Synopsis: André Ripois, un Français exilé à Londres, est un Don Juan. Sa femme Catherine, va demander le divorce. Entre plusieurs liaisons opportunistes, l’homme s'éprend de Patricia, une amie de sa femme . Il utilise pour la séduire de nombreux stratagèmes.
La fiche du film
Le film
- Reprise cinéma : 08 Juin 2022
D’après « Monsieur Ripois et la Némésis» de Louis Hémon. (1950)
Le romanesque à l’extrême, le cinéma n’en fait plus trop aujourd’hui. Une vision amoureuse folle et débridée, des conquêtes sans lendemain, un récit d’un autre âge. Malgré l’allant presque naturel de Gérard Philippe, l’ennui nous guette parfois.
Mais pas Monsieur Ripois . Il papillonne d’un jupon à l’autre, parfois rejeté, souvent aimé. Contrarié alors par tant d’aisance , il passe à autre chose . Monsieur Ripois est français, exilé à Londres. Le détail ajoute à son trait de caractère, ce je ne sais quoi de prétentieux.
Son épouse Catherine (Valerie Hobson) a demandé le divorce. Elle se confie à Patricia (Natasha Parry), sa meilleure amie.
Mr Ripois va en tomber amoureux, bien évidemment. Mais cette fois avec une sincérité qu’il jure sans effet, ni calcul. Au point de lui révéler comment il séduit autant de femmes, et comment il les quitte. Le séducteur tombe le masque mais Patricia demeure sur ses gardes .
Elle l’écoute prudemment raconter cette vie de dandy que René Clément filme avec plus d’intérêt que lui procure la narration. Les scènes londoniennes sont merveilleusement rapportées ( en caméras cachées ) dans un cadre où le héros se fond avec bonheur. Ici les femmes ne manquent pas.
Dans le huis-clos des appartements ou des chambres, il est tout aussi à l’aise pour accompagner ses déambulations plus ou moins sentimentales. La scène du professeur de français à la sauvette est magnifique…
Mr Ripois est sournois et puéril. Bravache devant sa supérieure au travail, pitoyable avec Marcelle (Germaine Montero ), une prostituée française qui va lui offrir le gîte et le couvert. Et qu’il va trahir …
Le jeu des miroirs, leurs reflets, René Clément use de ces cadres naturels pour y inscrire ce personnage, si pitoyable, qu’il ira jusqu’à la menace d’un suicide par défenestration. La suite est laissé à l’appréciation du spectateur. Personnellement je l’ai trouvé ridicule.
Le film
Dans ce « Monsieur Ripois », c’est la forme plus que le fond ( sur le donjuanisme ) qui m’intéresse. Dans un environnement assez classique du cinéma français René Clément parait expérimenter quelques techniques. Le filmage en caméras cachés dans les rues de Londres, la position des cadres naturels ( les miroirs, les entrebâillements …) et la façon dont ils accompagnent la narration. Un séducteur hors-pair, français exilé à Londres, raconte sa vie amoureuse, ses conquêtes et ses combines pour les attirer, à la seule femme qu’il dit vraiment aimer. Elle se méfie, mais l’écoute au fil des rencontres que René Clément filme soigneusement. Gérard Philippe joue les coqs et les Dons Juans de très belle manière avec un environnement féminin de fort belle allure. Si aujourd’hui les noms de Natasha Parry, Valerie Hobson, Joan Greenwood sont passés de mode, ces dames ont sûrement leur place dans un panthéon particulier .