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« Playtime » de Jacques Tati. Critique DVD

Photos @Les Films de Mon Oncle

Synopsis: Des touristes américaines ont opté pour une formule de voyage grâce à laquelle elles visitent une capitale par jour. Mais arrivées à Orly, elles se rendent compte que l'aéroport est identique à tous ceux qu'elles ont déjà fréquentés. En se rendant à Paris, elles constatent également que le décor est le même que celui des autres capitales...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Playtime "
De : Jacques Tati
Avec : Jacques Tati, France Rumilly, France Delahalle, Valérie Camille, Rita Maiden
Sortie le : 05 septemb 2006
Distribution : Les films de mon oncle
Durée : 126 minutes
Film classé :
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Ce film ,restauré, se trouve aussi dans le coffret Tati, l’intégrale.

Meilleur dvd Juillet 2014

Avec « Playtime » Jacques Tati  rattrape la civilisation moderne que « Mon oncle » lui avait léguée, dix ans plus tôt. Il en fait la raison d’être d’une mise en scène (nous sommes souvent au théâtre) où la  géométrie des volumes, apparentés à des bureaux,  se heurte aux miroirs dans lesquels le héros se perd et rebondit.

Très discret à l’ouverture, Jacques Tati impose sa silhouette dégingandée, au fur et à mesure de son périple parisien, que partage bien involontairement un groupe de touristes américains. Ils se croisent, se suivent, se perdent et se retrouvent, tout en s’ignorant avec superbe.

Chacun vaque à ses occupations, notre héros en quête d’un rendez-vous, administratif semble-t-il, nos yankees à la découverte de la ville lumière. Ce n’est pas le film le plus facile de l’auteur de «Jours de fête», pas le plus évident. Mais il fourmille de prétextes cinématographiques inédits, fournit des saynètes, des sketchs, des séquences, où l’absence de communication s’oppose aux phénomènes  de masse qu’engendre un tel système.

Tati ne se semble pas à l’aise dans un tel confinement alors qu’il sublime le cosy des appartements nocturnes .Grand moment de cinéma que le filmage de cette façade d’immeuble transmuée en écrans de télévision à travers lesquels la vie se joue comme une pièce de théâtre.

Playtime

Mr Hulot n’est plus ici le clown de ses débuts, mais bien l’observateur attentif d’une civilisation qu’il nous demande de regarder attentivement afin de n’être plus simplement spectateur, mais acteur. Prendre sa place en quelque sorte pour mieux aussi goûter ses gags qui n’en finissent pas, chaque objet de la vie courante trouvant à ses yeux matière à élucubrations visuelles.

Une fois encore on parle très peu chez Tati, et la scène du restaurant, tout aussi immortelle que celle de la façade illustre bien cette impossibilité de communiquer alors que tout semble si limpide. Comme dans un tableau de Hopper. On ne s’en lasse pas, découvrant à chaque regard, un nouveau détail, une autre dimension.

 LES SUPPLEMENTS

  • Séquences commentées par Stéphane Goudet et Jérôme Deschamps. Un regard analytique à nouveau, très instructif, même si l’on peut contester ou modérer certains points de vue de ses deux spécialistes. Ils expliquent aussi parfois comment la scène a été tournée, comme la rencontre de Tati avec le gardien d’immeuble et la fameuse armoire électrique qui en réalité ne fonctionnait pas.

playtime

  •  Jacques Tati, l’invité de ABC (sous-titres français). Un documentaire remarquable qui s’ouvre sur les décors du film, la ville en partie reconstituée sur une colline près de Paris,  et dans laquelle le réalisateur se promène, alors, seul. Il a mis trois mois à la construire «  c’est peut-être une folie » dit-il dans un grand sourire, tout en expliquant comment il va placer ses caméras.

C’est vraiment impressionnant. «  Au début d’un tournage, tout le monde est contre vous, vous avez des problèmes avec la banque, les ouvriers… » poursuit le réalisateur qui nous présente ensuite les coulisses de son film. On le voit diriger.  Un making of avant l’heure !

LE MUSÉE JACQUES TATI

Il se trouve à Sainte-Sévère, là où le réalisateur a tourné « Jour de fête ». C’est dans l’Indre et c’est à voir absolument déjà pour sa situation , sur la place même où le fameux chapiteau du cirque s’est installé pour le film.

A l’intérieur un musée extrêmement vivant se présente à travers la reconstitution du café du film avec les accessoires d’époque, et la caméra qui va avec. Une scénographie de la place du village propose plusieurs plans animés en direct, en liaison avec les scènes de « Jour de fête » projetées simultanément.

Dans le bureau de poste des années 50 , chaque téléphone vous raconte quelques passages du film. Et je dois en oublier, mais j’ai découvert ce musée par hasard , quand il venait d’ouvrir, et ça demeure un grand souvenir.

Ce film ,restauré, se trouve aussi dans le coffret Tati, l'intégrale. Meilleur dvd Juillet 2014 Avec « Playtime » Jacques Tati  rattrape la civilisation moderne que « Mon oncle » lui avait léguée, dix ans plus tôt. Il en fait la raison d’être d’une mise en scène (nous sommes souvent au théâtre) où la  géométrie des volumes, apparentés à des bureaux,  se heurte aux miroirs dans lesquels le héros se perd et rebondit. Très discret à l’ouverture, Jacques Tati impose sa silhouette dégingandée, au fur et à mesure de son périple parisien, que partage bien involontairement un groupe de touristes américains. Ils se croisent, se suivent,…

Review Overview

Le film
Les bonus

Il aura fallu attendre dix années avant que Tati renoue avec le cinéma pour ce « Playtime » qui succède à « Mon oncle ». Le réalisateur enfonce encore plus sur le clou de la modernité dont il semble percevoir les effets négatifs. Quand tout objet du quotidien est sujet à un gag, il imagine des saynètes incroyables, facétieuses ou naïves qui donnent le ton à un récit plus froid que stéréotypé. Un grand film qu’il faut pouvoir apprivoiser.

Avis bonus Un supplément exceptionnel comme un making of avant l'heure où l'on voit et l'on entend Tati au coeur de sa ville reconstituée près de Paris . Génial !

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