- 22 mai 2024 en salle
- DVD : 01er Octobre 2024
- 2h 01
- Comédie
- Avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Benjamin Biolay
L’Histoire : Chiara, actrice, elle est la fille de Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve . Le temps d’un été, chahutée dans sa propre vie, elle se raconte qu’elle devrait plutôt vivre la vie de son père.
Elle s’habille désormais comme lui, parle comme lui, respire comme lui et elle le fait avec une telle force qu’autour d’elle, les autres se mettent à l’appeler « Marcello ».
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Depuis des lustres, Chiara vit du souvenir de son illustre comédien de père. On le lui rappelle souvent. Le poids d’un héritage assumé auprès d’une mère tout aussi reconnue dans le monde du cinéma, où Chiara s’est imposée d’elle-même.
Mais on demeure toujours l’enfant de quelqu’un, imagine-t-elle quand un matin le miroir lui fait la causette. Oh Marcello Mastroianni ! Le choc frontal, l’évidence marquée, Chiara tombe à la renverse, elle et Marcello ne font plus qu’un.
On a aussi tous besoin d’un père se dit l’entourage proche, assez déboussolé par l’attitude de la jeune femme , figurant trait pour trait, le physique du célèbre acteur. Mais ça marche. De plus en plus on se met à l’appeler Marcello.
Chiara tient tellement à son personnage que pour la répétition d’un film de Nicole Garcia, la maîtresse le sera dans le costume de … son papa.
Elle chamboule l’ordre établi, s’invite dans un jeu de quilles, où Fabrice Luchini ( son partenaire du film en projet ) est ravi , lui qui a toujours rêver de le rencontrer. « Il y a Jouvet et Marcello c’est comme mon parrain ».
Dans leur propre rôle, Catherine Deneuve, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud… s’invitent alors dans cet étrange ballet que Christophe Honoré a parfois bien du mal à maîtriser quand du possible biopic il rythme une autre danse , moins nostalgique, plus contemporaine.
On se retrouve mieux dans l’affirmation d’une personnalité double, au mimétisme singulier pour une scène joliment romantique, la nuit sur le toit d’une caserne anglaise . Ou lors des retrouvailles avec Stefania Sandrelli, la jeune cousine de « Divorce à l’italienne » que Marcello ne reconnait absolument pas.
L’écueil d’un système déviant dans lequel Catherine Deneuve réussit elle aussi à perdre la tête. Elle qui fut sa femme, et demeure la mère de Chiara, s’embrume dans un élan d’amour incontrôlé. Confusion des genres, dérive des sentiments, c’est alors un fantôme qui ressurgit, une ombre sans lumière.
Alors on éteint les projecteurs, on tombe le masque et la vie reprend ses droits.
BONUS: Entretien avec Christophe Honoré
Le film
De l’étrangeté du propos à la réalisation dissonante, on ne sait trop comment aborder cette idée magnifique qui voit le petit monde autour de Marcello Mastroianni reprendre vie sous l’impulsion de sa fille qui un jour dans le miroir comprend qu’elle a besoin de son père. Alors elle s’attribue trait pour trait, le physique du célèbre acteur. Chiara devient Marcello et on se met à l’appeler ainsi . Chiara chamboule l’ordre établi, s’invite dans un jeu de quilles, où tout le monde n’est pas forcément d’accord pour l’accompagner. La scène de Melvil Poupaud en colère est significative d’un dérèglement passager avant de passer lui aussi de l’autre côté du miroir. Dans leur propre rôle, Catherine Deneuve, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud, Fabrice Luchini … s’invitent dans cet étrange ballet que Christophe Honoré a parfois bien du mal à maîtriser . Mais la magie d’une personnalité double, au mimétisme singulier, parvient à nous convaincre de la véracité des faits. Même si à l’origine déviant, le système s’enraille. Et la vie reprend ses droits.