- Grand Prix de la section Orizzonti Mostra de Venise
- Meilleur dvd Décembre 2019 ( 10 ème )
- Acteurs : Wanlop Rungkumjad, Aphisit Hama, Rasmee Wayrana
- Réalisateurs : Phuttiphong Aroonpheng
- Audio : Thaï,Français
- Sous-titres : Français
- Studio : Jour2Fête
L’histoire : Près d’une côte où des réfugiés Rohingyas sont découverts noyés, un jeune pêcheur thaïlandais trouve en pleine forêt un homme blessé. L’étranger se révèle être muet. Il le nomme Thongchai . Un jour, le pêcheur disparaît mystérieusement. Thongchai va peu à peu prendre sa place…
Je n’ai certainement pas tout saisi de ce film atmosphérique, sans narration retenue, sinon celle d’un hommage au peuple Rohingyas dont les cadavres échouent sur les plages thaïlandaises. L’un de ses ressortissants a du échapper au massacre birman . Il adopte le profil de son sauveur, un jeune pêcheur tout aussi énigmatique que l’homme est muet.
Un homme sans voix, comme cette population abandonnée à cet exil sans fin. Le discours politique du réalisateur Phuttiphong Aroonpheng s’en tient à cette métaphore , habillée par l’environnement exotique des lieux. Des forêts mystérieuses, inquiétantes dit le jeune homme qui n’ose s’y aventurer la nuit.
Là où pourtant il quête les pierres brillantes qui attirent les raies géantes. Le pêcheur initie celui qu’il nomme désormais Thongchai à cette technique halieutique, très particulière. Avant de disparaître toujours aussi bizarrement , quand la femme adultère revient au foyer et vit maintenant avec l’ombre de son mari.
Dois-je révéler qu’il reviendra lui aussi, dont on ne sait ni pourquoi, ni comment et que le final nous tend peut-être un triangle amoureux bien indistinct.
Le mystère s’épaissit , les énigmes s’entassent, sans espoir semble-t-il de résolution, tant le cinéaste se complaît dans sa réalisation. Un brin narcissique, méditative , il doit y avoir beaucoup de valeurs symboliques dans ce récit plutôt hermétique.
La beauté formelle de l’ensemble se heurte prosaïquement à l’héritage quotidien que laisse l’humanité sur cette terre maltraitée. Une autre leçon de vie peut-être, mais que de circonvolutions pour y arriver.
LES SUPPLEMENTS
- « Ferris Wheel » de Phuttiphong Aroonpheng (24 min) – 2015
Une femme traverse avec son enfant le fleuve qui sépare la Thaïlande et la Birmanie, dans l’espoir de trouver du travail à la ville. En chemin, une mystérieuse mascotte conduit le garçon dans un lieu insolite.
Un court métrage très lisible cette fois, et tout à fait compréhensible. Une belle histoire sur fond de guerre et de misère sociale qui nous dresse en quelques séquences le panorama politique de ce coin de Thaïlande.
- Le livret : notes d’intention, entretien avec Phuttiphong Aroonpheng, listes artistique et technique. Très utile pour suivre ce que vous n’avez peut-être pas compris
Le film
Les bonus
A quoi sert ce cinéma aussi abscons ? Procurer de belles images et se regarder le nombril en filmant une désolation rampante ? Sans indice patent, les intrigues ne font que s’empiler autour de ce pêcheur qui va et vient et disparaît, tandis que son double supposé reprend espoir dans une vie qui venait de le broyer .
S'il fallait se souvenir du massacre des Rohingyas en Birmanie au début des années 2000, le film reste à faire ...
AVIS BONUS
Un très joli court métrage tout à fait compréhensible , cette fois.
Le livret (note d'intention, entretien avec Phuttiphong Aroonpheng, listes artistique et technique)
Un commentaire
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