Synopsis: Deux frères pas très futés décident de monter le casse du siècle : empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l'année. Pour réussir, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Le problème, c'est qu'il est en prison...
La fiche du film
Le film
Adam Driver m’a trahi. Sur la foi de ses choix cinématographiques, je lui ai toujours fait confiance. Et à ce jour, notre contrat fonctionnait à merveille. Alors, sur un scénario ouvertement bancal, une histoire assumée dans ses moindres faiblesses (pour faire rire, je suppose) j’en ai repris pour deux heures moins deux minutes, en sa compagnie et celle d’olibrius sympathiques, mais encore ?
Deux heures moins une heure m’aurait amplement suffi. Car une fois la situation rigolote révélée (deux frangins à l’esprit rétréci envisagent le casse du siècle) et la mise en condition du braquage assurée avec des bouts de ficelle toujours revendiqués (genre « Ocean’s eleven » du pauvre) il ne se passe vraiment pas grand-chose d’intéressant sur le plateau.
Quelques personnages ont des réparties marrantes, le barman manchot fait des cocktails savoureux (mon copain Driver) et son frangin tout aussi bancal dans sa démarche claudiquant ( Channing Tatum), tente de concilier la garde alternée de sa fille avec une cervelle en coton. Deux frères donc, deux braves types à qui rien ne réussit et auxquels le réalisateur Steven Soderbergh ne semble guère prêter attention, lui non plus.
C’est cool et gentillet, avec une musique ad-hoc, tout aussi dilettante et une intrigue qui vire de plus en plus en jus de boudin devant les atermoiements de protagonistes plus déjantés les uns que les autres. Libéré de son pyjama de prisonnier, pourtant si seyant, Daniel Craig s’engouffre maintenant dans le vide ordure afin de récupérer le magot envisagé. L’un des sommets des séquences programmées pour nos zygomatiques, semble-t-il, mais ça sonne faux ou ça ne sonne pas du tout, dans ce genre de film qui affiche une ouverture totale à toutes les conventions du genre (et pourquoi pas !) sans leur substituer un élan original, une dynamique inédite.
Ce que Shane Black a parfaitement assimilé dans « The Nice Guys » en compagnie de Russell Crowe et Ryan Gosling qui ont vite compris comment faire nouille avec l’épate !
- Les films de Adam Driver
« Paterson » de Jim Jarmusch.
« While we’re young » de Noah Baumbach
« Silence » de Martin Scorsese
« Midnight special » de Jeff Nichols
« Hungry hearts » de Saverio Costanzo
Le film
C’est un cinéma de genre qui réussit parfois à sortir de l’ornière. Ne pas se prendre au sérieux, limiter l’intelligence des dialogues (et là c’est réussi !), ne pas forcer sur la compréhension dramatique pour donner le change en disant que la légèreté fera le reste et puis compter sur la bonhomie des comédiens qui savent très bien jouer la comédie, sans en avoir l’air. Mais quand le lien (le metteur en scène par exemple) ne semble pas s’intéresser au sujet, se contentant de réunir les pièces de l’intrigue posées sur un scénario approximatif, sans leur trouver un élan original, une dynamique inédite, le projet initial ne décolle pas On s’ennuie alors très vite, on regrette le talent de certains comédiens égarés dans cette histoire de braquage à la petite semaine en compagnie d’une kyrielle de bras cassés (au propre comme au figuré). Cette veine comico-tragique a pourtant de fervents défenseurs à l’image de Shane Black le papa de « The Nice Guys » avec Russell Crowe et Ryan Gosling qui ont vite compris comment faire nouille avec l’épate !
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