Synopsis: Comment concilier sa carrière d'artiste avec sa vie de père de famille ? C’est la question centrale de ce document très intime. On suit Nicolas Winding Refn au fil de la production du film « Only God Forgives », de Bangkok, où il a vécu 6 mois avec toute sa famille, jusqu'à la présentation au Festival de Cannes. De son rapport très spécial avec Alejandro Jodorowsky à sa forte amitié avec Ryan Gosling, le processus créatif et la vie privée sont étroitement mêlés.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le documentaire
Jodorowsky tire les cartes. « Avant “Drive” tu ne cherchais pas le succès, maintenant tu veux la réussite, attention le succès peut nuire à ta carrière, il faut chercher avant tout le plaisir ». Cette entrée en matière donne le ton de ce documentaire inédit, la femme du réalisateur filmant son homme pendant les six mois de tournage de « Only god forgives ». Nicolas Winding Refn assure que ce film « sera moins commercial que « Drive » et tout le monde me tombera alors dessus ».
Ryan Gosling qui fait partie de la famille apparait plusieurs fois pour le tournage, normal, mais aussi dans le quotidien des Winding Refn. C’est autour de la table de la salle à manger que le réalisateur lui explique ce qu’il attend de son personnage, ce dont il semble se désintéresser complètement. Le comédien ajoute ainsi un peu de légèreté dans un environnement assez tendu par les préoccupations du cinéaste.
Nicolas Winding Refn ne cache rien des doutes qui l’assaillent, dont la peur de se répéter. « Mais les meilleures pièces de Shakespeare parlaient toujours de la famille royale ». L’histoire entre la fille et Ryan le préoccupe. « Est-ce qu’elle tient la route ? »
Ce film est un making of avant la lettre marqué par les répétitions. Ryan Gosling paraît vraiment très décontracté. Lorsque le réalisateur lui propose de participer près de Bangkok à une avant-première de « Drive » qui rapporterait 40.000 dollars, le comédien paraît surpris « on en a vraiment besoin ? ».
Une parenthèse dans une aventure qui peu à peu prend le rythme d’un tournage « auquel personne ne semble rien comprendre » se désespère le réalisateur.
Sur le plateau, rien ne transparait de ses doutes, de l’anxiété, de la nervosité. « Je ne dois rien montrer » dit-il à sa femme qui elle ne cache pas toujours ses sentiments. Dont celui d’être abandonnée au milieu des tâches journalières. Les courses, la cuisine, les enfants… « Ce film parle de toi, pas de moi… » lâche-t-elle un brin amer. La conversation tourne parfois vinaigre et devient même exécrable une fois le film terminé.
Nicolas Winding Refn s’en dit satisfait puis revient sur sa première impression et très désagréable dit à sa femme que son film est mauvais. « Ca ne fonctionne pas et on ne peut plus y faire grand-chose ». Pour mieux s’en convaincre peut-être, il lit les critiques les plus dures, avant de retrouver le pays natal.
L’apaisement, une réconciliation avec lui-même et le plaisir d’une famille qui redevient presque normale.
Le documentaire
Ce film qui devait parait-il aussi raconter la vie d’une femme de réalisateur est surtout braqué sur le quotidien d’un tournage en cours d’achèvement. Fort de son « Drive » au succès planétaire, Nicolas Winding Refn ne cache pas ses doutes, ses peurs et ses colères pendant que s’élabore sa nouvelle œuvre. Ryan Gosling est très près de son ami et ajoute une touche de légèreté à ce making of qui ne dit pas son nom. Il est bien mené par l’épouse, caméra et réflexions en bandoulières, et même ras le bol … Un documentaire vivant et sans trop d’apprêt (beaucoup de spontanéité me semble-t-il ) qui révèle parfaitement les angoisses d’un créateur au pied de son mur.
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