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DVD : 18 novembre 2024Studio :Durée : 198 minutes
L’histoire : Au XVIè siècle, au Japon, des brigands ravagent les villages. Les paysans décident d’embaucher des samouraïs et en trouvent sept. Ces hommes organisent la défense du village contre quarante brigands. Dans la bataille finale, quatre d’entre eux trouveront la mort, mais les paysans sont victorieux car débarrassés de leur peur.
70 ans après, le chef-d’œuvre de Kurosawa demeure en l’état. La somme des films qui viendront s’inspirer du maître est incalculable. Le remake de John Sturges « Les 7 mercenaires » mérite à lui-seul tout un chapitre. Des réalisateurs, John Woo, Scorsese ou Kiarostami dans les bonus, confirment tout ce que le cinéaste japonais a pu leur apporter.
Très modestement, j’avancerais le simple bonheur de retrouver une écriture cinématographique, qui paraît d’une simplicité évidente, d’une transparence immédiate. Le contexte du cinéma japonais de l’époque s’attache aux traditions, dont celle du film de sabre, avec ses légendes et ses récits enjolivés.
Kurosawa a visité le cinéma de John Ford. Il en saisit l’occasion pour dépoussiérer les meubles et mettre du western dans son décorum. La scène finale, une bataille à plusieurs volets, dont la séquence pluvieuse, est à ce titre magistrale. Elle condense quasiment tout ce que l’on a pu apprécier dans l’aventure de ces paysans aux prises avec des bandits.
Un mélange de drame social et d’humour grand-guignolesque (Toshiro Mifune s’y connait) établit les codes d’une société entre deux mondes. Le respect des anciens se départit désormais de cette dépendance respectueuse, au profit d’une liberté encore à définir.
C’est un peu le sens de la recherche des samouraïs menée par le réalisateur dans une dramaturgie très appuyée. Kurosawa y prend visiblement beaucoup de plaisir, et traîne ses guêtres et sa caméra à loisir.
L’expression des visages, passés les uns après les autres sous sa coupe imprime les sentiments et la passion, les doutes des paysans, l’arrogance des samouraïs, dans des scènes aujourd’hui encore mémorables.
Amusantes, le cavalier qui revient sans cheval, les paysans sont pliés en quatre, ou plus graves : la jeune femme et son bébé dans le moulin en flammes, la mise à mort du bandit. Jusqu’à la préparation de la défense du village, Kurosawa ne nous épargne rien de la stratégie du chef élaborée telle une mise en scène. La façon de placer une sentinelle ou une caméra, c’est effectivement un peu la même chose. Génial !
LES SUPPLEMENTS
- Making of de l’époque 1953 (1.30 mn).Un document rarissime, muet, et incomplet, qui nous montre un peu le travail de Kurosawa. Remarquable.
- Kurosawa la voie, un documentaire de Catherine Cadou (49 mn).Des professionnels racontent leur expérience (ils emploient tous ce mot) à la découverte de l’œuvre de Kurosawa, dont l’un des films les plus marquants « Rashomon » Lion d’Or à Venise. Une distinction qui surprend le réalisateur qui ne connaissait pas ce festival et ignorait que son film y était présenté.
Angelopoulos, à l’époque travaillait à la Cinémathèque, (« je coupais les billets ») : «Une expérience inoubliable que la vision de ses films, le récit qui chevauche sur un autre, des flash-backs qui n’en sont pas… ».
Inarritu « Il y a mille façons ludiques de raconter, dans la littérature latino-américaine, j’étais habitué à ces changements de perspectives , de temps et de structures, mais jamais cette impression dans un film , une traduction si brillante au cinéma. Il a définitivement supprimé la narration linéaire ».
Kiarostami évoque le tout premier film de Kurosawa « La naissance du judo ». « Il a toujours nagé à contre-courant ». Il analyse son style, nombreux extraits à l’appui.
John Woo « Avant de tourner un film, quel que soit le genre je regarde à nouveau « Les 7 samouraïs », la place de la caméra, la gestion des acteurs, dans ses scènes de bataille, ils sont aux meilleurs d’eux-mêmes (…) .Je demande à mon chef opérateur de regarder ses films, la chorégraphie, la manière dont ils tombent de cheval».
Scorsese dit à peu près la même chose, mais Catherine Cadou lui fait remarquer :il avait trois caméras ! Scorsese part d’un grand éclat de rire .« Oui mais ça dépend comment vous les placez ».
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- « Un western diluvien » (20 mn). Des membres de l’équipe de tournage se souviennent … Leurs commentaires s’accompagnent d’archives précieuses
Des chefs-d’œuvre selon mon blog
Review Overview
Le film
Les bonus
Il n’est peut-être plus question d’apporter une critique à cette œuvre qui a surmonté l’épreuve des années, des styles et de l’évolution du cinéma. Il faut simplement savoir qu’elle demeure un phare dans l’océan du 7 ème art, une référence à une réalisation novatrice pour l’époque et qui mélangeant les genres (drame, humour, western..) brosse le tableau d’une société partagée entre son Histoire (les codes traditionnelles sont encore présents dans la mise en scène) et le besoin de prendre le large.
C’est peut-être dans la longue scène finale de la bataille que Kurosawa synthétise le mieux tout ce qu’il entend donner au cinéma. La fluidité de son regard, sa pertinence (la manière de placer ses sentinelles comme des caméras…) procure un immense plaisir.
Avis bonus
Pas de souci, il y a tout ce qu’il faut, des documents d’époques, à l’avis des réalisateurs d’aujourd’hui. En prime un making of …
11 Commentaires
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