusieurs minutes avant que la catégorie des films en langue étrangère arrive. Mais «  Snow Therapy » n’est pas dans la liste. Le réalisateur disparaît de l’écran, et les bruits qui suivent peuvent être interprétés de différentes façons.
 Meilleur dvd Juillet 2016 ( 4 ème ) Ce titre fait aussi partie d'un coffret sur l'intégrale de Ruben Ostlund , avec "The guitar mongoloid"( 2004), "Happy Swede," ( 2008), et "Play" (2011) Pas fan des sports d’hiver, ce film me conforte  dans cette idée. Pas assez de neige, ou trop : la pratique est risquée, surtout dans le brouillard.  Après quoi, les chambres, même de luxe, sont exiguës. Et onéreuses.  Enfin, pour redescendre dans la vallée, le transport en commun ne semble pas être conseillé. Ou comment sur une attitude désinvolte et lâche, une famille en vacances dans les Alpes…

Review Overview

Le film
Les bonus

Une comédie grinçante qui à la fin  pleurniche un peu trop … Comme le capitaine qui quitte le navire en premier, le père n’assumera pas ses responsabilités face à une catastrophe annoncée qui risque d’engloutir toute sa famille. Son attitude pendant et après les faits le rend de plus en plus coupable aux yeux d’une famille qui se tait puis se répand auprès des amis. Ce processus dramatique de plus en plus prégnant délaisse la comédie annoncée – des vacances tranquilles dans les Alpes – pour une introspection au cœur d’une famille que ne rien semblait pouvoir troubler. L’une des forces du film est la manière de revenir plusieurs fois sur les faits, à la façon de la séquence filmée sous différents angles. La mère se charge du procédé dans un crescendo émotionnel parfaitement réglé : Lisa Loven est aux commandes, avec Johannes Bah Kuhnke, le père et  Kristofer Hivju, son copain, excellents complices. Dommage que la fin soit déréglée par un dénouement ridicule et faiblard...

Avis bonus Un documentaire étonnant sur les Oscars, un making of sympa, une longue rencontre avec le réalisateur, on ne s'ennuie pas

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