Synopsis: Hong Kong, été 1997. Mi-Août un jeune marginal vit de menus larcins. Il collecte des dettes pour M. Wing, proche des triades locales. Mais Mi-Août rencontre Jacky, petit voyou handicapé mental et le prend sous son aile. Puis la jolie Ah Ping dont il tombe rapidement amoureux. Son quotidien est à nouveau bouleversé par deux lettres d’adieux découvertes auprès d’une jeune suicidée.
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Blu-ray : 27 janvier 2021
- Le Meilleur DVD Janvier 2021
Ce film a été tourné quelques mois avant le rattachement de Hong-Kong à la Chine.1997. Métaphorique, symbolique . Plusieurs séquences allusives illustrent joliment le propos supposé.
Dont la perte de repères pour la jeunesse hongkongaise livrée à elle-même dans un système économique totalement pourri. Les créanciers et usuriers paralysent le quotidien du petit peuple qui face aux expropriations et menaces de tout ordre s’organise de la même manière.
Pour riposter il faut être protégé…
A l’origine receleur, ( il collecte les dettes ), Mi-Août prend peu à peu la tangente des mal-nourris au contact de la famille de Ah Ping, une adolescente délurée dont il tombe amoureux.
Et si la bagatelle seule l’intéresse, très vite ce petit voyou révèle une nature sympathique, le cœur sur la main. Prêt à donner son rein à sa petite amie gravement malade. Prêt à venir en aide à Jacky voyou lui aussi, mentalement attardé, à un niveau très élevé.
Et qui s’en prend lâchement à son ami, ne l’oubliera jamais…
Ce trio constitué, traverse la ville à cent à l’heure, comme si demain ne devait jamais arriver. C’est souvent joué dans l’excès et ça en devient drôle , même au cœur du tragique. Sam Lee, Neiky Yim, Wenders Li de jeunes comédiens s’accordent haut la main sur cette dynamique que la réalisation accentue fortement.
Sautillante, hésitante, réaliste ou fantastique, dramatique ( surtout quand les mères s’en mêlent ) toujours sur un tempo si bien enlevé que l’adhésion tient quasiment la durée.
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec Fruit Chan (47 mn) . Le réalisateur revient sur l’aventure « Made in Hong Kong » et sur la frontière poreuse qui existe entre cinéma indépendant et grand public. Ses premières expériences n’ayant pas obtenu grand succès, Fruit Chan réfléchit pendant cinq ans à son avenir tout en collaborant avec le monde du cinéma.
Ce qui lui sera bien utile le jour où il décide de refaire un film avec 55.000 € alors qu’une major lui en propose quatre fois plus. Mais l’homme veut être indépendant jusqu’au bout et forme alors une équipe de manière très particulière, avec des gens de la rue, des amis techniciens ( certains ne seront pas rémunérés ) et de la pellicule périmée .
« Parfois je tenais la perche son, et tous les matins j’appelais l’équipe pour la réveiller ». Il faut absolument l’entendre !
- Entretien avec Doris Yang (7 mn) . La productrice se rappelle sa première collaboration avec Fruit Chan sur Made in Hong Kong alors qu’elle était employée dans un cabinet comptable à Pékin. « Je ne suis vraiment pas du métier, mais comme il fallait trouver de l’argent, il est très têtu, et quand il me demandait de lui faire des chèques, j’étais en sueur à chaque fois. C’était quand même de grosses sommes. (…) Mais pour un film qui parlait des vrais hong-kongais, ça valait la peine ».
- Entretien avec Daniel Yu (13 mn) . Producteur exécutif, il confirme tout à fait les propos du réalisateur sur un tournage à équipe et budget réduits « d’une créativité sans pareille. (… ) Je suis passé du casting aux décors, via la lumière, on a tout fait dans ce film, et même des travellings. Le clap, c’étaient les acteurs qui l’actionnaient . Fruit tenait absolument à son indépendance ».
- Entretien avec Marco Müller (5 mn) . Ancien directeur artistique du Festival de Locarno où le film a eu sa première internationale, Marco Müller raconte sa découverte de Made in Hong Kong. « Un film assez atypique , je le voulais au Festival, à l’époque le seul exemple de film expérimental , au cœur du cinéma populaire. Il y avait presque une image godardienne , un besoin de filmer la vérité 24 fois par seconde ».
Le film
Les bonus
A quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine, un jeune cinéaste tourne son second film, une fiction qui se reflète assez bien dans l’actualité de la ville où les habitants s’organisent en adoptant des manières similaires aux méthodes des usuriers et créanciers véreux.
Un trio de jeunes gens illustre cette urgence de vivre dans ce monde encore libre malgré les souffrances, les maladies, les suicides. Tout ce que Fruit Chan met en scène dans l’excès et la fantaisie d’une société malmenée.
Sam Lee, Neiky Yim, Wenders Li ces jeunes comédiens s’accordent haut la main sur cette dynamique que la réalisation accentue fortement.
AVIS BONUS
Le film a été réalisé dans des conditions particulières et chaque intervenant le raconte à sa manière. Instructif et parfois très drôle