Synopsis: Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d'opéra. Depuis des années, elle chante régulièrement devant son cercle d'habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l'ont toujours entretenu dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public, à l'Opéra.
La fiche du film
Le film
Il faut être un brin dérangé pour se rendre à un spectacle en sachant que la vedette chante à côté de ses pompes. Nous avions déjà les « Contes des chrysanthèmes tardifs » : le sujet est un comédien qui joue comme un pied. Mais l’élégance japonaise fait que cela ne se voit pas trop.
Dans le film de Xavier Giannoli, cela s’entend à ne plus supporter la moindre note. Il est vrai que le cinéaste n’insiste pas vraiment, et que les prestations de Marguerite sont souvent reléguées en toile de fond.
Quand les courtisans et les faux snobs de l’époque (les années 20, mon dieu, quelle folie) rient sous cape de la médiocrité de leur bienfaitrice. C’est uniquement pour cette raison qu’ils supportent la baronne déjà mariée par intérêt avec un pauvre homme qui ne sait plus comment se débarrasser de la maladie de sa femme.
A défaut de la femme elle-même enfermée dans son monde. Les flatteries l’accaparent trop pour ne pas voir et ne pas entendre ce qui ce manigance autour d’elle. La rumeur enfle au point qu’un journaliste et un illustrateur s’emparent de l’affaire pour monter l’illusion à hauteur des certitudes.
C’est assez méchant, mais la douce Marguerite n’y voit qu’un bonheur supplémentaire au succès qui fleurit un peu partout. Normal, les bouquets à n’en plus finir sont payés par son mari et entretenus par le valet de la maison qui se meurt d’amour pour sa maîtresse.
C’est assez fou et désordonné selon Giannoli dont le cœur, le talent et la technique évitent tout juste le ridicule d’un pathos entretenu. Conforme à un décorum savamment posé par une reconstitution d’époque de très bonne facture.
Le cabaret anarcho-surréaliste où Marguerite se produit est un repère savoureuxpour quelques militants révolutionnaires, ballottés entre fracture sociale et culture mondaine. A mon avis l’une des meilleures scènes du film, et elles sont plutôt rares.
Malgré ce bouillonnement de vie et ce destin hors du commun d’une bourgeoise en proie à ses hallucinations, je me suis senti très vite largué par la compassion qui peu à peu prenait le pas sur l’épopée.
Catherine Frot joue bien, sans excès, son mari André Marcon est tout aussi juste dans ses atermoiements, et le journaliste pris à son propre piège Sylvain Dieuaide ne démérite pas. Michel Fau, le professeur de madame, chante et joue très très juste. Mais le cinéma dans tout ça peine à trouver ses repères, un souffle, une vision, un intérêt. On ne s’ennuie pas forcément, mais…
Le film
D’après la vie d’une américaine qui chantait effectivement faux Xavier Giannoli a écrit et filmé l’histoire de cette dame en imaginant l’ambiance. Les années 20 donc et la douce folie qui va avec. C’est très bien écrit, très bien filmé, mais c’est sans effet sur une mise en scène dont l’esprit demeure confiné dans les intentions. Malgré le bouillonnement de vie et ce destin hors du commun d’une bourgeoise en proie à ses hallucinations, je me suis senti très vite largué par la compassion qui peu à peu prenait le pas sur l’épopée. On s’exprime beaucoup mais ça ne dit pas grand-chose et les comédiens font de leur mieux. On ne s’ennuie pas forcément…
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