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« Phantom Thread » de Paul Thomas Anderson. Critique Blu-ray

Synopsis: Londres, les années 50.Reynolds Woodcock et sa sœur Cyril règnent sur le monde de la mode anglaise. Ils habillent aussi bien les familles royales que les stars de cinéma, les riches héritières ou le gratin de la haute société . Les femmes vont et viennent dans la vie de ce célibataire aussi célèbre qu’endurci, lui servant à la fois de muses et de compagnes jusqu’au jour où la jeune et très déterminée Alma ne les supplante toutes. Mais cet amour va bouleverser une routine jusque-là ordonnée et organisée au millimètre près.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Phantom Thread [Blu-ray + Digital]"
De : Paul Thomas Anderson
Avec : Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps, Lesley Manville, Harriet Sansom Harris, Camilla Rutherford
Sortie le : 19 juin 2018
Durée : 130 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Les bonus

Reynolds Woodcock n’a jamais existé. Mais sa présence au cœur de ce mélodrame justifie cette renaissance d’un personnage de cinéma. Fier et distingué, créateur que le monde adule, ce styliste vit en célibataire des amours passagères.

Cyril, sa sœur, ordonne son quotidien professionnel à la couture près, et laisse les sentiments vagabonder jusqu’au coup de foudre pour Alma, une serveuse de restaurant.

Le regard de Cyril est alors aussi énigmatique et silencieux que la présence de la nouvelle maîtresse. Entre les deux, Woodcock ne change rien à ses habitudes, sinon l’ombre d’Hitchcock, celle de sa «  Rebecca », qui déteint désormais sur ce triangle incertain.

C’est bien ainsi qu’ils se sont rencontrés, telle la jeune domestique de  » Rebecca » ( Hitchcock)

Ce que traduit par un raffinement poussé un réalisateur en phase avec son modèle. Ce qui parait logique dans une mise en scène cinématographique devient fusionnel, au point d’assumer le total raccord dans les moindres interstices. Là où Alma l’intruse s’immisce patiemment en tissant sa toile.

L’ascendant qu’elle prend sur son créateur n’a rien de mécanique ou de calculé. Il l’a choisie telle une muse, mais Alma ne s’en laisse pas conter. Et dans sa robe de parade, Vicky Krieps conserve la fraîcheur angélique qui ont séduit son créateur. Elle est en tout point fidèle à son service, dans la mesure d’une éducation dont elle n’entend pas se départir.

Au grand dam de Woodcock, maître et détenteur d’un savoir vivre à nul autre pareil. C’est sur ce terrain que le couple connait ses premiers heurts. Chaque fois l’homme se retire pour ne pas avoir à soigner une blessure de plus en plus béante.

Dire que Daniel Day-Lewis est à la hauteur de son personnage tient de l’euphémisme que le comédien balaie d’une évidente mimique. Ou d’un geste si discret qu’il pourrait être insignifiant s’il n’était pas totalement porté par l’interprétation.

Lesley Manville mérite elle aussi son petit lot de compliments, bien que le profilage annoncé ne force pas la matière. Elle n’est pas la figure hitchcockienne entrevue, qui s’adoucit au contact d’une belle sœur tout aussi amadouée. Si les femmes se concertent, c’est que l’homme est mal en point.

La scène de « rupture » entre le frère et la sœur est magnifique, tout aussi belle et discrète que les retrouvailles des deux amants égarés. Alma éclate triomphante dans sa bulle . Woodcock s’y complaît pour ne pas regarder le monde. C’est le monde qui doit le regarder, l’admirer, même si ce monde est en train de changer . «  Je n’aime pas que les gens se détournent de moi » dit-il dans une dernière salve à l’adresse d’une clientèle qui désormais veut du chic. Le comble du mauvais gout, de l’absurde aux yeux du couturier. Et je vous rassure ce film n’a rien de chic, bien au contraire…

Un réalisateur qui n’a pas toujours trouvé un bon accueil dans ce blog …
  • Le monde de la mode et de la couture dans ce blog :

 » Un vent de liberté » de Behnam Behzadi

« Dior et moi » de Frédéric Tcheng

« Saint-Laurent » d’Yves Bonello

« Yves Saint-Laurent » de Jelil Lespert

LES SUPPLEMENTS

  • Tests caméra (8 mn ). Rien de particulier sinon une suite de séquences dont la dernière en forme d’altercation alimentaire qui ne manque pas de sel. On ne la voit pas au montage final.
  • « Pour le garçon affamé » (5 mn). Ce sont surtout des scènes que l’on a déjà vues…
  • « Le défilé de la maison Woodcock »  (2.45 mn). Celui que l’on voit dans le film est ici commenté sur les détails des modèles présentés.
  • Photographies des coulisses  (12 mn)

Reynolds Woodcock n’a jamais existé. Mais sa présence au cœur de ce mélodrame justifie cette renaissance d’un personnage de cinéma. Fier et distingué, créateur que le monde adule, ce styliste vit en célibataire des amours passagères. Cyril, sa sœur, ordonne son quotidien professionnel à la couture près, et laisse les sentiments vagabonder jusqu’au coup de foudre pour Alma, une serveuse de restaurant. Le regard de Cyril est alors aussi énigmatique et silencieux que la présence de la nouvelle maîtresse. Entre les deux, Woodcock ne change rien à ses habitudes, sinon l’ombre d’Hitchcock, celle de sa «  Rebecca », qui déteint désormais…
le film
Les bonus

Rare aujourd’hui ce genre de film qui joue à la fois sur le ton et l’atmosphère ( tentures et lumière bien datées ) avec une histoire hyper calibrée sur une relation triangulaire qui peut-être amoureuse selon la lecture que l’on en fait. La mise en scène est tellement captivante qu’elle permet en effet cet effet miroir sur les trois personnages principaux, un couple articulé autour de la sœur du mari et pour lequel elle semble prête à tout. Le jeu que les deux femmes engagent passe de l’observation à une sourde complicité face à la grâce et à la discrétion d’un homme dont la posture s’inscrit parfaitement dans la réalisation tout aussi sobre et distinguée. Daniel Day-Lewis est à la hauteur de son personnage , tout aussi bien entouré par Lesley Manville, la sœur qui lorgne sur le patrimoine familial et Vicky Krieps, l’intruse merveilleuse. Un film tout récent, mais déjà un classique ! AVIS BONUS Rien de fracassant dans les chapitres proposés qui répètent bien souvent ce que l’on savait déjà

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