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« Pas de vagues » de Teddy Lussi-Modeste . Critique cinéma

L’histoire : Julien professeur au collège entame sa première année. Volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves. La timide Leslie imagine bien autre chose.

Certains camarades prêtent au professeur d’autres intentions. Il est accusé de harcèlement.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

Inspiré d’une histoire vraie 

Pas de vagues, c’est le leitmotiv de la proviseure d’un lycée bruxellois confrontée  à une fronde de ses élèves . « Amal, un esprit libre » de Jawad Rhalib  sort le 17 avril prochain.

Ce film n’est pas sans rappeler celui de Teddy Lussi-Modeste dans lequel le responsable d’un établissement français, Mr Musil ( Francis Leplay)  , marche lui aussi sur des œufs  quand il doit gérer le cas d’un professeur pris dans la tourmente d’une rébellion adolescente.

Totalement novice, Julien est plein de bonnes intentions pour sa classe qu’il souhaite ouvrir au monde extérieur. Ses méthodes pédagogiques sont adaptées pense-t-il, son regard sur chaque élève à la hauteur de la relation personnalisée qu’il tente d’établir.

Mais un jour, un commentaire en forme de réflexion  à l’égard de Leslie, très réservée (Toscane Duquesne), met le feu aux poudres. Sur le coup, l’affaire est un brouhaha moqueur et tapageur, à l’égard du prof et de l’élève. Mais le lendemain est un autre jour …

Celui d’un chambardement intempestif dans la vie de Julien désormais accusé de harcèlement par Leslie , reprise en main par son grand frère (Armindo Alvès) qui entend pourrir la vie de l’enseignant (photo).

Le terrain est miné, autant pour l’institution que pour le réalisateur qui s’engage pour une chronique fictionnelle, tout à fait réelle, sur l’état de la société actuelle à travers son enseignement scolaire.

Il le fait de manière assez frontale, mise en scène adéquate, sans cliché tape-à-l’œil .  

La solidarité première des collègues est mise à mal  quand les risques encourus apparaissent contradictoires aux yeux des prérogatives de certains, de leur pré-carré.

La fracture émotionnelle est ressentie par les élèves qui à leur tour donnent de la voix  . Océane (Mallory Wanecque) prend la tête de la contestation,  monte celle de ses camarades et renvoie Julien définitivement dans les cordes de la disgrâce où seul demeure fidèle Walid ( Shaïn Boumedine)  son compagnon dont il a toujours tu l’existence.

Un joker impossible à placer dans ce jeu devenu plus que minable, presque atterrant. François Civil, exceptionnel, porte haut et fort cette magistrale leçon d’éducation civique malmenée par le fatalisme ambiant, le fanatisme, le renoncement. Pas de vagues, effectivement …

27 mars 2024 en salle 1h 32 mn Drame Scénario : Teddy Lussi-Modeste, Audrey Diwan Avec François Civil, Shaïn Boumedine, Bakary Kebe L'histoire : Julien professeur au collège entame sa première année. Volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves. La timide Leslie imagine bien autre chose. Certains camarades prêtent au professeur d'autres intentions. Il est accusé de harcèlement. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Inspiré d'une histoire vraie  Pas de vagues, c’est le leitmotiv de la proviseure d’un lycée bruxellois confrontée  à une fronde de ses élèves . « Amal, un…
Le film

«  Les risques du métier » pour ceux qui se souviennent il y a soixante ans du film d’André Cayatte . « Pas de Vagues » aujourd’hui, un film corollaire relayé par celui de Jawad Rhalib   « Amal, un esprit libre » qui sort le 17 avril prochain. Et toujours en salle «  La salle des profs » de İlker Çatak. Le cinéma s’empare avec force d’un fait de société aigu, ciblé sur le milieu scolaire, mais rapporté avec évidence au monde qui l’entoure. Un jeune professeur fonce un peu tête baissée dans son activité enseignante avec la ferme résolution d’en ouvrir les portes. Toutes ses bonnes intentions brisées un jour par une rumeur, une réflexion mal comprise, un regard , peut-être et le voici accusé de harcèlement.  L’engrenage fatal d’une chute vertigineuse , dans un système de défiance imparable, quand les bases séculaires de l’institution n’arrivent plus à soutenir ses propres ressortissants. Les collègues se dispersent, le directeur baisse la tête, les élèves prennent la relève de la discorde Teddy Lussi-Modeste, secondé par Audrey Diwan à l’écriture (parfaite) aborde de manière frontale cette dégénérescence éducative dans une mise en scène adéquate, sans cliché tape-à-l’œil, propice à ce genre d’exercice. Un piège auquel échappe également l’ensemble des acteurs de ce drame, dont François Civil, haut et fort dans sa composition toujours nuancée d’un homme à la dérive irrémédiable . C’est l’un de nos meilleurs et plus grands représentants sur la scène artistique du moment

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