Synopsis: Nour, 14 ans, vit dans un quartier populaire au bord de la mer. Il s'apprête à passer un été rythmé par les mésaventures de ses grands frères, la maladie de sa mère et des travaux d'intérêt général. Alors qu’il doit repeindre un couloir de son collège, il rencontre Sarah, une chanteuse lyrique qui anime un cours d’été. De nouveaux horizons s’ouvrent à lui...
La fiche du film
Le film
- Inspiré de la pièce de théâtre « Pourquoi mes frères et moi on est parti… » de Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre.
Habituellement sur des voies d’égarement, Nour possède une voix particulière. Il ne le sait pas encore, mais comme son papa qui draguait sa maman sur des airs de Pavarotti, Nour aime les chants d’opéra.
Son papa est mort, les chants sont restés.
Lors d’un T.I.G dans un collège l’été (travail d’intérêt général), un atelier de chant reprend un extrait de « La Traviata ». Nour pointe le bout du nez et tombe sur Pietro, l’éducateur municipal (Luc Schwarz) qui le vire illico presto.
Sarah, la professeure (Judith Chemla) met fin aux remontrances, et accueille chaque séance un peu plus étonnée, ce gamin effronté et doué qui se prend au jeu des répétitions. Il s’appelle Maël Rouin Berrandou, il est passionnant.
Un enfant prodige ? Qui sait ? Yohan Manca le réalisateur le prend comme il est, dans sa banlieue et au milieu de ses trois frères qui mènent leur barque en godillant comme ils peuvent. Abel l’aîné (Dali Benssalah) gère la fratrie, et la maladie de sa mère, alitée, inerte, dans une chambre voisine.
Tous refusent l’hospitalisation. Tous se relaient autour du lit. Y’a même Hédi, le fils maudit, (Moncef Farfar) un dealer à la petite semaine. Et puis Mo, (Sofian Khammes) le gentil, flambeur, un brin gigolo que Nour admire autant qu’il le chambre.
La famille quoi ! dont il faut se dépêtrer pour retourner donner de la voix quand elle met le holà. Pour le bonheur de l’opéra, celui d’apprendre et d’entendre, et pour Julia qui chante aussi bien qu’elle est belle (photo).
Et puis Sarah, comme une autre maman …
Pas d’effusion, ni d’angélisme, le réalisateur poursuit simplement son petit bonhomme de chemin en compagnie de ce petit bonhomme qui grandit très vite au cœur des trafics, des magouilles, et des poursuites de flics.
Des sirènes à l’emporte-pièce quand le murmure d « Una Furtiva Lagrima » au pied du lit de sa mère, la réveille doucement prévient-il. Mais ses frères n’y croient pas un instant, malgré l’amour qu’ils lui portent.
Toute cette tendresse contenue, ce bonheur diffus portés par une troupe de comédiens aussi vrais et chaleureux pour un réalisateur dont la mise en scène raconte une histoire sans esbrouffe ni effets spéciaux. La simplicité parfois a du bon, du très bon …
Le film
En parlant de la banlieue sans la dépeindre dans ses moindres recoins, en sublimant le talent naissant d’un gamin sans en faire un enfant prodige, en sanctuarisant une famille presque ordinaire, dans la marge de la tendresse et de la filiation, ce premier film rend hommage aux hommes qui le vivent, dans un coin indistinct du sud de la France. Les frères sont bien portraiturés dans leurs différences et l’acceptation de cette mère mourante à domicile, dont ils refusent l’hospitalisation. On ne voit pas trop comment elle est soignée en dehors de l’amour total qu'ils lui portent . Des comédiens aussi vrais que chaleureux pour un réalisateur dont la mise en scène raconte une histoire sans esbrouffe ni effets spéciaux. La simplicité parfois a du bon, du très bon