Synopsis: Suède, Fin du 19ème siècle. Pour échapper à la misère, le jeune Pelle et son vieux père, Lasse, embarquent pour le Danemark. À peine arrivés ils prennent conscience que l’existence sera difficile . Des immigrés comme eux n’ont aucun droit, sinon courber l’échine et travailler dans des conditions épouvantables pour quelques sous…
La fiche du film
Le film
- Acteurs : Max von Sydow, Pelle Hvenegaard, Astrid Villaume, Erik Paaske, Björn Granath
- Audio : Français , Danois
- Sous-titres : Français
- Studio : BQHL Éditions
- DVD : 3 juillet 2020
- D’après le roman de Martin Andersen Nexø (1910).
- Palme d’or au festival de Cannes 1988avec mention pour la contribution exceptionnelle de Max von Sydow
- Oscar 1989 du meilleur film étranger
- Golden Globes 1989 du meilleur film en langue étrangère
- Meilleur DVD Juillet 2020 ( 7 ème )
Du roman d’apprentissage d’Andersen Nexø ( plusieurs volumes ), Bille August retient la peinture de la vie sociale danoise dans une ferme riche où les ouvriers ne le seront jamais.
Exploités, humiliés, pour la plupart des immigrés, ils courbent l’échine en espérant à la fin de leur contrat pouvoir s’acheter un petit lopin de terre.
Lasse Karlsson y poserait sa maison avec son fils Pelle et qui sait une nouvelle femme qui le dimanche matin lui apporterait son café au lit. C’est ainsi qu’il conçoit sa liberté qu’il clame à tout vent et à l’oreille du fiston ébahi par tant de volonté, et de courage .
On peut y croire aussi . La façon dont le réalisateur cadre ses paysages marins est pleine d’espoir, de certitudes dans l’avenir de ce pays incarné par un propriétaire suffisant et maître de ses employés comme des femmes qu’il engrosse à ne plus savoir les reconnaître.
Kongstrup (Axel Strøbye) est secondé par un régisseur Foreman (Erik Paaske), petit dictateur en puissance et fier de son autorité dont il abuse notamment auprès de Erik ( Björn Granath ). Une forte tête il est vrai, mais grand cœur auprès du jeune Pelle à qui il promet de partir avec lui aux Amériques.
Il faut l’entendre pianoter « Douce nuit » sur son accordéon, dehors, quand la neige recouvre le sol.
Bille August panse les plaies comme il filme cette déliquescence sociale, avec une tendresse qui berce tout son récit.
Celui de la femme de Kongstrup (Astrid Villaume) qui n’en peut plus de ses infidélités et de ce désordre institué au cœur de la ferme. Elle ne dit rien, mais y consent de moins en moins quand l’acte irrémédiable y met un terme.
La chronique villageoise se joue de tous ces drames, et des instants de bonheur qui mènent la fête dans le cœur de ces gens simples . Le réalisateur les honore d’un regard aussi attentif que bienveillant.
Dans un cadre sublime, presque anachronique, ils portent l’aventure écrite dans les yeux d’un enfant qui ne peut pas mentir. C’est la force du film et l’intelligence du cinéaste que de l’accompagner jusqu’au bout de son rêve .
On peut toujours y croire
Le roman a plus d’un siècle, le film bientôt trente ans
Une histoire sans âge, et toujours la même émotion.
Le film
C’est une histoire universelle, où l’exil d’un père et de son fils pour le Danemark à la fin du 19 ème siècle, illustre le monde marqué par la main mise des puissants, et un racisme latent qui de l’école de Pelle à la ferme où travaille son papa, porte l’aventure humaine. La dureté de l’époque, ses bonheurs aussi, Bille August les filme avec une infinie tendresse et un regard porté sur l’émotion. Le roman dont il s’inspire a plus d’un siècle, le film bientôt trente ans Une histoire sans âge, et toujours la même émotion que suscite le cinéma en portant l’espoir malgré tout jusqu’au bout des rêves de ces immigrés venus de nulle part. Et de partout, et depuis toujours. Une œuvre intemporelle, plus que jamais magnifique accompagnée par des interprètes de première importance. Je pense au jeune Pelle Hvenegaard et à Max von Sydow, son père, mais toute l’affiche est impressionnante.
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