Accueil » A la une » « Remorques » de Jean Grémillon. Critique cinéma-dvd

« Remorques » de Jean Grémillon. Critique cinéma-dvd

  • DVD : 20 février 2024
  • 27 novembre 1941 en salle
  • 90min / Drame, Romance
  • Reprise 19 avril 2023
  • Par André Cayatte, Charles Spaak
  • Avec Jean Gabin, Madeleine Renaud, Michèle Morgan

L’histoire : André Laurent, capitaine du remorqueur Le Cyclone, assiste avec son équipage à la noce d’un de ses marins, avant d’être appelé en urgence pour secourir les passagers d’un cargo, dont Catherine, l’épouse du commandant. Alors que sa femme lui dissimule sa maladie et le supplie de prendre sa retraite, André tombe  amoureux de Catherine, avec laquelle il débute une liaison.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le Film et les bonus 

Dans l’histoire du cinéma français, au début de la seconde guerre mondiale, l’affiche est à elle-seule une page d’anthologie. Jacques Prévert aux dialogues, André Cayatte et  Charles Spaak à l’adaptation, le grand Trauner pour les décors … Jean Grémillon convoque le gratin des techniciens de l’époque pour recevoir celui de l’interprétation .

Trois ans après « Le quai des brumes » de Marcel Carné, Michèle Morgan et Jean Gabin se retrouvent, plutôt épisodiquement cette fois, dans un drame où la passion, plus que l’amour, se conjugue à la furie maritime.

Sauveteur en mer, le capitaine Laurent renvoie le lendemain d’une mission, Catherine, la femme du commandant du cargo qu’il avait tiré d’affaire. Mais la dame n’entend pas rejoindre son mari.

Les choses en restent là, jusqu’au retour de la belle, quelques semaines plus tard. André Laurent chavire alors d’une autre façon…

Gros classique en vue romancé sur mesure pour un public qui ne demande que ça. La bande annonce à ce titre est édifiante…Jean Gremillon fait pourtant plus que tisser le sentiment sur un ton adultère, plutôt pépère : on ne refait pas Gabin !  Le cinéaste signe de magnifiques séquences de haute-mer, au creux des vagues où la tempête du grand large fait aussi des ravages à l’intérieur des cabines.

L’équipage ne comprend plus très bien le comportement de son, capitaine. Il manque à l’appel, fait l’impasse sur une mission …

Mais Grémillon rappelle surtout le courage des sauveteurs en mer face à des météos totalement déréglées.

Il le fait lui aussi avec les moyens du bord, mais la technique de l’époque réussit malgré tout des prouesses.

C’est un film de tempérament, un film d’hommes où les femmes , soumises, incomprises, ne se résignent vraiment jamais. On a dit Gabin et Morgan, avec Madeleine Renaud l’épouse du capitaine, entourée de quelques gaillards dont Fernand Ledoux, l’homme revenu de tout. La sagesse au cœur de l’orage.

 

 

LES SUPPLÉMENTS

  • Présentation du film par Serge Toubiana (6 mn) – Parmi les nombreuses informations, la suite des scénarios que l’on rejette. Gabin n’aimera pas le dernier signé d’un jeune journaliste  … André Cayatte et impose Jacques Prévert . Ce sera la troisième version.

L’enterrement d’ouverture du roman devient une noce dans le film …

  • « L’œil du cyclone » (23 mn – HD) Un entretien avec Tangui Perron, historien, spécialiste du cinéma et du monde ouvrier, auteur du Cinéma en Bretagne.

 « L’œuvre de Grémillon est tellement complexe qu’on a besoin de plein d’analyses. Chacun a sa version et aucune n’est suffisante. […] C’est peut-être à ça qu’on reconnaît un chef-d’œuvre. »

DVD : 20 février 2024 27 novembre 1941 en salle 90min / Drame, Romance Reprise 19 avril 2023 Par André Cayatte, Charles Spaak Avec Jean Gabin, Madeleine Renaud, Michèle Morgan L'histoire : André Laurent, capitaine du remorqueur Le Cyclone, assiste avec son équipage à la noce d’un de ses marins, avant d’être appelé en urgence pour secourir les passagers d’un cargo, dont Catherine, l’épouse du commandant. Alors que sa femme lui dissimule sa maladie et le supplie de prendre sa retraite, André tombe  amoureux de Catherine, avec laquelle il débute une liaison. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le Film et…
Le Film
les bonus

Il est peut-être encore temps de récupérer le souvenir de ce film porté depuis des décennies par des hommages appuyés. Pour l’histoire du cinéma il demeurera donc une illustration du réalisme français , avec des techniciens hors-pair (Jacques Prévert aux dialogues, André Cayatte à l’adaptation, le grand Trauner pour les décors …) et le couple Gabin-Morgan, indéfectible à l’époque. Bien que la dame arrive un peu tard dans l’aventure, c’est encore une romance taillée sur mesure pour ce duo qui n’éclipse cependant pas l’intérêt porté par Grémillon sur le monde des marins et particulièrement des sauveteurs en mer. Plusieurs séquences leur rendent hommage, et indirectement il faut saluer la réalisation de ces scènes, dans des conditions modestes à l’époque. On n’avait pas encore créé des studios marins à Malte !

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire