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« Nous sommes tous des voleurs » de Robert Altman. Critique Blu-ray

Synopsis: Trois prisonniers s'évadent de leur pénitencier. Ils se mettent alors à attaquer des banques. L'un d'eux, blessé, tombe amoureux de la jeune femme qui le soigne.

La fiche du film

Le film : "Nous sommes tous des voleurs"
De : Robert Altman
Avec : Keith Carradine, Shelley Duvall
Sortie le : 11/02/1974
Distribution : L'atelier d'images
Durée : 123 Minutes
Genre : Policier, Romance
Type : Long-métrage
Le Film
Le bonus
  • D’après le roman de Edward Anderson . – 

Ce film me fait penser à cette publicité qui comparait une limonade ( je crois ) à une autre très semblable, avec des composants en moins et une couleur presque identique. Sept ans après « Bonnie and Clyde », Robert Altman reprend la formule caméléon, avec un couple tapageur du même acabit, mais cette fois plein de bonnes résolutions et de bémols féminins.

Ceux de Mattie  ( Louise Fletcher ) la maîtresse femme de la maisonnée  où son mari voyou Elmo ( John Shuck ) ramène T-Dub ( Bert Remsen) et Bowie le jeune de la bande dont Keechie tombe folle amoureuse (Shelley Duvall) . C’est elle qui tente aussi de ramener son amant à la raison. ( photo )

Keith Carradine et Shelley Duvall sortait déjà d’un film de Robert Altman « John McCabe »

Mais Keechie  n’est pas Clyde ( à tout point de vue ) et c’est dans un logement de fortune qu’elle attend patiemment. Ce qui fait dire à Altman que la vie pourrait s’arrêter là quand un malencontreux contre-temps renverse les données du scénario et la prise de vue du cinéaste.

Altman filme avec une quasi élégance les interventions des malfaiteurs où on ne tire jamais . Jusqu’au moment fatal et la prise de conscience qu’ils sont devenus des bêtes traquées. Leur fuite n’est même pas désespérée, tellement inéluctable.

Keechie et Bowie se terrent dans un chez eux qui ne leur appartient pas, là où le  New-Deal fait des ravages. Altman le confirme dans un générique de fin assez hypnotique, ralenti au cadre magnifique et sermon politique en contre-point.

Les démocrates américains se sont fait avoir dit-il , et Bowie également,  encerclé  par la police, sur dénonciation. Dans le roman,  le couple demeure uni jusqu’à l’ultime confrontation . Ce qu’Altman réduit à un sursaut héroïque, mais vain. De l’encre à l’image, les amours divaguent, mais le désespoir est intact …

LE SUPPLEMENT

  • Olivier Père : « Robert Altman ou l’art de la déconstruction » . La filmographie de Robert Altman est détaillée par le critique sur «  un cinéaste atypique qui peut aborder des genres bien différents, de l’action à l’intime … ». On se souvient de «  Mash », effectivement …

Sur l’adaptation du roman, il évoque le premier essai «  Les amants de la nuit » de Nicholas Ray «  l’un des plus beaux premiers films de l’histoire du cinéma (… ) et aujourd’hui encore on peut y trouver des choses formidables ».

Altman dit ne l’avoir jamais vu, ce qui est probable, par contre le producteur Jerry Bick, si, « il avait lu le roman et vu et le film . Il rachète les droits et propose le roman à Altman qui l’accepte sans le scénario déjà écrit, il ne lui plait pas ».  Il le confie à l’une de ses proches collaboratrices Joan Tewkesbury qui n’avait encore jamais fait de scénario.

Ni romantique, ni lyrique, à la façon Ray … Olivier Père y va pour les comparaisons entre les deux films , notant les différences notoires dont « la distance émotionnelle que procure la mise en scène d’Altman, qui n’a rien d’hollywoodienne ».

D’après le roman de Edward Anderson . -  Ce film me fait penser à cette publicité qui comparait une limonade ( je crois ) à une autre très semblable, avec des composants en moins et une couleur presque identique. Sept ans après « Bonnie and Clyde », Robert Altman reprend la formule caméléon, avec un couple tapageur du même acabit, mais cette fois plein de bonnes résolutions et de bémols féminins. Ceux de Mattie  ( Louise Fletcher ) la maîtresse femme de la maisonnée  où son mari voyou Elmo ( John Shuck ) ramène T-Dub ( Bert Remsen) et Bowie le jeune…
Le Film
Le bonus

Du roman de Edward Anderson, Nicholas Ray en fait en  1947 « Les Amants de la nuit » reprit trente ans plus tard sous son titre originel par Robert Altman . Ca peut s’apparenter à un «  Bonnie and Clyde » plus populaire dans l’esprit et moins esthétique dans la forme. Altman s’attache avant tout à rappeler à ses personnages que la misère qui les conduit à braquer à tour de bras n’est pas innocente. En filigrane le New-Deal ou grande dépression économique ravage les Etats-Unis que traversent avec l’inconscience de leur jeune âge deux amoureux étonnés par leur romance. Mais à la différence de Clyde, la jeune femme n’accompagne pas son amant dans ses forfaits criminels. Et si le romancier les a associe dans leur destin final, Altman conserve la ligne mâle de son scénario auquel il ajoute l’élégance d’une mise en scène presque discrète ( simplicité dans les effets , harmonie dans les rapports humains ) que seuls quelques zooms frénétiques ramènent au cœur du sujet de trois voyous en quête de liberté. Et de beaucoup d’amour …

AVIS BONUS Olivier Père reprend l'histoire du cinéma dans les années soixante-dix, toujours aussi intéressant

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