- 28 février 2024 en salle
- 1h 32min | Drame, Historique
- DVD : 02 Juillet 2024
- Avec Karin Viard, Ana Girardot, Cédric Kahn
L’histoire : Milieu du XVIIème siècle, la marquise de Sévigné veut faire de sa fille une femme brillante et indépendante, à son image. Mais plus elle tente d’avoir une emprise sur le destin de la jeune femme, plus celle-ci se rebelle.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Ou comment les ravages, le mal de l’autre, tourmentent une âme maternelle, au point d’en extraire le meilleur . Des centaines de lettres plus tard, une œuvre littéraire majeure consacre les échanges tumultueux entre une mère possessive et sa fille. La relation épistolaire, art consacré de la littérature.
On le doit à Marie de Rabutin-Chantal qui dès le berceau, ou presque, accapare toute l’attention de sa petite Françoise, qu’elle entend voir grandir en grande dame.
Un peu à son image, floutée par son mariage à 16 ans avec le marquis de Sévigné. Marie devient marquise et c’est bien sous cette usurpation consensuelle qu’elle entame avec sa fille des rapports familiaux pour le moins chahutés.
Toujours à ses côtés, la mère n’a de cesse d’orienter le quotidien d’une jeune femme qui se rétracte un peu plus à chaque initiative. Le ton est modéré mais Isabelle Brocard, la réalisatrice en fait un réquisitoire assumé sur l’ordre et l’éducation.
Sur une mise en scène conforme au film d’époque et costumes , à peine classique, la cinéaste rend très accessible l’univers du roi soleil . Mais parfois les carrosses donnent l’impression de passer derrière le même rideau d’arbres.
Un manque de moyens peut-être. On va alors à l’essentiel, au dépouillement d’un récit âpre et sans détours sur les correspondances féminines, prétextes à effusions et sentiments.
Ce n’est pas tant le fond qui importe, mais la manière dont ces écrits parviennent sur le papier, leurs inspirations : distance, fâcheries, disputes…
Mère et fille vont se frotter, se détester , à couteau tiré parfois même, dans de très beaux affrontements, vigoureux et épiques, jusqu’à la réconciliation naturelle.
Karin Viard et Ana Girardot, reviennent magnifiquement sur le devant de la scène et assument cette part de l’Histoire épistolaire qu’Isabelle Brocard réveille pour une mémoire cinématographique indispensable. J’ai l’impression que Mme de Sévigné pourra encore faire des siennes dans les années à venir …
- Au hasard de ses écrits : « Il faut croire qu’il passe autant de vin dans le corps de nos Bretons que d’eau sous les ponts. » En 1671, la marquise de Sévigné, était de passage , une fois encore, sur les terres bretonnes…
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BONUS: Entretien avec Isabelle Brocard, Karin Viard et Ana Girardot
Le Film
Karin Viard et Ana Girardot reviennent magnifiquement sur le devant de la scène et assument cette part de l’Histoire épistolaire qu’Isabelle Brocard met en scène sans forcément se préoccuper du fond du sujet. Mais c’est la manière dont ces écrits parviennent sur le papier, leurs inspirations qui mènent les ébats parfois houleux entre mère et fille dans une mise en scène conforme au film d’époque et costumes . Dans sa réalisation à peine classique, la cinéaste rend très accessible l’univers du roi soleil même si parfois les carrosses donnent l’impression de passer derrière le même rideau d’arbres. Un manque de moyens peut-être. On va alors à l’essentiel, au dépouillement d’un récit âpre et sans détours sur les correspondances féminines, prétextes à effusions et sentiments.