Synopsis: Yoel est un historien juif orthodoxe, chargé de la conservation des lieux de mémoire liés à la Shoah. Depuis des années, il enquête sur un massacre qui aurait eu lieu dans le village de Lendsdorf en Autriche, au crépuscule de la Seconde Guerre Mondiale. Il se voit assigner un ultimatum : faute de preuves tangibles des faits, le site sera bétonné sous quinzaine…
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Meilleur dvd Août 2019 ( 4 ème )
- DVD : 27 août 2019 . –
- Audio : Hébreu
- Sous-titres : Français
L’histoire : Yoel est un historien juif orthodoxe, chargé de la conservation des lieux de mémoire liés à la Shoah. Depuis des années, il enquête sur un massacre qui aurait eu lieu dans le village de Lendsdorf en Autriche, au crépuscule de la Seconde Guerre Mondiale. Il se voit assigner un ultimatum : faute de preuves tangibles des faits, le site sera bétonné sous quinzaine…
– Meilleur film festival de Haifa 2017 et du cinéma israélien Nice 2018 – Prix du public au festival du cinéma israélien Paris 2018 et Shalom Europa 2018 –
–Meilleur Scénario-Festival de Pékin – Prix du Jury-Festival du film d’histoire Pessac 2018
Un DVD parfait : le superbe documentaire proposé en supplément est le juste parallèle de l’histoire que nous raconte le film . Celle d’un charnier où 200 juifs auraient été enterrés juste avant la fin de la seconde guerre mondiale à la frontière Autrichienne à Rechnitz. Devenu Lendsdorf …
Le conflit à peine terminé, des familles ont voulu retrouver les lieux du massacre et les corps de leurs proches. Une démarche aussitôt refrénée par la disparition brutale de certains témoins, et le refus des habitants du village de raconter ce qu’ils savaient.
L’omerta totale qui vaut au documentaire d’Eduard Erne et Margareta Heinrich son titre « A Wall of Silence » réalisé en 1994 . Un travail patient et minutieux que le cinéaste Amichai Greenberg reprend à son compte ( il cite parfois les mêmes témoins ) sous la forme d’une évocation fictive assez proche du travail des deux documentalistes.
Greenberg met en scène un jeune historien juif orthodoxe qui depuis des années ne cesse de travailler autour de ce massacre. Yoel (Ori Pfeffer) se heurte à des personnes qui ne se souviennent plus ou démentent absolument l’existence d’un tel événement.
Yoel doit s’expliquer devant un tribunal sur l’avancée de ses travaux, la région incriminée devant faire l’objet de projets immobiliers qui n’attendent plus que le feu vert des autorités. Un second massacre en perspective aux yeux du chercheur qui n’arrive pas à réunir les preuves.
Dans les instances juives on ne se précipite pas non plus pour lui venir en aide. Mais l’homme est têtu, obstiné, rigide mais sûr de son bon droit.
C’est ainsi que le cinéaste nous le présente, enquêteur de la grande Histoire et d’un crime impuni. Greenberg en fait un thriller, une quête de la vérité sans témoins, ni preuves.
« Je ne voulais pas que l’on sache que j’étais là-bas – un ami qui devait témoigner en 1945 a été tué pendant son voyage, ça devenait dangereux ».
Des habitants du village consentent à dire quelques mots. « On a entendu des cris, des coups de feu, mais il était impossible de se rendre après, le secteur était bien gardé ». Yoel poursuit alors sa marche dans la nuit quand au détour d’un fichier il découvre un renseignement auquel il ne s’attendait pas.
Un rebondissement dans le scénario qui s’écarte de la piste originelle du documentaire et lui confère une autre dimension. Une autre vérité, très personnelle qui remet en cause sa propre identité. Elle interroge sa foi, sa religion, ses origines …
Ori Pfeffer tient le film sur ses épaules avec une grande force, une réelle conviction dans la mission que lui confie autant l’Histoire que ce cinéaste qui s’engage avec pertinence et sobriété dans cette voie qui aujourd’hui paraît encore bien obstruée.
« Katyn » de Andrezj Wajda
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec le réalisateur . Amichai Greenberg a travaillé pendant deux ans à la Fondation Shoah créée par Steven Spielberg : cette fondation a enregistré et archivé les déclarations des survivants et témoins de l’Holocauste.
« Je travaille sur ce film depuis une bonne dizaine d’années, écriture comprise (… ) Je suis un peu en dehors du sanctuaire du cinéma israélien, c’est ma chance , je n’ai aucun préjugé par exemple sur les comédiens ».
Il explique très bien le choix de Ori Pfeffer dont on revoit la carrière à travers quelques extraits ou images, et effectivement ce n’est pas le genre de personne que l’on peut imaginer jouer un homme dure et rigide comme dans ce film…
Les influences, les films de Kieslowski , et « Conversation secrète » de Coppola dont on voit quelques extraits pendant qu’il explique comment ce film l’a beaucoup marqué.
Il parle aussi très bien de ce que veut dire témoigner, et de la manière dont lui a même a reçu des témoignages dès l’âge de trois ans …
- « Le mur du silence » d’Eduard Erne et Margareta Heinrich (1994 ). Un documentaire sur cet épisode tragique de la fin de la seconde guerre mondiale à la frontière autrichienne. Les témoignages bouleversants, étonnants ( ceux qui refusent de reconnaître le massacre ) façonnent une histoire impensable encore de nos jours.
On n’a toujours pas retrouvé le lieu exact du massacre, ni le moindre indice permettant de relever l’identité des suppliciés. Mais la manière dont les deux réalisateurs mènent leurs investigations ne laisse pas de place au doute. Simplement pour beaucoup de gens il est préférable d’oublier et de passer à autre chose .
Le film
Les bonus
A la manière d’une enquête policière, Amichai Greenberg reprend le dossier du massacre des 200 juifs à la frontière Autrichienne dans le village de Rechnitz, lors de la seconde guerre mondiale .
Un événement dramatique qui demeure encore à ce jour une énigme devant l’absence de témoignages récurrents et de preuves tangibles. Le lieu du massacre demeure lui aussi bien vague, on n’a jamais retrouvé les corps et pourtant des écrits parcellaires rapportent des faits troublants.
Des témoignages de villageois notamment . Mais ils demeurent discrets, la majorité des gens préférant oublier ou ne pas se souvenir … Il n’est pourtant pas question de devoir de mémoire, mais de vérité à ce jour toujours enfouie, la complicité latente autour de la fosse introuvable relevant de l’inconcevable .
AVIS BONUS
Une belle rencontre avec le réalisateur suivi du documentaire sur le même thème, c'est grandiose
2 Commentaires
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