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« Miséricorde » de Alain Guiraudie. Critique blu-ray

  • Durée ‏ : ‎ 1 heure et 43 minutes
  • Dvd ‎ 18 mars 2025
  • Cinéma : 16 octobre 2024
  • Acteurs ‏ : ‎ Félix Kysyl, Catherine Frot,
  • Studio  ‏ : ‎ Blaq Out

L’histoire : Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s’installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue…

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

Le film :

Les bonus :

Octobre 2024. Les champignons poussent au cinéma. Après une assiette suspecte dans celui de François Ozon, des morilles toutes aussi étranges fleurissent chez Alain Guiraudie. «  On n’en voit pas à l’automne » réfléchit tout haut le gendarme enquêtant sur la disparition de Vincent, le fils du boulanger (Jean-Baptiste Durand).

Depuis la mort récente de son père, il ne supporte pas le retour de Jérémie, l’ancien commis boulanger.

 

Pour l’enterrement, et quelques jours, soit, mais pas plus. Mais Jérémie ( Félix Kysyl) prend pied dans le  village, auprès du voisin, un rien bizarre (David Ayala) , du curé tout aussi étonnant et de Martine la boulangère, ravie de ne plus être seule chez elle. Et Catherine Frot dans un rôle tout aussi troublant.

Sauf que Vincent n’aime pas ça, et que Vincent a disparu. Un rapport de cause à effet selon Alain Guiraudie attelé à un polar de caniveau au cœur de l’Occitanie. Avec des ingrédients parfaitement conditionnés pour une telle embrouille.

Jérémy la peaufine comme il peut, bien empêtré dans ses derniers instants passés avec Vincent, qui depuis n’est pas reparu. On le suspecte, mais rien de probant, et surtout des intérêts divergents des uns et des autres , pas forcément mécontents de la tournure des événements.

 

Je ne citerais que ce curé (Jacques Develay), amateur de champignons, et d’intrigues confessionnelles. Qui vous dédouane auprès de la maréchaussée et vous invite à repenser votre alibi …

Miséricorde totale, effectivement, apaisement. Jérémy percute comme il peut sur ce retour de boomerang amical, ces plaisirs suspendus, rancœur et rejet confondus . Un reste d’humanité sous le terreau humide , où quelques champignons donnent le change. «  Ce n’est pas un crime qui doit empêcher la vie de continuer » dit le curé. Ainsi la messe est dite.

LE SUPPLEMENT

  • Rencontre avec Alain Guiraudie  – Pourquoi ce titre et comment le mettre en scène ?  Le réalisateur raconte que c’est en partant de l’idée que l’on peut pardonner le crime absolu, que l’on rentre dans quelque chose d’intéressant. «  Mais il est prétentieux de prétendre d’être certain de rendre exact ce qui se passe dans cet environnement là , on n’est pas en pleine réalité , mais dans un moment suspendu » .

Trouver sa propre forme en confrontation avec le genre existant, travailler dans les ténèbres …

Durée ‏ : ‎ 1 heure et 43 minutes Dvd ‎ 18 mars 2025 Cinéma : 16 octobre 2024 Acteurs ‏ : ‎ Félix Kysyl, Catherine Frot, Studio  ‏ : ‎ Blaq Out L'histoire : Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s'installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue... Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le film : Les bonus : Octobre 2024. Les champignons poussent au cinéma. Après une assiette suspecte…
Le Film
Le bonus

On ne cherche pas trop à comprendre ce que suit le réalisateur dans ce petit village et les bois environs de l’Aveyron, là où les champignons poussent hors saison. Une première bizarrerie autour de la disparition du fils du boulanger , qui ne s’entendait pas vraiment avec l’ancien commis revenu pour l’enterrement de son père. Il en profite d’ailleurs pour revoir le voisinage, s’installer chez la veuve, et beaucoup fréquenter le curé qui surtout se trouve toujours sur son chemin. Dans ce dédale bien troublant, Alain Guiraudie conjugue chaque personnalité à l’aune des attentes, des espoirs, des autres protagonistes, tous plus ou moins concernés par la disparition du fiston. C’est filmé assez naturellement, dans une absolue miséricorde, effectivement, quand le suspect évident coupable bénéficie d’une parfaite impunité. Le spectateur en ressort donc rassuré et conforté par ce curé indulgent . «  Ce n’est pas un crime qui doit empêcher la vie de continuer » dit-il. Ainsi la messe est dite.

AVIS BONUS Alain Guiraudie raconte simplement ce qu’est la miséricorde appliquée à son histoire . 3

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