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« Noce blanche » de Jean-Claude Brisseau. Critique blu-ray

La fiche du film

Le film : "Noce blanche"
De : Jean-Claude Brisseau
Avec : Vanessa Paradis, Bruno Cremer
Sortie le : 08/11/1989
Distribution : Les Films du Losange
Durée : 92 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus
  • DVD : 4 septembre 2019  .-
  • Acteurs : Vanessa Paradis, Bruno Cremer, Ludmila Mikaël, François Négret, Jean Dasté
  • Sous-titres pour sourds et malentendants : Français
  • Studio : Carlotta Films

Meilleur dvd Septembre 2019 ( 3 ème ) Avec « De bruit et de fureur

Vanessa Paradis, César de l’espoir féminin.      

Trente ans après, on en ressort chamboulé. Cette passion transgressive entre deux êtres et leur destin tragique demeurent à ce jour d’une forte puissance émotionnelle.

On la doit à Jean-Claude Brisseau qui après André Cayatte (*) a su mettre en scène, sans mélo, ni pathos l’amour impossible entre un professeur et son élève. Un drame existentiel que Bruno Kremer (François) aborde avec l’innocence de l’adulte à qui on ne le fait pas. Un très grand acteur.

De sa chaire de philosophie, il sait, il professe, il domine. Mais l’arrivée d’une nouvelle élève hors des clous le déstabilise. Mathilde ne tient pas compte des horaires, ni de la discipline. Elle semble intelligente, mais n’en fait rien. Ou alors pour venir inconsciemment au secours de cet homme qui sans le savoir prend lui aussi la tangente.

Deux êtres bien différents mais si proches dans leur solitude et leur désenchantement. La femme de François( Ludmila Mikaël) l’aime profondément. Toujours à ses côtés même si un jour la crise sentimentale les conduit au bord du précipice.

Mathilde a forcé la carapace des interdits, pour cette passion absolue qui renvoie le mystère de son passé vers des horizons dangereux.

Elle est jouée par Vanessa Paradis pour la première fois sur grand écran. Un pari pour Brisseau qui sait que la jeune chanteuse (« Joe le taxi »)  n’a pas la cote dans un certain  public. Il changera très vite son opinion une fois cette «  Noce blanche » terminée. Elle se révèle au naturel, très bonne actrice, et désarmante au possible.

Elle est maladroite, parle mal parfois et joue avec le regard de façon sidérante. Elle cache bien son personnage (machiavélique ? perverse ? amoureuse ?…) pour n’en resituer que l’extraordinaire complexité d’une enfance brisée depuis toujours.

 Brisseau a sondé l’âme et le cœur et il en reste aujourd’hui une profonde blessure, certes, mais une vérité à jamais éclatée. Toujours vivante.

(*) «  Les Risques du métier »  en 1967 avec Jacques Brel, et  «  Mourir d’aimer » en 1971 avec Charles Aznavour.

LES SUPPLEMENTS

Il y en a beaucoup et ils sont tous très intéressants

  • Entretien avec Jean-Claude Brisseau (54 mn). Le cinéaste parle de la genèse et du tournage de « Noce blanche », et revient sur sa méthode de travail.

Il raconte très bien le monde du cinéma et cette petite heure passe très vite . «  Personne ne voulait de ce film au départ, mais le succès des mes premiers essais dont «  De bruit et de fureur » a déclenché les choses . »

Il est bien évidemment beaucoup question de Vanessa Paradis qui faisait ses premiers pas au cinéma alors que «  Joe le taxi » l’avait propulsée à la une de  tous les magazines. «  A cette époque là , elle était détestée par les jeunes et les femmes (… ) mais comme elle a réussi son film, son image a commencé à changer ».

Dans la tourmente, l’épouse va soutenir son mari, autant qu’elle pourra

«  Sur le tournage, elle n’avait aucune confiance en elle , il fallait la pousser. Je l’ai forcée à jouer. Je ne lui demandais pas son autorisation, et je sais qu’elle m’en a voulu dans ses interviews, d’où l’image d’un réalisateur brutal… Depuis on ne s’est plus reparlé, c’est lamentable ! Car je lui dois beaucoup, si elle n’avait été très bien, on tombait tous… »

Quinze ans plus tard Jean-Claude Brisseau est condamné  à un an de prison avec sursis et à 15 000 € d’amende pour harcèlement sexuel sur deux actrices, puis pour agression sexuelle sur une troisième actrice.

  • Scènes inédites (15 mn). Sur une copie travail , ce sont souvent des scènes du film  partiellement coupées, avec des explications très détaillées de Jean-Claude Brisseau
  • Rencontre avec Ludmila Mikael ( 23 mn ). La comédienne dit avoir assisté à un tournage très simple avec un réalisateur qu’elle apprécie beaucoup. «  Il m’a observé semble-t-il au cours d’un repas et m’a aussitôt parlé du film. On avait une intuition commune des choses , c’était très simple avec lui . Que je vienne du théâtre ne le préoccupait pas du tout, contrairement à la vague du moment. (… )
Un réalisateur controversé.

« C’était un homme très patient, sur un tournage silencieux. Quand il avait quelque chose à dire, il se déplaçait et chuchotait à notre oreille . Il dirigeait avec beaucoup de finesse et de doigté, et aussi beaucoup d’entêtement, il arrivait toujours là où il le souhaitait » .

  • Le point de vue de Bruno Cremer ( 39 mn ). Encore un grand moment de cinéma en compagnie d’un comédien qui parle de son univers sur les images du film . Sur Vanessa Paradis : « on sentait qu’elle avait besoin de grandir, et ça a été une chance pour elle , alors que j’étais plus réticent sur le projet. Relation prof-élève, j’avais l’impression de l’avoir déjà vu ce film, mais c’était tellement bien écrit, la qualité primordiale de Brisseau ».

Le tournage et encore Vanessa. «  Elle ne m’a pas épaté plus que ça, elle prenait très bien la lumière et se laissait photographier , sans surjouer , elle savait qu’elle était utilisée pour ce qu’elle représentait, mais n’a jamais abusé de sa célébrité naissante, et je lui en rends grâce » .

DVD : 4 septembre 2019  .- Acteurs : Vanessa Paradis, Bruno Cremer, Ludmila Mikaël, François Négret, Jean Dasté Sous-titres pour sourds et malentendants : Français Studio : Carlotta Films Meilleur dvd Septembre 2019 ( 3 ème ) Avec "De bruit et de fureur Vanessa Paradis, César de l’espoir féminin.       Trente ans après, on en ressort chamboulé. Cette passion transgressive entre deux êtres et leur destin tragique demeurent à ce jour d’une forte puissance émotionnelle. On la doit à Jean-Claude Brisseau qui après André Cayatte (*) a su mettre en scène, sans mélo, ni pathos l’amour impossible entre un professeur et son élève. Un drame existentiel que Bruno Kremer (François)…
Le film
Les bonus

Pour un film qui demeure trente ans après d’une profonde intelligence, d’une réflexion pertinente sur le plan des sentiments impossibles, il faut saluer la maestria d’un réalisateur qui à ses talents de metteur en scène ( tout est quasiment juste dans les actes, les situations … ) allie une écriture précise et presque automatique. Une réussite qu’il doit aussi à la manière de conduire ses comédiens, dont Bruno Kremer à l’époque attitré à la famille Brisseau , et Vanessa Paradis qui relève alors de la gageure. A peine sortie de son immense succès « Joe le taxi », elle n’est encore qu’une adolescente qui n’a jamais joué au cinéma. Une partie du public la déteste et Brisseau le sait. Il l’engage et la suite lui donne raison, une actrice vient de naître.

b>AVIS BONUS Une longue et superbe rencontre avec Brisseau qui parle merveilleusement bien du cinéman, suivie de scènes inédites, des commentaires de Bruno Cremer et de Ludmila Mikael. Excellent

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