Synopsis: Le consul du Royaume-Uni à Florence, Sir Duncombe, vient de perdre son épouse. Il demande à Andrea, son fils aîné, de ne rien dire à son jeune frère Milo. Andrea, désespéré par la mort de sa mère, ne parviendra jamais à communiquer avec un père qui le croit insensible.
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Nouvelle sortie cinéma : 24 Novembre 2021
- Sortie DVD : 07 Juillet 2021
Meilleur dvd Juillet 2021 (2ème)
D’après le roman éponyme de Florence Montgomery —
Aujourd’hui ce film m’apparait comme un tableau de maître à la facture très classique. Maîtrisé dans tous les domaines, il recense ce qui nous manque parfois dans la technique cinématographique et de son alphabet.
Ce long travelling du salon au jardin, ce cadre informatif, ce regard à hauteur d’enfants, des histoires en peu de mots et peu d’images. Là où Luigi Comencini pose sa caméra, un point de vue s’affiche …
Celui du père, Consul anglais à Florence, désemparé par la manière d’annoncer à ses deux enfants la disparition de leur maman.
Andrea, l’aîné sait déjà et se tait devant son cadet. Milo, pétillant, insouciant, mène alors le bal de cette fratrie de plus en plus difficile à contenir dans sa bonne humeur.
Une pointe de mélancolie, un rien d’amertume… Comencini parle d’une nostalgie possible, mais surtout de douceur et d’amour, là où l’absence porte chaque jour un peu plus sa peine. Milo a compris et redouble de quatre cents coups et de coups pendables. Toujours pardonné, quand Andrea subit les réprimandes d’un père aveuglé par sa propre douleur.
Comencini relève cet état de faits avec sensibilité, mais distant des antagonismes familiaux de plus en plus marqués. Au chagrin succède la colère, sourde révolte facétieuse que les deux jeunes interprètes – Stefano Cologrande et Simone Gionnozzi- manient avec grandeur.
Ils sont excellents dans leur rôle de trouble-fête aussi déboussolés que ce papa égaré ( Anthony Quayle), et cet oncle lunaire mais si aimant ( John Sharp ). Au point de rendre palpable l’émotion finale qui nous étreint quand le mélo se fait pathétique, par trop d’étreintes tardives.
Un excès de zèle lacrymal dans un film tout en pudeur et retenue sur l’enfance, sa part de rêves et d’illusions fracassées par une tragique destinée.
LES SUPPLÉMENTS
- . L’ENFANCE ÉGARÉE (24 mn ). Un entretien inédit avec Michel Ciment, critique, historien du cinéma . Attention la fin du film est ici révélée.
Le directeur de Positif retrace brièvement l’enfance de Comencini, et le désaccord de sa famille quand il se lance dans le cinéma, « un art vulgaire » . « Comencini avait un intérêt pour l’enfance, certainement pour des raisons personnelles, mais aussi parce qu’il pensait que l’enfance était assez mal représentée. (… ) L’enfance représente alors la liberté par rapport aux contraintes de la société .»
Parmi toute sa filmographie, il relève « Pinocchio ». « On n’a jamais fait un Pinocchio de ce niveau ».
Au final, Michel Ciment livre son analyse personnelle du film à travers le prisme de l’enfance et du milieu social dans laquelle elle évolue.
- À PROPOS DE… “L’INCOMPRIS” (36 mn). Piero de Bernardi, coscénariste du film, et Cristina Comencini, fille du réalisateur, reviennent sur le processus d’écriture de L’Incompris et sur sa transposition à l’écran . Ils notent les différences avec notamment « la psychologie inversée des enfants ».
« Le livre n’a pas la malice du film » dit Cristina Comencini. « Il n’était pas question de trahir les auteurs, mais d’améliorer l’histoire. »
L’émotion, la compassion, quels mécanismes les entraînent ? Ils évoquent au final l’attachement de Luigi Comencini pour cette œuvre.
Le film
Les bonus
Parler de l’enfance pendant près de deux heures, y mêler sans tapage les rires et les pleurs, l’émotion et la folie des 400 coups en culottes courtes, quand la mort vous frôle, qu’elle vous ignore ou vous égare dans l’apprentissage de la vie …
Comencini en maître de la toile use de toute la richesse du cinéma pour imprimer un classicisme de bon aloi dans un récit fort et puissant sur le destinée enfantine.
L’histoire d’un père consul déconcerté par la réaction de son fils aîné face à la mort de sa mère . Le cadet, tenu à l’écart du drame, demeure dans cette protection familiale que son grand frère assume à contre-courant de l’attente paternelle.
Un excès de zèle lacrymal au final écorne à peine ce film tout en pudeur et retenue sur l’enfance, sa part de rêves et d’illusions fracassées par une tragique destinée.
AVIS BONUS
Michel Ciment, Piero de Bernardi, coscénariste et Cristina Comencini livrent leurs impressions .
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