Synopsis: Dans l'Amérique provinciale des années cinquante, Cathy Whitaker est une femme au foyer exemplaire, une mère attentive, une épouse dévouée. Son sourire éclatant figure souvent dans les colonnes du journal local. Cathy sourit toujours. Même quand son mariage s'effondre, même quand ses amies l'abandonnent. Quand l'amitié qui la lie à son jardinier provoquera un scandale, elle sera forcée, derrière son sourire, d'affronter la réalité.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
les bonus
- Remake de « Tout ce que le ciel permet » (1955) de Douglas Sirk.
- Meilleur dvd Mai 2016
Julianne Moore sourit sur la réclame de l’entreprise que dirige son mari. Cathy Whitaker sourit toujours.Le bonheur absolu, la félicité assurée. Todd Haynes ne se lasse pas de retrouver ce visage au cœur d’une famille bourgeoise parfaitement intégrée dans la bonne société américaine des années cinquante.
Une femme au foyer, une mère attentive, au service des bonnes œuvres qui frappent à sa porte. Et quand derrière le gond une mauvaise nouvelle l’attend Cathy Whitaker ne la referme pas. La révélation de la double vie de son mari (Dennis Quaid ) sonne pourtant la fin de son quotidien tranquille et ouaté.
Un monde qui s’effondre et qu’elle affronte, révoltée mais compréhensive, prête à venir en aide à celui qu’elle aime par-dessus-tout.
Pour conserver sa dignité devant cette société qui la préserve encore un peu, mais aussi pour renouer des liens que la nature ne parait pas pouvoir leur accorder. Cet entre-deux est l’enjeu d’une condition féminine encore malmenée par les conventions bourgeoises de l’époque, où les préjugés s’affichent aussi sur la couleur de la peau et les amours interdites.
Ce mélodrame sentimental, doublé d’une charge sur l’intégration et la tolérance, Todd Haynes le filme à la manière d’un thriller. Sa mise en scène, la posture de ses personnages, le ton du récit (tension grandissante, suspense diligentée …) tout participe à l’élaboration d’un film policier.
Des caméras vertigineuses amplifient la portée d’un mystère on ne peut plus diffus. Au point de le retrouver parfois confiné dans le huis-clos de ces pièces cossues et richement dotées que les Whitaker habitent sans les voir.
Un environnement, une ambiance colorée par l’automne richement doté de son feuillage auburn. Le rouge vif éclair des robes de ces dames ont le même apparat, mimétisme singulier d’un drame en attente. Celui que révèle Monsieur Whitaker dans un comportement inapproprié aux yeux de ses amis ?
Ou bien s’agit-il des relations de son épouse avec une frange de la population habituellement confinée dans les tâches ménagères ? Libérale, Mme Whitaker affiche publiquement ses convictions et son amitié pour son jardinier noir (Dennis Haysbert ), au risque de se couper du dernier cercle de ses amis.
Deux thématiques intelligemment mêlées comme « Philadelphia » avait déjà pu l’évoquer dix ans auparavant. Mais le temps ne fait rien à l’affaire. « Loin du Paradis » est sorti il y a quinze ans. On se demande encore aujourd’hui comment les hommes vivront d’amour…
LE SUPPLEMENT
- Making of. Si quelques scènes de tournage permettent de suivre Juliane Moore donnant son avis sur une séquence dans le salon, ce chapitre est surtout une suite de commentaires, sur l’esprit de l’époque rapporté au film.
On évoque aussi les films des années cinquante auxquels le réalisateur et Juliane Moore font référence tandis que pendant un bref moment on suit E. Bernstein dirigeant son orchestre. « Ce film m’a permis d’écrire une partition à laquelle je n’étais plus habitué ».
Le film
les bonus
C’est un mélodrame sentimental que Todd Haynes transcende en y mêlant une charge revendicatrice sur l’intégration et la tolérance. Le racisme et l’homosexualité supportent tout le poids de l’histoire de Mme Whitaker, bousculée dans son quotidien bourgeois par une société à laquelle elle pensait adhérer.
Le réalisateur filme cette chronique sociale tel un thriller. Sa mise en scène, la posture de ses personnages, le ton du récit (tension grandissante, suspense diligentée …) tout participe à l’élaboration d’un film policier où des caméras vertigineuses amplifient la portée d’un mystère on ne peut plus diffus. C’est pourtant la condition féminine qui impose ici ses revendications dans le tapage tranquille des années 50 où l’Amérique se reflétait dans ses réclames. Haynes la dépeint avec une maîtrise extraordinaire.
Avis bonus
Un petit making of ...
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