Synopsis: Récemment débarquée à Paris pour devenir actrice, Nina recherche un appartement. Paulot, employé d’une agence immobilière, propose de l’héberger temporairement. Sa rencontre avec Quentin, son colocataire, ne se passe pas bien, elle quitte les lieux. Malgré la gentillesse et la prévenance de Paulot, Nina se sent pourtant irrémédiablement attirée par le ténébreux jeune homme…
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1985.—
- DVD : 11 mars 2020 . —
- Acteurs : Lambert Wilson, Juliette Binoche, Wadeck Stanczak, Jean-Louis Trintignant, Dominique Lavanant
- Studio : Carlotta Films
Lambert Wilson dit que ce film est l’une des étapes parmi les plus importantes de sa carrière . « Rendez-vous » l’est aussi pour le cinéma français qui au-delà de la révélation de l’année, Juliette Binoche, dévoile un style encore en friche.
Il se nourrit des regards croisés de Patrice Chéreau professeur à l’école de Nanterre-Amandiers, d’Olivier Assayas co-scénariste et d’André Téchiné, le réalisateur. Le trio porte la narration à hauteur des sentiments les plus confus, les plus diffus et parfois si noirs que l’origine du script parait étranger à notre culture hexagonale.
Une jeune femme croque Paris en fermant les yeux. Elle veut être actrice et se contente d’une figuration dans une pièce de boulevard. Sa première rencontre, Paulot, (Wadeck Stanczak) un agent immobilier avec qui elle sympathise, la conduit vers Quentin, son colocataire, qui d’emblée la fait fuir.
Elle vient de croiser le diable pense-t-on, au mieux un être si étrange qu’il révulse. Lambert Wilson est impeccable dans cette posture quasi surnaturelle, démesure d’un personnage fou. Comédien lui-même,Quentin se vautre dans des productions pornographiques tout en prônant l’excellence.
Celle qu’il refuse à Marie subjuguée par cet homme impossible, maintenant invisible .Amour et répulsion, son apprentissage de la vie n’a rien d’une éducation sentimentale ordonnée. La provinciale, boniche sur scène, prend froid dans ce Paris si singulier pour ne pas lui trouver un abri, un havre de réconfort.
Seul le théâtre lui tend les bras pour un rôle de grande classe. Elle le doit à un ami de Quentin, Scrutzler, metteur en scène sorti de l’ombre où il pensait le retrouver. Mais Quentin a disparu.
Tout aussi énigmatique, Jean-Louis Trintignant endosse à lui seul les affres de la création artistique. Les mêmes rapports complexes et ambigus des hommes et des femmes alignés sur ce scénario d’une densité poignante.
La mise en scène est au cordeau .Assayas et Téchiné se sont bien trouvés !
LES SUPPLÉMENTS
- GHOST STORY (20 mn – HD). Dans cet entretien mené par Jean-Marc Lalanne, rédacteur en chef des Inrockuptibles, André Téchiné évoque son sixième long-métrage qui abolit les frontières entre le rêve et la réalité et convoque le fantôme du théâtre.
« J’ai voulu tenter cette expérience avec ces débutants qui venaient de chez Chéreau , à l’école de Nanterre. Et puis avec Olivier Assayas ne pas craindre d’aborder le fantastique, une dimension surnaturelle (…) où se mêlait l’urgence théâtrale de Chéreau » .
« Je voulais aussi que Paris soit un peu irréel ( … ) pour un film entre veille et sommeil ».
L’expérience prônée avec de jeunes acteurs n’était pas du goût de la production qui a longtemps hésité avant de donner son feu vert.
- ENTRETIEN AVEC LAMBERT WILSON (20 mn). Vingt ans après le tournage, l’acteur se remémore son personnage de Quentin et revient sur ce film dont il reste immensément fier. « Je tournais en même temps un autre film , et le soir je jouais au théâtre. J’était bien dans un rêve éveillé qui correspondant à mon état et à mon personnage. (…) Avec un style de jeu à l’époque peu ordinaire, qui portait sur les extrêmes, et aujourd’hui je le trouve extrêmement sage ».
« On ne recevait que la veille au soir le texte que l’on devait jouer le lendemain. J’étais comme un zombie, je cultivais l’endormissement de mon personnage (…) alors que André Téchiné nous murmurait à l’oreille sans que l’autre en face n’entende. On ne savait pas alors ce qui allait se passer… ».
Il cite pour l’exemple la scène où Quentin oblige Paulot à caresser le corps de Marie endormie. C’est effectivement particulier …
Le film
Les bonus
Ce film date de 1985, et il n’a quasiment pas vieilli. Mieux, en resituant parfaitement l’époque de son tournage, il ajoute une note surnaturelle dans un Paris indistinct, où le fantôme d’un homme terrasse l’éducation sentimentale d’une jeune provinciale.
Le rapport est très dur et les comédiens totalement investis par ce récit hors du commun et du temps réel. Juliette Binoche s’y révèlera totalement auprès de Lambert Wilson déjà bien marqué dans le monde du septième art.
Auprès de Jean-Louis Trintignant et Dominique Lavanant, ce sont de jeunes comédiens issus de l’école de Nanterre que dirigeait Patrice Chéreau. Il croise les regards d’Olivier Assayas co-scénariste avec André Téchiné, le réalisateur. Le trio gagnant. 4
AVIS BONUS
En deux chapitres André Téchiné et Lambert Wilson reviennent sur le film à l’époque et ce qu’ils peuvent en ressentir aujourd’hui .
3 Commentaires
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