Synopsis: En 1943, en Biélorussie, un jeune villageois, Fliora, déterre le fusil d’un soldat mort et s’engage chez les partisans contre l’envahisseur allemand. Avec l’énergie et l’idéalisme d’un enfant, il plonge dans l’horreur d’un monde qui dépasse les adultes eux-mêmes. Entre errance et combat, Fliora devient le témoin de toutes les horreurs de la guerre
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Meilleur dvd Septembre 2019 ( 3 ème )
- DVD : 17 septembre 2019
- Acteurs : Olga Mironova, Vladas Bagadonas, Igor Gnevachev Alekseï Kravtcheno
- Audio : Russe
- Sous-titres : Français
Dans les bonus, Elem Klimov parle de son enfance à Stalingrad sous les bombes, au milieu de la ville en feu. « Il était de ma responsabilité de raconter cet enfer. » Effectuant une retraite qui ressemble à une débâcle, l’armée allemande laisse derrière elle un champ de ruines, de cendres et de cadavres mutilés, brûlés, déchiquetés.
Un gamin de 13 ans Fliora découvre cette horreur à visage humain tout au long de son parcours de partisan. Il les a rejoints pour participer à cet effort de guerre auquel il ne peut se soustraire, dit-il à sa mère éplorée.
Il ne la reverra plus jamais, inscrite elle aussi sur le registre des milliers de victimes qui jonchent le chemin de ce petit soldat, grandi trop vite dans un monde de brutes et d’assassins. Ultime espoir, cette rencontre avec Glasha ( Olga Mironova ), la cantinière , prête à le suivre dans sa quête d’amour et de liberté.
Au milieu des bois, après un bombardement terrible la jeune fille se perd, et Fliora n’entend plus rien. Désormais sourd, il erre dans la campagne biélorusse, perdant peu à peu tous ses espoirs devant l’ampleur du désastre humain que les nazis parsèment sur leur déroute. Avant d’en faire un grand spectacle, une ignominie sans nom.
Klimov jusque là n’avait fait que traduire des émotions, des sentiments, à travers un paysage désolé, marqué par les crevasses des bombes, et les arbres déchiquetés. Déjà hallucinant. Maintenant il montre. Ce que Fliora ne voit pas.
Le charnier derrière sa maison que Glasha lui crie au visage . Une scène grandiose rattrapée par le mitraillage à l’orée du bois.
Les balles sifflent à ses oreilles, il les voit dans leurs couleurs mirifiques. Il est désormais dans un autre monde, et l’enfer doit s’en rapprocher. Aux confins de ce village où les habitants courent sous la botte de leurs tortionnaires, proches de la liberté pensent-ils, « ou pour l’Allemagne » se rassure presque un vieil homme résigné.
Il ne fait que passer devant la caméra de Klimov, à l’image de tous ces figurants, essentiels dans la construction d’un récit horrifique. Entre débauche soldatesque et viande soûle, la place est déjà un brasier que les villageois regardent à peine, pousser vers la grange où ils s’entassent sans ménagement.
La caméra est de plus en plus mobile, subjectivité totale devant ce destin programmé pour un nouveau génocide. Fliora y assiste, témoin fou prisonnier de ce regard direct caméra dont le cinéaste semble avoir le secret.
Il nous révèle un vieux gamin, ridé, fripé, vieilli par les atrocités de l’Histoire qui défilent dans la grisaille d’une vidéo d’archives. Aleksei Kravchenko est époustouflant!
Les suppléments sont à découvrir ICI
Le film
Les bonus
De façon très linéaire, dans une progression convulsive, le réalisateur russe suit les pas d’un jeune garçon qui rejoint l’armée des partisans pour combattre l’occupant nazi, qui bat en retraite. Une déroute meurtrière dans laquelle aucun village ne reste debout. Ses habitants sont massacrés, brûlés.
Le jeune héros est témoin atterré de ce massacre organisé dans une violence sans fin . L’issue est terrible et dramatique, par sa cruauté, sa lâcheté.
Des situations à la limite du supportable...
Le génocide biélorusse à fait 83.000 disparus . Klimov en rapporte ce qui doit s’apparenter à l’enfer, sans héroïsme ni scènes d’actions guerrières et spectaculaires. Il touche au réel, au vrai. « Ce n’est pas un film de guerre, mais un film sur la guerre » (Nicolas Boukhrief)
AVIS BONUS
Ils sont nombreux, de l’interview du réalisateur au making of, via le point de vue de nombreux réalisateurs dont Bertrand Mandico et Nicolas Boukhrief, qui ont beaucoup à dire et le disent très bien .
2 Commentaires
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