Synopsis: Dans les années 1970, la Corée du Sud est sous le contrôle absolu du président Park qui a la main sur la KCIA, une organisation qui peut influer sur toutes les branches du gouvernement. Dans ce règne de la peur, l'ancien directeur de la KCIA, Park Yong-gak, exilé aux États-Unis, révèle les opérations du gouvernement.
La fiche du film
Le film
- Sortie : 4 novembre 2020
- Acteurs : Lee Byung-hun, Lee Sung-min, Kwak Do-won, Lee Hee-joon, Kim So-jin
- Langue : Coréen
- Sous-titres : : Français
- Studio : Lonesome Bear
D’après « KCIA Chiefs » le roman de KIM Choong-seek
1970. Corée. Depuis 17 ans au pouvoir, le président Park (Sung-min Lee) est de plus en plus contesté par la rue et au sein de son palais. La fuite de l’ancien directeur de la KCIA aux USA renforce sa méfiance . L’étau dictatorial se resserre.
Le nouveau chef des services secrets Kim Kyu-Pyeong (Lee Byung-Hun,) est tout à son service ( ils ont fait la révolution ensemble ), mais dans le respect des lois et des hommes que le président compte pour négligeables. 1 ou 2 millions d’individus sous les chars ne le font pas sourciller.
C’est l’un des conseils de son bras droit, Kwak, (Hee-joon Lee) le chef du service de la sécurité présidentielle, pousse au crime et affidé notoire.
Entre les deux hommes c’est une évidence le courant ne passe pas. Alternatif, il rythme les décisions présidentielles qui inquiètent les Américains. Le patron des renseignements modère leurs ardeurs, colmate les brèches grandes ouvertes par Kwak, jusqu’à la rencontre avec son prédécesseur exilé (Do-Won Kwak).
Il ne reviendra pas au pays, mais lui remet le fameux manuscrit de ses mémoires. La seconde copie est dans les mains de la CIA. Le président est soulagé et pourtant un magazine publie les meilleurs passages. Une fuite, une taupe, une troisième copie ?
Le réalisateur ne répond pas. Il y a trop d’arguments dans cette publication reliée à l’existence d’un possible réseau secret autour du président … Les événements se délitent d’eux-mêmes, la mise en scène est raccord.
Tendue, sans excès, elle prend à témoin les face à face provocateurs, les regards inquiets, les silences perdus dans ces pièces présidentielles sans âme où se trament complots et petits meurtres entre amis. Qui va se découvrir le premier ?
Effet boomerang . Paris est le décor d’un rebondissement du plus bel effet. Au centre des tractations, l’ancien patron des renseignements ,accepte de se livrer. La rencontre se déroule entre la salle de jeu d’un grand hôtel, une chambre et la Place Vendôme.
Désertée, plongée dans le noir, elle redouble de mystère et d’incertitude. Min-ho Woo a passé la surmultipliée, sans renier cet esprit du thriller politique aussi actif que réfléchi. L’esprit d’un film à la Tomas Alfredson, d’un roman façon John Le Carré …
Mais cette fois l’issue est tout autre, fatale et criminelle. On ne refait pas l’Histoire, on la raconte. Min-ho est passé maître en la matière.
Le film
Ils ont fait la révolution ensemble. Aujourd’hui, Park est le président de la Corée, Kim le chef des renseignements secrets. Celui-ci poursuit son combat, en toute loyauté pense-t-il quand il voit que son aîné, au cœur du pouvoir, en use et abuse de façon criminelle. « Qu’avons-nous fait de notre révolution ? » interroge-t-il à un moment où les relations avec son supérieur se dégradent sous l’impulsion d’un bras droit plus que toxique. C’est la question centrale du film que le réalisateur conduit de manière exemplaire sur le mode du thriller politique. Très réfléchi donc, avec sa dose d’actions sans excès, mais d’une très grande habileté. Je recommande particulièrement la scène de la Place Vendôme à Paris, au moment d’une tractation particulièrement bien filmée. A l’image de ce film qui n’en fait jamais trop pour insuffler suspense et tension, avec des comédiens de la même trempe.