Accueil » A la une » « L’immensita » de Emanuele Crialese. Critique cinéma

« L’immensita » de Emanuele Crialese. Critique cinéma

  • En salle : 11 janvier 2023
  • 1h 37min
  • De Emanuele Crialese
  • Avec Penélope Cruz, Vincenzo Amato, Luana Giuliani

 

L’histoire : Rome dans les années 1970. Dans la vague des changements sociaux et culturels, Clara et Felice Borghetti ne s’aiment plus mais restent ensemble. Clara se réfugie dans la relation complice qu’elle entretient avec ses trois enfants, en particulier avec l’aînée née dans un corps qui ne lui correspond pas.

Faisant fi des jugements, Clara va insuffler de la fantaisie et leur transmettre le goût de la liberté, au détriment de l’équilibre familial…

  • Le Film

Ce transfert a fait peu de bruit mais s’avère  payant et gratifiant. De la péninsule ibérique à la botte italienne Pénélope Cruz ne renie rien d’un talent si naturel qui opère de la même manière, quel que soit le mode de la fantaisie, la sincérité, l’interprétation.

Ici mère poule et tendresse affichée, Clara donne le meilleur de son temps à ses trois enfants et à leurs jeux auxquels elle se mêle souvent. Le couple ne fonctionne plus du tout et pour un mari volage et violent ( Vincenzo Amato), elle a choisi de sauvegarder sa petite famille.

Avec une intention toute particulière pour son aînée, Adri «  mal faite » comme elle reproche à sa mère, qui n’a de cesse de prendre à rebours son histoire cabossée.

Adri vise la différence, bafoue les interdits, rejette la norme. Luana Giuliani pour la première fois à l’écran, grandissima !

Cette transition espérée , le réalisateur l’observe sans en faire le thème dominant. Il l’inscrit assez naturellement dans le quotidien ordinaire de cette famille peu banale. Adri l’effleure, retenue dans son monde bien à elle dans lequel elle entraîne ses cousins, cousines (photo), et parfois aussi sa maman.

Elle vit dans un monde de grands, qu’elle appréhende attentivement, et qu’elle rejoint souvent de l’autre côté de la route, au-delà des roseaux où elle assume sa future identité. Un peuple rejeté, à son image, une autre vision de la vie où les problèmes de ses parents se dissipent sur une frontière invisible.

L’autre regard du film qui brasse ainsi une somme de résolutions, de l’enfance à l’âge adulte impossible, nous dit le cinéaste tout aussi désemparé devant la femme résignée et la tyrannie des hommes . Le sourire final de Clara renvoie la liberté à ses limites, mais instaure un peu d’espoir pour elle et se descendance. Il reste encore bien du chemin à parcourir.

Et des danses à exécuter comme elle le fait si bien dans la nostalgie d’une bande son joliment colorée à l’italienne. Et cette fois Adri a le sourire parfait !

En salle : 11 janvier 2023 1h 37min De Emanuele Crialese Avec Penélope Cruz, Vincenzo Amato, Luana Giuliani   L'histoire : Rome dans les années 1970. Dans la vague des changements sociaux et culturels, Clara et Felice Borghetti ne s’aiment plus mais restent ensemble. Clara se réfugie dans la relation complice qu’elle entretient avec ses trois enfants, en particulier avec l’aînée née dans un corps qui ne lui correspond pas. Faisant fi des jugements, Clara va insuffler de la fantaisie et leur transmettre le goût de la liberté, au détriment de l’équilibre familial… Le Film :  Ce transfert a fait peu de bruit mais…
Le Film

C’est un film qui délaisse un peu la forme ( mise en scène bien proprette ) pour aborder le fond avec conviction, tant il y a de thèmes abordés, et qui pour une fois ont chacune une place bien déterminée sur une histoire familiale qui ne part pas dans tous les sens. La fille aînée du clan se dit «  mal faite » auprès d’une mère plus qu’aimante et qui fera tout pour donner à ses enfants le droit au bonheur. Malgré les violences conjugales dont elle est victime, et dont le réalisateur reprend le thème en filigrane pour aborder la question de l’éducation parentale, à travers la transsexualité, l’homosexualité féminine, et même … la dépression. Pénélope Cruz au cœur de cette aventure familiale peu banale donne une fois encore le meilleur d’elle-même et permet à la jeune Luana Giuliani.de révéler pleinement ses capacités d’interprétation. On devrait la retrouver sur planches, ou grand écran, bientôt. Elle le mérite .

User Rating: 3.45 ( 2 votes)

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire