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« Mobil Homes » de Vladimir de Fontenay. Critique dvd

Synopsis: Ali et Evan sillonnent les routes entre les Etats-Unis et le Canada. Ils utilisent Bone, le fils d’Ali, âgé de huit ans, dans leurs trafics. Le jeune couple vit de plus en plus dangereusement. Tous rêvent pourtant d’un refuge, d’un foyer, mais leur fuite inexorable les entraîne sur un chemin qu’ils n’avaient pas prévu... Pour trouver sa place, Ali aura à faire un choix entre la liberté et sa responsabilité de mère. 

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Mobile Homes"
De : Vladimir de Fontenay
Avec : Imogen Poots, Callum Turner, Callum Keith Rennie
Sortie le : 20 août 2018
Durée : 106 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Les bonus

Le cinéma indépendant par excellence. Dans la forme de son discours et le fonds d’une réalité qu’une jeune femme aborde presque sauvagement. Ali est au prise avec elle-même, secondée par son petit garçon bienveillant, obéissant aux agissements inconsidérés du copain Evan. Un fou furieux, irresponsable, assez lâche au bout du compte.

Le trio vagabonde ainsi en quête de mauvais coups pour un peu d’argent. Mais jamais assez pour atteindre le rêve d’une maison bien à eux. La dérive au bout du désespoir,  le couple l’entretient sans trop savoir comment sortir de l’impasse .

C’est toujours vers le gamin que l’on se retourne. Pour filer à l’anglaise ou refiler des sachets aux consommateurs, Bone passe presque inaperçu .

Il  observe beaucoup et subit tout autant. Jusqu’à la rupture inattendue, telle une bouée de sauvetage qu’il saisit les yeux fermés. La mère le suit tout aussi aveuglément alors que dans la nuit résonnent des coups de feu.

Ali et Bone se réveillent au matin, ahuris, dans une maison qui roule et s’arrête là où les gens ne demandent rien. Ali est enfin dans la maison de ses rêves, auprès du propriétaire des mobil homes qui la respecte. Elle squatte sous sa bienveillance. Et puis les arrange sur ses conseils ( peinture, tapisserie.. ), loin des coups tordus de son copain qu’elle et Bone ont maintenant oublié.

Dans la  tranquillité rassurante du parc, la nomade s’apaise, s’intègre. Elle a trouvé son refuge.

Mais Evan demeure vigilant, toujours aussi toxique. Le monde peut-il tourner sans lui ? interroge Vladimir de Fontenay, le réalisateur d’un premier film direct et plein de la fougue de sa comédienne . Imogen Poots est bien secondée par son compagnon d’infortune Callum Turner et le jeune Frank Oulton . Son premier film, il l’ aborde avec un toupet dont la retenue ne tient à qu’à son petit personnage ballotté par des événements qui ne le dépassent même pas.

Ils sont dans sa vie jusqu’à l’extraordinaire course poursuite en mobil-home ( du jamais vu ! ) que le réalisateur engage avec maestria, malgré l’inéluctable terminus auquel Ali a donné rendez-vous. Après lui avoir réservé une place dans le bus, elle raconte à son fils  l’histoire du bébé tiraillé entre deux mamans.

Une manière comme une autre de lui dire au revoir sur le coup du «  resto-basket » : elle quitte le restaurant pendant qu’il occupe le terrain vingt petites secondes… . Mais cette fois la technique ressemble vraiment à un adieu. Qu’elle lui adresse de très loin derrière les vitres embuées d’une maison qui n’est toujours pas la sienne. De l’espoir mal fondu. Mais de l’espoir quand même…

LES SUPPLEMENTS

  • « Mobile Homes » ( 13 mn ) -2013. Un court métrage en préparation du film, séquences éparses du futur long métrage avec des acteurs différents. Le thème est surtout celui de la fuite de la jeune femme avec son garçon.

Il y a aussi une autre femme qui n’apparait pas dans le film.

  • « What Lies Beneath The Sky »  Document expérimental ( 13 mn ) – 2015. Une autre façon de voir New-York après le passage d’un ouragan. La voix off est celle de Chantal Akerman
  • Un entretien avec Vladimir de Fonteny. « Instinctivement je voulais tourner l’hiver cette histoire qui m’est venu quand je circulais sur un grand axe routier. L’image d’un camion qui me double près de New-York, une femme au volant et un mobil home derrière ».

Symbole de liberté et de précarité , cette nécessité de fuir, le réalisateur imagine alors son film en se référant aussi aux travaux des photographes américains contemporains . «  Ils rentrent dans l’intimité, dépassent le regard social que l’on pouvait avoir sur les gens qu’ils photographient ».  

«  Mais je voulais m’affranchir aussi d’un naturalisme trop évident »

« Les difficultés du tournage ont profité au jeu des comédiens, le froid, peu de prises, sans répétition ». Le réalisateur évoque aussi dans le détail la séquence de l’accident dans lac, hallucinante la manière dont elle a été tournée. ( on ne voit aucune image).

Le cinéma indépendant par excellence. Dans la forme de son discours et le fonds d’une réalité qu’une jeune femme aborde presque sauvagement. Ali est au prise avec elle-même, secondée par son petit garçon bienveillant, obéissant aux agissements inconsidérés du copain Evan. Un fou furieux, irresponsable, assez lâche au bout du compte. Le trio vagabonde ainsi en quête de mauvais coups pour un peu d’argent. Mais jamais assez pour atteindre le rêve d’une maison bien à eux. La dérive au bout du désespoir,  le couple l’entretient sans trop savoir comment sortir de l’impasse . C’est toujours vers le gamin que l’on se…
le film
Les bonus

C’est toujours l’Amérique que l’on ne connait pas très bien et que le cinéma pourtant se plait à nous rappeler souvent dans l’existence chaotique de familles ballotées par un quotidien instable. Une mère et son fils en quête d’un bonheur qu’ils pourraient partager avec le copain de la maman, si celui-ci ne menait pas la barque de manière inconsidérée. Elle est amoureuse et ne dit trop rien sur la façon dont il utilise son gamin pour mener à bien des choses complètement illégales. Jusqu’au point de rupture qui sonne le réveil de l’héroïne au cœur de son rêve le plus fou : avoir sa maison bien à elle. Ce n’est pour l’heure qu’un mobil home dans lequel le propriétaire accepte qu’elle héberge quelques temps sa progéniture. Un toi, un vrai refuge, pour le garçon également qui y forge un caractère déjà bien affirmé par les soubresauts de sa petite existence. AVIS BONUS Deux courts métrages dont l'un prépare ce film, et une rencontre avec le réalisateur qui explique clairement son projet ...

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