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« Plumes » de Omar El Zohairy. Critique dvd

Synopsis: Une mère dévouée à son mari et à ses enfants. Comme invisible à elle-même. Mais au cours de l’anniversaire de son fils, un magicien transforme son mari, un père autoritaire, en poule. Elle va sortir de sa réserve …

La fiche du film

Le film : "Plumes"
De : Omar El Zohairy
Avec : Demyana Nassar, Samy Bassouny
Sortie le : 23/03/2022
Distribution : Dulac Distribution
Durée : 112 Minutes
Genre : Comédie dramatique, Fantastique
Type : Long-métrage
Le Film
Les suppléments

L’Egypte est-elle arrivée à ce point de décomposition sociale pour que son cinéma la brocarde de cette manière, pitoyable,  misérabiliste ?

Un homme devient poule par inadvertance ( magicien maladroit … ) on peut le concevoir pour s’engouffrer dans la brèche d’une fantaisie dont l’absurde rejaillit très vite sur sa famille.

Elle  vit dans des conditions indigentes , encore plus lamentables  quand l’argent se tarit. Un cousin lui vient en aide, très prévoyant, intéressé peut-être…

 

La femme (Demyana Nassar)  totalement absente à l’origine, réagit par instinct de survie. Elle entreprend les démarches nécessaires qui bien souvent demeurent vaines. Pas de salaire, pas de loyer, des saisies à répétition.

Elle fait ce qu’elle peut, surtout pour ses enfants qui regardent leur papa poule pas plus étonné que cela. L’homme (Samy Bassouny) ne règne plus sur le foyer, mais sa présence en impose toujours.

A l’image du regard d’Omar El Zohairy , très insistant, jusque dans les recoins « crève-la-faim » , aux murs lézardés, aux façades pourries. Le commissariat de police est plus que miteux, et la façon dont les fonctionnaires se conduisent relève de l’insalubrité la plus notoire.

« Y’a un truc qui cloche c’est surréaliste » dit la grand-mère lors de la disparition du mari. C’est un bon résumé du film qui broie du noir tout au long de l’intrigue paternelle et du désordre social qu’elle engendre.

On aurait pu choisir arguments moins excessifs , approche plus pragmatique, voire réaliste, mais le pointillé métaphorique du récit marque bien la déchéance généralisée. Le travail des enfants, les soins inappropriés, la maltraitance, la soumission des femmes, Omar El Zohairy tranche dans le vif d’une mise en scène viscérale.

Il y voit de la poésie. Possible, mais le vers cette fois est bien dans le fruit…

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec le réalisateur-«  Je trouve poétique l’idée qu’un homme ait toutes ces émotions grâce à un poulet , j’ai tout fait pour que ce soit visuellement et émotionnellement poétique, sans jamais aller jusqu’au bout, mais en ouvrant des portes »

« L’absurde est plus vrai et raisonnable que la vie, que les choses sérieuses ». Il développe alors la psychologie de son héroïne et ça peut en aider certains …

  • « Pose de la première pierre des toilettes publiques au Km 375 » de  Omar El Zohairy. ( 13 mn )- Toujours dans le registre de l’absurde. Comme cette fois il s’agit d’un court métrage on suit sans trop de peine ce fonctionnaire égyptien tourneboulé pour avoir éternué lors d’une cérémonie officielle en plein désert. Il veut à tout prix s’excuser auprès de son supérieur.

Je n’ai pas lu «  La mort d’un fonctionnaire » la nouvelle de Tchekhov dont Zohairy s’inspire, mais j’aurais peut-être dû …

Grand Prix de la Semaine de la critique - Festival de Cannes 2022 . -  DVD : 18 Octobre 2022 . - L’Egypte est-elle arrivée à ce point de décomposition sociale pour que son cinéma la brocarde de cette manière, pitoyable,  misérabiliste ? Un homme devient poule par inadvertance ( magicien maladroit … ) on peut le concevoir pour s’engouffrer dans la brèche d’une fantaisie dont l’absurde rejaillit très vite sur sa famille. Elle  vit dans des conditions indigentes , encore plus lamentables  quand l’argent se tarit. Un cousin lui vient en aide, très prévoyant, intéressé peut-être… https://www.youtube.com/watch?v=EgatkdicHg0&ab_channel=DulacDistribution   La femme…
Le Film
Les suppléments

Pour dire la femme soumise, reprendre le cours de l’histoire égyptienne, et dresser le constat d’une société en rappel d’humanisme, Omar El Zohairy imagine une famille miséreuse plongée dans la consternation la plus silencieuse quand le père devient poule sous l’effet d’un magicien maladroit. « Y’a un truc qui cloche c’est surréaliste » dit la grand-mère . C’est un bon résumé du film qui broie du noir tout au long de l’intrigue que la femme alimente de ses vaines requêtes. Pour trouver un travail, de l’argent, de quoi manger. . Le travail des enfants, les soins inappropriés, la maltraitance, la soumission des femmes, Omar El Zohairy tranche dans le vif d’une mise en scène viscérale. Il y voit de la poésie. Possible, mais le vers cette fois est bien dans le fruit…

AVIS BONUS Les explications ( nécessaires) du réalisateur qui livre son premier court-métrage, d'une veine toute aussi absurde que celle de son premier long métrage

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